Marche Sous la Lune

Chapitre 28

Seul...encore une fois, elle l'avait laissé seul...Fallait il qu'il l'attache pour ne pas qu'elle le fuit? Si il devait en arriver là, il le ferait. Même si sa vengeance devrait être éprouvante, il l'affronterait, comme il l'a toujours fait. Il est furieux. Comment a t elle pu le laisser sur sa faim comme cela? À lui, le roi de la Forêt Noire. Il se réhabille avec des gestes rageurs.

"Cette fois, elle dormira dehors! Ça la calmera!"

Il descend d'un pas rapide vers sa chambre royale et lorsqu'il y rentre...sa mâchoire tombe...Sa chambre est ravagée, les meubles sont quasiment tous renversés et sa grande fenêtre qui donnait une vue panoramique sur son jardin a explosé. Un vrai cyclone avait ravagé ses appartements royaux.

-Il va falloir que je remette les choses au clair avec cette louve! Marmone t il entre ses dents.

De son côté, la jeune louve cours sans s'arrêter dans la forêt. Des larmes coulent de ses yeux. Pourquoi? Pourquoi à chaque fois qu'elle tient à quelque chose, elle se sent obligé de le détruire? Elle court, sans s'arrêter...désespérément, loin de tout, à l'abri des regards...loin de ce qui la fait souffrir. L'amour est sujet à beaucoup de douleur...Le coeur dicte sa loi mais l'esprit en dicte une autre qui diffère encore de la vision de l'instinct, déchirant et brisant son être au plus profond d'elle même. Mais qu'est ce que l'amour enfin de compte? Une prison de douleur et de souffrance incommensurable...un sentiment traître qui d'un simple souffle provoque des tempêtes destructrices...Comme celle qui est entrain de la détruire de l'intérieur. L'aime t elle? Non...jamais elle ne pourrait aimer celui qui l'a enfermé, qui l'a privé de nourriture...mais son coeur lui souffre de la distance qu'elle s'évertue à garder entre eux. Mais...comment pourrait elle aimer celui qu'elle a blessé? Comment il fait pour pouvoir la vouloir ainsi alors qu'elle a failli le tuer et tuer son fils...tellement de fois? Elle tombe d'épuisement dans une clairière parsemé de fleur séchées par l'été. Les larmes lui brûlent les yeux, sa gorge et sèche. Elle jette sa tête en arrière et hurle sa douleur à la lune. Son crie chargé de douleur et de tristesse parvient jusqu'au château du roi qui, ayant terminé de tout remettre à sa place, c'était allongé sur son lit et regarde le plafond. Il ne se lève pas bien que le chant si triste du loup parvient à ses oreilles. Une larme apparaît dans le coin de son oeil. Il porte sa main à sa joue pour la ramasser. Une larme...preuve d'une grande tristesse...une larme comme celles qu'il a versé lorsque son premier amour l'a quitter pour les Terres Éternelles...comme celles qui sont tombées lorsque sa belle Louve sauvage est morte dans ses bras...Tout cela lui rappelle à quel point il est impuissant face à la mort...a quel point il faut chérir sa vie, même si les elfes sont immortels. Maintenant qu'il a retrouvé une raison de se battre...il fallait qu'il tombe sur la fille adoptive de ce monstre...de ce Maiar maudit et corrompu par Morgoth lui même... Une enfant dont il ne connaît rien...Elle semble si innocente mais sombrement appelée par les ténèbres de ce monde. Il porte sa main sur son coeur et il agrippe sa tunique retrouvée. Que cela fait mal d'être repoussé par celle dont on est tombé éperdument sous le charme. Toute sa vie, on lui a tout cédé. Les elfiges du royaume entier l'imploraient pour qu'il s'intéresse à elles...mais la seule qui a de l'importance à ses yeux...la seule à qui il offrirait même sa vie pour pouvoir la voir heureuse...à qui il céderait le royaume entier pour rester avec elle jusqu'à sa dernière heure...s'obstine à se refuser à lui et à le fuir. En une seule nuit...il a enfin pu la sentir sous ses mains...sa peau douce aux teintes nacrée...ses cheveux noir de jais aussi doux que la soie de la plus belle des étoffes...il avait pu capturer les étoiles dans le ciel de ses yeux...il s'était perdu dans la forêt et noyé dans l'océan de son simple regard...il avait pu sentir son odeur délicate d'herbe sous la rosée d'un matin de printemps...il avait caressé ses lèvres si douces qui le tentaient depuis le premier jour...il était passé à côté de pouvoir la faire sienne pour l'éternité...et elle était partie...elle c'est enfuit...comme une sourie devant un lion...Il avait vu sa peur dans ses yeux lorsqu'elle a retiré ses crocs de son cou. Étant un elfe, ses plaies se referment plus vites que celles d'un homme, il ne lui en voulait donc pas puisque les traces de sa morsures autant profondes soit elle, se sont presque aussitôt refermées. Elle a eu peur...mais pas de lui...au contraire... elle a eu peur...peur d'elle même. Comment en arrive t on au point de se haïr de la sorte? Cela, malgré des siècles d'existences, il ne le comprennait pas...ou plutôt, il ne pouvait pas ni le comprendre, ni le concevoir. Qu'est ce qui a bien pu lui arriver pour qu'elle ait peur d'elle comme cela? Il fera tout pour qu'elle finisse par se confier à lui, pour qu'elle lui fasse confiance...pour lui apprendre le véritable sens du sentiment de pouvoir aimer et du mot aimer. Il apprendra à mieux la connaitre jusqu'à savoir sa chanson par coeur. Il prendra son temps et elle finira par s'offrir à lui d'elle même. Il attendra...pour cela il se montrera patient. Et ce jour la, il le savourera... ensemble ils peindront leur vie avec les plus belles couleurs des sentiments. Il attendra...autant qu'il le faudra...sans jamais la forcer...il comprend que cela ne lui servirait à rien. La lune décline dans le ciel. La nuit prend fin sans que ni le souverain, ni la louve ne trouvent le repos. Mais, lorsque Thranduil, lui, est forcé de se lever, la louve elle tombe de fatigue à l'ombre naissante d'un arbre. Ses larmes coulent encore de ses yeux et elle est trop faible pour pouvoir se lever pour s'éloigner encore du château...mais veut elle seulement et réellement s'éloigner de la demeure du roi des elfes...du roi de son coeur? Elle finit par se laisser verser par les chant de la nature, lavant ainsi son chagrin. Elle s'endort doucement oubliant un bref instant cette nuit si douce et si violente à la fois. La paix est offerte à ceux qui gagne le pays des rêves...

À Suivre...