51- Qui est en tort ?

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Je ne sais pas exactement comment la conversation en est arrivée là, mais quoi qu'il en soit tout ça me semble aller beaucoup trop loin. Deux personnes ne devraient pas s'en vouloir pour des conneries aussi minimes que « Pourquoi t'as voté contre moi », « C'est toi qui est énervé », « Oui mais de base c'est ta faute », « Tu pues ». Ou du moins qui y ressemble à mes oreilles incroyablement extérieures. Je ne comprends juste pas comment je peux être mêlé à ce qui me semble être une querelle amoureuse. En fait, j'ai un peu l'impression d'être un jouet que deux enfants se disputent, alors que finalement aucun des deux n'est vraiment intéressé par lui. D'ailleurs, je sais même pas ce que je fais là, je devrais aller me réfugier dans les toilettes et pleurer en silence !

Sauf que je crois ne jamais avoir vu aucun d'entre eux aussi énervés. Les laisser seuls me semble être la pire idée au monde. J'ai l'impression qu'Ashton aussi se sent un peu dépassé par ses sentiments. Je me demande quand est-ce que l'un et l'autre vont comprendre que tout ça va bien plus loin qu'ils ne semblent le croire. Abigaëlle, à côté de moi s'est complètement fermée. Je la connais tellement bien que je suis sûre qu'elle est à deux doigts de pleurer. Et ça, c'est mauvais signe.


-... J'en ai marre que tu fasses sans cesse la gueule de cette façon ! T'es incroyable, t'en arrive même à en vouloir à ta meilleure amie à cause de ça, alors que tout ce qu'elle fait c'est être proche de moi ! Je vais pas te la piquer, si tu veux tout savoir ! Si tu savais les états pas possibles dans lesquels elle arrive à se mettre pour des choses que tu lui dit ; si tu savais ce que ça me fait quand je me dis que tu rejettes la faute sur les autres alors que tu pourrais simplement accepter et comprendre la personne en face ! Abigaëlle, vraiment, il faut que tu arrêtes tes conneries, tu te fais plus de mal que de bien là.

Aïe, Aston, évite de divulguer le fait que par deux fois je suis venue te parler alors que je m'étais disputée avec elle. Déjà parce que c'est arrivé deux fois, et en plus parce que c'était rien du tout. C'était des disputes de gamines.

-Mais merci, ça me touche de voir que tu me vois comme une petite égoïste qui ne pense qu'à sa gueule ! Tu crois que je me soucie pas autant que toi du bien-être d'Alata peut-être ?! Je te rappelle que c'est MA meilleure amie, et que je sais très bien tout ce que tu me dis. Mais je vois pas en quoi ça à avoir avec toi ! En plus tu sais très bien pourquoi je t'en veut, ce que tu m'as dit l'autre fois ne m'a vraiment pas plu, si tu veux tout savoir.

Ashton ouvre la bouche, mais secoue simplement la tête. Il ne semble pas savoir quoi répondre à ça. Et moi je me retrouve comme une conne, à ne rien comprendre à cette conversation qui de toute façon n'a pas grand-chose à voir avec moi.

-J'ai jamais dit que je te trouvais égoïste, tu déformes mes propos. Et l'autre fois... Je pense que t'as vraiment surinterprété ce que je t'ai dit, je vois même pas pourquoi tu m'en veux ! Alors si tu veux rester dans cet esprit de merde, et bien reste-y, et compte pas sur moi pour t'accompagner, j'en ai plein le cul de ces histoires.


Euh... J'ai raté quoi exactement, en fait ? Je vois les yeux d'Abi se remplir de larmes, et je commence vraiment à paniquer. Qu'est-ce que je suis sensée faire, là, au juste ?

-T'as jamais dit que tu me trouvais égoïste, c'est vrai, mais à chaque fois que tu me fais des reproches j'ai l'impression que c'est ça que tu me dis. J'y peux rien, moi, si tu me trouve pas assez gentille, ou que je m'énerve trop vite, que je suis mauvaise perdante, ou je sais pas quoi. Parce que tu sais quoi ? Oui, c'est peut-être vrai pour certaines choses. Mais pour le reste, si t'apprenait vraiment à me connaître, tu saurais que c'est faux.

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