You're not alone

#85 Maintenant je peux te répondre

/ce chapitre fait référence à la partie 62 que vous pouvez aller relire si l'envie vous prend./

***

En pénétrant les loges, une bouteille d'eau entre les doigts, les garçons n'avaient certainement pas prévu de tomber sur un groupe de personne réuni autour d'un seul et même corps. Après le concert passé auprès des fans, ils s'étaient autorisés à souffler. S'étaient dit que, peut-être, ils pourraient se reposer.

L'inquiétude avait rapidement pris place sur leur visage toutefois. Alors que Na Seo demeurait toujours au sol, les yeux mi-clos mais l'esprit totalement perdu, Ji Eun, s'était maladroitement frayée un passage entre toute cette horde de personnes, bousculant Jin et Hoseok sans même y faire attention.

- Circulez! Le manager avait clamé. 'Y a rien à voir, donc circulez!

En même temps, les autres l'observaient s'activer sur le corps immobile de la jeune maquilleuse. Une de ses grandes mains sous sa longue chevelure noire et une serviette humide entre les doigts, il avait épongé la peau transpirante de Seo. Et les personnes autour ne faisaient que satisfaire leur curiosité. Assouvissant ce désir de vouloir tout savoir, alors que cette femme n'avait besoin que d'une chose.

Se soigner.

- Les secours arrivent dans moins de cinq minutes, monsieur!

Un des membres du staff venait de raccrocher, son portable toujours collé à l'oreille malgré la fin de l'appel. En fait, tous ici semblaient savoir quoi faire. Alors que les membres encore exténués n'avaient plus su comment réagir, l'air perdu et complètement désorienté; sans doute la fatigue jouait-elle beaucoup.

C'est après quelques secondes que le manager des garçons avait soulevé la jeune femme, pour l'installer sur son dos couvert d'une veste en cuir. Son poids n'avait pas manqué d'alerter l'homme aux cheveux décolorés. Il était clair que Seo ne pesait plus rien depuis déjà des mois.

- Dégagez bordel! Et il agitait ses bras, dans de grands et brusques mouvements. Elle va bien, alors dégagez!

Mais ils le savaient tous. Na Seo n'allait pas bien. Depuis le début, elle n'allait pas bien. Aussi, Jimin s'était précipité dans le véhicule des secours, là où la maquilleuse avait été allongée. Namjoon n'avait pas tardé à le rejoindre, refusant de le laisser seul dans cette situation; la petite main de Soo Min n'avait pas quitté la sienne.

Ji Eun n'avait pas été autorisée à monter à cause de la présence du blond. Elle ne lui en avait pas voulu, seulement fait promettre de prendre soin d'elle, de ne pas la laisser. Alors Jimin avait juré, le regard bien trop sérieux pour que la jeune femme ne le croit pas. 

- Allez vous reposer. Le manager s'était finalement retourné, les vêtements froissés et les lunettes mal placées sur son nez. Je vais m'assurer qu'elle aille bien.

- On peut pas—

- Non, Jungkook. Il l'avait interrompu bien rapidement, le voyant venir. Tu ne peux pas venir. Ni toi, ni personne. Maintenant faîtes-moi plaisir et allez vous reposer. La voiture vous attend depuis un bon moment déjà.

Euna n'avait certainement jamais parlé au manager des garçons. Parce qu'il savait instaurer son autorité, et ça avait souvent le don de l'intimider. Les personnes à la prestance trop grande n'avaient jamais été pour elle. Leur monde semblaient bien différents.

Les yeux dans le vague et les idées encore folles, elle n'avait pas remarqué l'absence des garçons. En fait, leur manager avait dû les menacer pour les convaincre de retourner à l'hôtel, après un concert éreintant et une ambiance qu'ils n'avaient su prévoir.

- Tu viens avec moi?

Elle s'était tournée, face à lui. Et dans son regard, Jungkook n'y avait vu qu'une profonde tristesse. Une douleur qui semblait la ronger depuis pas mal de temps. Puis la lueur dans ses yeux renvoyait son reflet, discrètement.

Le brun attendait sa réponse, l'air patient et compréhensif.

- Parce que tu crois que c'est le moment? Ji Eun était à bout, en tout cas physiquement.

- Tu tiens même plus debout après cette journée passée à courir. Le chanteur s'était doucement approché, sa capuche sur la tête. Et j'suis même sûr que t'as rien mangé depuis ce matin.

Malgré elle, elle avait relevé ses iris vers ceux assombris de l'homme devant elle. Là, en détaillant son visage, elle y avait vu la fatigue, la faiblesse, et le poids de toutes ces années passées dans un silence trop imposant. Elle avait vu ses cernes, trop grandes, pour des yeux aussi expressifs que ceux de Jungkook, et la pâleur de sa peau l'avait — l'espace d'un instant — effrayée. 

Jungkook aussi, ne tenait plus. 

- T'as raison. Elle avait fini par avouer dans un soupir. J'ai rien mangé.

Alors ils s'étaient retrouvés dans un parc éloigné, pas désert, simplement inoccupé à cette heure tardive de la nuit. Assise sur un vieux banc en bois, Ji Eun observait le ciel noir qu'elle avait appris à savourer quelques années plus tôt. Elle comptait les étoiles pourtant absentes, comme si, le simple fait de ne penser à rien, lui permettait de s'évader, lâchement.

C'est là, au milieu d'une nuit comme une autre, qu'elle avait senti deux bras entourer son cou, et un souffle sur sa peau frissonnante sous la température. 

- Jungkook tu—

- Ne regarde pas. Son murmure s'était perdu dans les bribes de l'obscurité. S'il te plaît. 

Un peu comme dans ses rêves, elle avait fermé les yeux. Parce que cette scène, elle l'avait rejoué dans sa tête, pendant des nuits entières. Cette scène, elle y avait repensé, l'avait retourné, pour tenter de la changer. Elle n'y était jamais parvenue.

La vérité, c'est que Ji Eun s'était demandée plusieurs fois, comment le brun réagirait le jour où il apprendrait, qu'elle était celle qui l'avait enlacé, ce soir-là. Puis souvent, avant de s'endormir, elle s'imaginait ses expressions. Ses futures émotions.

Serait-il en colère?

- Je sais même pas comment j'ai fait pour pas m'en rendre compte plus tôt. Il avait soufflé, ses lèvres effleurant le cou de la jeune femme et ses doigts entrelacés aux siens. Et maintenant, je peux te répondre.

Ses larmes sur ses joues ne s'étaient plus arrêtées, cette nuit-là. Le vent de saison avait caressé son chagrin pendant que les feuilles d'arbres dansantes, s'étaient soudainement figées. Ji Eun ne s'était sans doute jamais sentie aussi mal.

- Tout le monde n'a pas la chance d'avoir quelqu'un qui veille sur soi... Il reprenait ses mots. Mais j'peux te promettre que je serai la personne qui saura te tirer vers le haut, Euna.

***

/bonsoar!
j'espère que cette partie vous a plu, qu'elle vous a remémoré la scène du chapitre 62! c'est une scène que j'avais prévue depuis le début. de toute façon, là on entre dans les moments que j'avais prévu avant même de commencer l'histoire.
je pense que le chapitre 86 va vous plaire!

p'tite info, si je ne poste pas, c'est parce que je corrige le livre d'une auteur et que ça me prend énormément de temps. et étant donné que j'ai posté ce soir, je n'ai plus que 2 chapitres en réserve donc la suite sera publiée quand j'aurai assez d'avance. désolée pour les fautes, j'ai corrigé sur ordi et c'est la merde!

encore merci d'être là les gars!/