Chapitre 19

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Encore une fois...à croire qu'elle en ai abonnée. Une fois de plus, elle se retrouve dans une prison couverte de mousse au sous sol des cavernes du seigneur Thranduil. Elle a été jetée dans cette cellule par la faute de cet elfe qui avait nié en bloc le fait d'être impliquer dans sa colère. Elle a une folle envie de meurtre. Dans sa forme lupine, elle tourne dans cette cage humide et mal éclairée, grondant sa colère. Elle sent quelqu'un s'approcher de sa porte et elle reconnaît l'aura du nouveau venu. Il l'observe calmement, de son air supérieur. C'est plus qu'elle ne peut en supporter, elle émet un bruit étrange que seul un loup en rage est capable d'émettre tout en claquant ses mâchoires, les oreilles rabattue vers l'arrière et la fourrure gonflée par la colère. Puis elle lui tourne le dos et va s'assoir sur le rocher, sa queue touffue battant l'air.

-Tout cela est de vôtre faute Ayssiria. Si vous ne...

Elle le coupe en poussant des séries d'aboiements mécontent, ne prenant même pas la peine de lui répondre en langue commune.

-Je vous somme de cesser vos enfantillages immédiatement!

Rien à faire, la louve ne veut rien entendre venant de lui et continue ses vocalises rageuses.

-Je ne comprends pas votre colère... c'est vous qui avait levé la main sur ma personne!
-À qui la faute!? Coupe t elle d'une voix tranchante comme sa lame.
-Ne me rejetez pas la faute, Jeune Louve!

Elle se retourne vivement et bondit vers la porte reprenant sa forme elfique en plein vol. Elle se rapproche de sa porte et fixe le roi droit dans les yeux. À présent, ce sont deux elfes qui se défient du regard, seule la porte de fer forgé fait barrière entre les deux être supérieurs.

-Je me suis laissée capturée par tes soldats dans le but de pouvoir te refaire face, abruti d'elfe prétentieux...j'avoue que je ne suis pas déçue de t'avoir humilié devant les tiens...
-Je ne vous le permet pas!
-Comme si j'en avais quelque chose à foutre de ce que tu me permets ou pas! Je t'ai vu tomber comme une petite fillette...
-Vous aviez l'air d'une petite poupée effarouchée...vous aussi vous aviez été ridicule.

Un léger rouge colore les joues de la Louve, elle ouvre la bouche pour répliquer mais ne trouve rien. Son regard dévie de celui du roi sylvestre évitant tout contact visuel. Thranduil, voyant que la jeune semi-elfe ne le regarde pas et est concentrée sur autre chose, en profite pour passer son bras entre les barreaux de la porte et lui attraper délicatement une mèche de cheveux du bout de ses doigts. Elle bondit vers l'arrière par pur réflexe et gronde, les oreilles en arrière.

-Pourquoi faut il toujours que vous soyez si...inaccessible?...Belle Louve Noire...

Elle va pour répondre mes son ventre la devance...criant sa faim stoppant au fond de sa gorge ses paroles venimeuses. Honteuse, elle se déplace rapidement dans un coin obscur où il ne peut plus la voir et où elle se recroqueville sur elle même sur le sol.

-Qu'est ce la? Depuis quand ne vous êtes vous pas nourrit?
-...Je ne sais pas...
-Vous ne...mais vous êtes impossible!

Il pousse un soupir désespéré...puis lui vient une idée. Merveilleuse idée que voilà!

-Je veux bien vous nourrir si vous me promettait de bien vous tenir devant mon peuple et que vous vous soumettrez aux principes de celui ci.

Elle émet un grognement mécontent. Sachant que la faim la torture, il sait d'avance la réponse de sa captive...mais...

-Vas...crever! Je ne mangerai pas la salade que tu sers à ta table! Jamais je ne m'abaisserai à faire ce que tu m'ordonnes de faire...JE PRÉFÈRE LARGEMENT CREVER DE FAIM PLUTÔT QUE DE RESSEMBLER À UNE PRINCESSE QUI TE LÈCHE LES BOTTES DU MATIN AU SOIR!

Son ventre grogne pour conclure sa phrase mais elle ne dit plus rien, se contentant d'observer l'elfe fulminer de sa cachette sombre.

-Soit...il en sera fait selon vos désirs, Dame Ayssiria...

Bientôt, elle se retrouve seule avec sa faim comme seule compagne. Elle ne sait pas combien de temps elle reste seule mais la solitude commence à l'agacer. Donc pour combler sa solitude, elle se met à chanter une chanson qu'elle a entendu en passant près de Dale et dont elle n'a retenu que le refrain :

-Écris l'histoire,
Ce que tu voudras entre mes lignes.
Ton territoire,
Étendu si loin sur le miens...

Écris l'histoire,
Dans ma mémoire,
Mais n'écris jamais la fin...

Elle s'arrête en sentant approcher un intrus. Au bruit que produit ses pas, elle en déduit qu'il s'agit d'un soldat. Elle se lèche les babines d'avance sentant presque le sang chaud de l'elfe couler dans sa gorge. Au moment où l'elfe passe devant sa porte, comme sous hypnose, sans même prendre le temps de réfléchir, elle bondit sur la porte dans sa forme lupine et attrape le bras du garde entre ses deux mâchoires, lui broyant les os, tirant de toutes ses force pour le lui arracher. La soif de sang se faisant oppressante, elle n'écoute pas ce qui se passe autour. La chose qu'elle tient dans sa gueule finit par lâcher et Ayssiria l'entraîne dans sa cellule et s'acharne dessus...pour se rendre compte qu'il ne s'agit que d'un morceau d'une lance enroulée dans du tissu. Elle se tourne vers la porte ou se tiennent deux elfes. Trop aveugler par sa faim pour pouvoir comprendre un seul mot de ce qu'ils lui disent elle se met en position pour attaquer une seconde fois. Cette fois la porte s'ouvre et un des deux elfes entre et s'approche d'elle, lentement. Elle bondit sur sa proie mais quelque chose qu'elle n'a pas prévu se passe. L'elfe tend sa main vers son cou et la...elle se reçoit une violente décharge. Elle tombe au sol sonnée, perdue. Tout redevient lentement clair. Elle se rend compte que l'elfe qui se tient à ses côtés n'est d'autre que Thranduil. Elle essaye de se reculer, de prendre ses distance mais elle ne peut pas. Lui caresse doucement la fourrure soyeuse de la louve, passant ses doigts fins sur son flanc. Bizarrement, il sent les muscles de la jeune métamorphe se détendre peu à peu sous ses légères caresses. Il tourne le regard un bref instant vers la porte, pour s'assurer que son soldat soit bien parti puis lentement, il se baisse vers la louve et dépose un léger baiser sur le bout de son museau.

-Ayssiria...tu ne peux savoir à quel point tu m'as manqué...j'ai eu si peur de te perdre...pour toujours...mais loués soient les Valars de t'avoir rendu à moi...malgré le fait que tu n'ais absolument pas quitter ton caractère exécrable...

La louve tourne le regard et se plonge dans l'océan azur pur du roi. Vient il de lui avouer ce qu'il avait au plus profond de son coeur? Elle ne saurait le dire. Cet être si supérieur ne pouvait pas lui dire cela...c'est inconcevable...Mais, le fait est que jamais de sa longue vie, Thranduil n'a été aussi sincère avec quelqu'un d'autre que sa défunte épouse...

À Suivre...

Marche Sous la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant