Chapitre 17

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Son heure n'est pas encore venue...il lui reste encore quelque chose à accomplir...mais quoi?...Les Valars sont restés vagues quant à ce sujet. Lui donnent ils un moyens de se racheter et d'effacer ses erreurs du passé? Elle ne saurait réellement le dire. Lentement, la vie revient à elle. Sa première bouffée d'air frais lui brûle la gorge et la fait tousser. Elle ouvre les yeux mais ne distingue rien d'autre que du noir. Elle se redresse d'un seul coup et sa tête heurte un plafond dur. Elle pousse un grognement de douleur qui a pour don de lui remettre les idées en place. Elle se souvient alors de la bataille faisant rage...de sa propre mort causé par l'orc pâle...combien de temps est elle restée en Valinor? Ça non plus, elle ne saurait le dire...Après un temps, par réflexe incompréhensible, elle pose ses deux mains sur la paroi supérieure de la boîte dans laquelle elle avait était déposée. Un cercle de lumière blanche apparaît et le couvercle entre en lévitation et se décale juste assez pour qu'elle puisse en sortir. Une fois extirpée du cercueil, elle regarde ses mains surprise.

-C'est moi qui ai fait ça?

Elle plaque ses mains sur sa bouche et observe les alentours en proie à une soudaine panique qui n'a aucun lieu d'être. Puis, voyant qu'il n'y a personne autour d'elle, Ayssiria pousse un soupir de soulagement. Elle se transforme en louve et s'ébroue pour enlever la poussière de sa fourrure.

"Bon...maintenant...j'ai faim!"

Elle marche lentement vers une ouverture couverte de lierre de la bâtisse et se retrouve devant la rivière grondante qui tombe en cascade. Pas une seule trace de la neige hivernale ni de la glace recouvrant le fleuve. Les arbres ont repris leur verte parure. Plus aucune trace de la morsure de la guerre. La louve se retrouve complètement perdue, désorientée...là elle se demande combien de temps réellement était elle restée en Valinor...pour elle, elle n'y était pas restée si longtemps que ça...juste le temps que les Valars lui fassent leur sermon, dont elle a quasiment tout oublié, et qu'elle revienne à elle. Ça n'a pas duré toute une saison...si? Bref, il faut qu'elle se nourrisse. La chasse est un bon moyen pour retrouver sa liberté et assouvir sa soif de sang. Après avoir tué et dévoré un cerf entier, elle décide de trouver un endroit tranquille où pouvoir digérer. Ses pas l'emmène au bord du fleuve...elle se sent appelée par l'autre rive. Elle observe au loin, à l'horizon, le lac ou se tenait Lackville. La végétation a repris ses droits, couvrant les ruines de l'ancienne cité humaine. Plus près, sur son python rocheux, la ville de Dale, noblement et fièrement dressée. Il ne reste rien de la plaie causée par la sanglante bataille. Elle prend alors son élan et bondit par dessus la rivière et elle atterrit avec grande surprise sur la rive opposée. Surprise de son exploit, elle regarde son point de départ puis un sourire se dessine sur ses lèvres lupines. Puis elle se refocalise sur la forêt derrière le lac et s'élance dans une course folle pour atteindre son but. La fatigue ne l'atteind pas, elle court sans même regarder en arrière. Le jour se lève lentement, le soleil rouge se lève donnant l'impression qu'elle court devant l'orbe incandescente. Elle a l'impression d'être libre pour la première fois de sa vie. En moins d'une heure, elle atteind l'ancienne cité humaine. La mousse et les arbres recouvre le squelette du dragon tombé. Elle s'arrête pour boire l'eau de nouveau pure du grand lac. Après s'être désaltérer elle se relance dans la forêt. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que, depuis qu'elle est rentrée dans la forêt, des ombres silencieuses la suivaient, discrètement...au bout d'un moment, un des suiveurs se détache du groupe et s'élance vers la demeure du maître de ces bois. Il débouche dans la grande salle du trône et pose respectueusement sa main sur son coeur pour saluer le roi puis lui dit :

-Sire...un loup noir est rentré sur vos terres...

Les mots du soldats interpelle l'elfe assit sur son trône.

-Un loup noir?! Tient donc...cela fait bien longtemps que les loups ont quitté cette partie de la...Terre...du...Milieu...

Comme réalisant se qu'il venait de dire, la surprise marque les traits de l'elfe blond.

-Capturez cette créature et ramenez la moi...il faut que je vérifie quelque chose par moi même...

Et c'est ce que font les soldats par la suite. Ayssiria se laisse faire, elle n'a pas envie de montrer de résistance, commençant à sentir la fatigue de sa course. Mais elle blessé celui qui arrive pour l'attacher à un bâton comme si il s'agissait d'un gibier. Ils finissent par assommer pour pouvoir la transporter sans difficultés jusqu'au palais de Thranduil. Et lorsqu'ils déposent le corps inconscient de la louve au pied du trône de ce dernier, il congédie la totalité des personnes présente et se retrouve seul avec elle. Il descend de son estrade et s'approche de l'animal. Il passe ses doigts fins sur la fourrure soyeuse de la louve noire. Ce contact lui rappelle alors la douceur du pelage de...Sa Louve...mais cela est...impossible... personne ne revient de Valinor...du moins c'est ce qu'il pense car il s'agit bel et bien d'elle. Tout lui rappelle la louve...la pointe blanche de ses oreilles et de sa queue touffue...la douceur de son pelage...les muscles fins mais puissant de l'animal...il laisse ses mains vagabonder sur le corps de la louve, puis sur la tête. Soudain, l'animal s'anime et s'étire et ouvre ses yeux...un bleu et l'autre vert...cette fois...aucun doute...il s'éloigne rapidement de la louve qui se redresse pas stressé pour un sou. Elle secoue sa tête pour reprendre ses esprit et s'assoit l'air de rien pour nettoyer sa fourrure.

-Ayssiria...c'est bien toi?

La louve lève les yeux vers l'elfe lui lançant un regard en biais, suspendant son geste. Puis reprend calmement sa tâche ignorant la question de l'elfe.

-Qui êtes vous?

Elle arrête sa toilette se redresse fait un tours sur elle même puis fige son regard dans celui du blond.

-Je pensais que c'était évident...je suis une louve...

Le monarque a un mouvement de surprise en entendant les paroles sortant de la gueule de la louve. Plus de doute possible, il s'agit bien de Sa Louve...mais comment est ce possible? Cela fait maintenant deux hivers qu'elle avait rendu l'âme dans ses bras...cette année lorsqu'il est allé se recueillir sur sa tombe, tout avait l'air normal...il avait vu son corps endormi éternellement à travers le couvercle de verre du cerceuil...comment ce fait il qu'elle soit là...et bien vivante? Une larme solitaire couler sur sa joue droite...


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Marche Sous la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant