Chapitre 24

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Le réveil est assez rude pour le souverain. Jamais en des millénaires d'existence, il n'avait été réveillé avec une telle violence. L'elfige qui dormait dans ses bras il y a peu c'est soudainement réveillée en étant persuadée d'être en guerre. Elle avait fait apparaître une lame entre ses mains et avait hurlé que jamais "il" n'aurait sa peau. Elle a combattu l'obscurité durant cinq bonnes minutes, manquant de le toucher à plusieurs reprises. Il avait cependant réussi à lui attraper les bras et la regarde à présent en essayant de comprendre ce qui l'agite ainsi. Elle se met à trembler comme une feuille, le poil de ses oreilles lupines s'hérissent et ses yeux virent aux rouges sang.

*-Ne me touche pas!*

Jamais de sa vie il n'avait entendu un pareil dialecte. Ces mots sonnent comme une menace mais il ne défait pas son emprise.

-Jeune fille...réveillez vous... murmure t il doucement.
*-Lâche moi!*

Sans attendre, elle se change en louve et lui mort un bras avant de bondir à l'autre bout de la pièce, menaçante, les oreilles rabattues vers l'arrière et les babines retroussées.

"*L'ombre n'aura plus d'emprise sur moi!*"
-Ayssiria...je regrette mais...je ne comprends pas...
"*Azog doit payer...le nécromancient veut ma peau...TU NE L'AURAS PAS!*"
-Azog est mort...depuis plus de trois ans maintenant...
"MENTEUR...Il m'a *tuer...je vais le tuer en retour pour venger* ceux qui sont morts"
-Thorin est bien vivant...vous l'avez sauvé...
"MENTEUR! JE L'AI VU MOURIR *SOUS MES YEUX*"
-Ayssiria...

Il tente à nouveau une approche.

*-NE M'APPROCHE PAS, FILS DE MORGOTH*!

À ce moment là, le roi comprend que ses mots ne lui sont pas destinés, sa protégée est toujours plongée dans son rêve et semble se battre contre quelqu'un. Sans avoir le temps de prévoir une quelconque attaque, il voit la louve noir lui bondir à la gorge et plonger ses crocs à la naissance de son cou. Il grimace de douleur et se contracte sous l'effet de la violence du choc mais ne bouge pas sachant pertinemment que la jeune semi-elfe pourrait le tuer à tout instant si elle se voyait menacer. Il finit néanmoins par se détendre totalement. La jeune louve noire se met à trembler de nouveau comme prise de violentes convulsions.

"*Sortez moi de là...Aidez moi...je ne veux pas*"

Les crocs de la louve s'enfoncent un peu plus dans sa peau. Il ne comprend pas ses mots mais entend la supplice de sa voix. Doucement, il approche sa main de la joue de la louve d'un geste apaisant. Lorsque sa main entre en contact avec la fourrure soyeuse de l'animal, il la sent stopper sa course. Ses mâchoires se desserrent lentement, ses crocs quittent sa chair. Il voit les yeux de sa louve reprendre leurs couleurs originelles. Elle reprend peu à peu ses esprits et se rend compte de ce qu'elle était entrain de faire. Elle se met à paniquer, tremblante d'anxiété et s'éloigne précipitamment de Thranduil. Le goût du sang emplit sa bouche lui donnant encore plus faim qu'à l'origine, ce qui la répulse encore plus.

-Ayssiria...vous êtes revenue à vous?

Pas de réponse, ni même en pensée...il se lève et effleure sa morsure du bout des doigts. Il sent la louve frémir et gronder dans le coin où elle s'est réfugiée.

-Ayssiria...ne vous inquiétez pas... ce n'est pas aussi grave que ce que vous le p...
-Pas aussi grave...PAS AUSSI GRAVE! TU CROIS QUE CELA M'AMUSE DE ME RÉVEILLER AVEC CETTE AFFREUSE SENSATIONS D'AVOIR ÉGORGER CELUI QU...

Elle s'arrête se tourne vers le mur et se frappe la tête violemment.

-Pourquoi ça n'arrive qu'à moi!?
-...Qu'allez vous me dire?
-RIEN! Je n'ai rien dit et je ne dirais rien! Vous n'avez rien entendu et tu ne va rien me demander sur ce que je n'ai pas dit!

Le roi se rapproche d'elle et lui souffle sur l'oreille. Elle sursaute et se retransforme en elfe involontairement mais elle lui tourne le dos et son regard reste vissé au mur.

-Regarde moi.
-Non...
-Ayssiria...ne m'oblige pas à me répéter.

Elle ne bouge pas, ses oreilles rabattues vers l'arrière. Avec une infinie douceur, il la tourne vers lui et constate que son visage est parsemé de fins ruisseaux de larmes. Elle ne bouge pas, elle fixe une chose que seule elle peut voir.

-Ayssiria...

Ses yeux de loup s'ancrent dans mes siens. Il n'y lit aucune amertume, ni aucune haine...seulement de la tristesse et de la solitude...ce sentiment que jamais dans le passé il aurait pensé que la jeune louve aurait pu ressentir.

-Tu n'es pas seule... il murmure t il en approchant sa main de sa joue pour lui essuyer ses larmes.

Un léger sourire apparaît sur ses lèvres et une lueur nouvelle illumine ses prunelles bicolores. Doucement, il replace une mèche de ses longs cheveux noirs derrière son oreille. Elle ne bouge pas, toujours figée dans une angoisse incompréhensible.

-N'ais crainte, douce enfant...Je ne t'en veux aucunement pour cela, dit il en désignant les morsures sanglantes sur son bras et sur son cou. Les blessures physiques se referment et disparaissent...
-Seules les blessures de l'âme ne se soignent qu'avec le temps...
-Je ne te croyais pas capable de formuler de belles phrases...dit il dans un souffle amusé.

Il lui offre son plus beau sourire tout en gardant sa main contre sa joue. Elle ferme les yeux en appuyant un peu plus sa joue contre la main du roi, profitant de son contact rassurant qu'il lui procure. Il la laisse faire ne voulant pas rompre se contact aussi doux qu'inespéré. Son autre main se perd dans ses cheveux dont la douceur lui rappelle celle de son pelage de loup. Il finit par poser son front contre le sien. Elle réouvre les yeux, surprise par le contact de la peau fraîche du souverain contre la sienne et son regard plonge dans l'océan intense du regard du souverain sylvestre. Elle a un mouvement de recul brusque.

-Ne me fuit pas...une fois encore...

Par peur ou par appréhension, la jeune louve se recule encore jusqu'à se retrouver totalement collée au mur. Le roi s'approche encore et pose ses mains de chaques côtés de sa tête, l'empêchant de fuir. Elle le regarde droit dans les yeux, les fins rayons de la lune éclairent faiblement la pièce donnant un aspect mystique et étrange comme sortit d'un rêve à la scène. Thranduil se rapproche encore de la jeune elfige, il penche légèrement sa tête sur le côté, ses mains glissent et se calent, une à l'arrière de sa tête et l'autre dans le bas de son dos. Elle se laisse faire sans bouger jusqu'à ce que...

À Suivre...

Marche Sous la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant