Him & I [Post Malone]

Chapitre 29

Il y a quelqu'un sur notre terrain. Il fait noir, mais pas assez pour que je ne remarque pas l'ombre qui se promène devant moi. Je fais comme si je n'avais rien vu et dépose mon assiette tranquillement. J'ai le cœur qui débat dans ma poitrine, mais je tente de rester calme. Je me retourne et me dirige vers le salon pour prendre mon téléphone, et compose le numéro d'Austin. J'attends, mais il ne répond pas.

Putain Austin, réponds à ton fichu téléphone.

Je tente à nouveau, toujours pas de réponse.

D'accord, on ne panique pas. Je suppose qu'il est légitime d'appeler le 911 si quelqu'un rôde chez moi à la noirceur. Vas-y Brooke, tu peux le faire.

J'appuie sur le 9, le 1, et je sursaute en voyant le nom de mon copain qui me rappelle au même moment :

- Brooke, tout va bien?

- Non, Austin, ça ne va pas. Il y a quelqu'un qui se promène sur le terrain et qui m'observe à la fenêtre de la cuisine. J'ai peur, peux-tu venir me rejoindre?

- Oui oui, ne bouge pas j'arrive dans quelques minutes! Ne raccroche pas, d'accord? Tout va bien, j'arrive mon amour.

- Merci, dis-je la voix tremblante.

- Essaie de trouver un couteau de chef ou quelque chose de pointu, mais sans te montrer à la fenêtre.

Je marche à quatre pattes jusqu'à la cuisine, et attrape le premier couteau que je vois. Long et dentelé, ça fera l'affaire.

Bordel, c'est ridicule. Si ça se trouve mon imagination me joue des tours et il n'y a personne dans le jardin. Ou c'est peut-être simplement le voisin.

Je suis adossée à une armoire de la cuisine, mon arme à la main, encore au téléphone avec mon petit ami.

Mon cœur bat la chamade lorsque la sonnette de la porte d'entrée retentit. Austin, ayant entendu, me dit au téléphone :

- Reste calme, ne vas pas ouvrir la porte. J'arrive dans trente secondes.

- D'accord, dis-je de peine et de misère.

J'entends la voiture d'Austin qui accélère au bout du fil, je sais qu'il arrivera bientôt. Puis, la sonnette retentit une deuxième fois, avec plus d'insistance. Je sens mon pouls qui s'accélère de mes tempes jusqu'à mes orteils.

Cette fois-ci, on cogne à la porte, quelques coups secs et rapides. Ça doit être un homme, à en juger la force.

Au même moment, j'entends une voiture qui se gare brusquement dans l'allée devant la maison. Le conducteur descend et claque la portière bruyamment. J'ose enfin me relever pour regarder par la fenêtre. Je suis soulagée lorsque je remarque qu'il s'agit d'Austin. Il se dirige vers la porte et il gesticule tout en échangeant avec la personne qui se trouve sur mon balcon. Je ne suis pas en mesure de voir de qui il s'agit, compte tenu de la disposition de la fenêtre. Mon copain semble calme et en contrôle de la situation, mais je m'inquiète quand même pour lui. Et si le rôdeur était dangereux?

Je me rends donc dans le vestibule et m'adosse à la porte d'entrée derrière laquelle se trouvent les deux interlocuteurs. Heureusement, j'arrive à entendre la conversation :

- Qu'est-ce que tu fais ici? Il me semble que Brooke a été claire.

- J'ai pensé qu'elle voudrait peut-être me revoir, on pourrait discuter elle et moi.

Mon père. Mon père est celui qui rôdait sur mon terrain et qui m'a fichu une de ses trouilles. Putain il ne sait pas ce que c'est des limites? Je n'ai pas la force de me lever et d'ouvrir la porte pour intervenir, alors je reste discrète et j'écoute.

- C'est ta faute tout ça, poursuit mon père. Si ma petite fille ne t'avait pas rencontré, tu ne lui aurais jamais mis toutes ses idées en tête.

- Quelles idées? Brooke est une femme forte et capable de se faire un jugement par elle-même. Au contraire, on ne parle pas vraiment de votre situation familiale, c'est dur pour elle de se confier après que son propre père ait foiré de la sorte.

- Putain t'es qu'un sale enfoiré! S'exclame mon père en frappant mon copain au visage, direct sur le nez.

C'est la goutte qui fait déborder le vase. J'ouvre la porte et ordonne à mon père de quitter :

- Vas-t-en de chez moi immédiatement ou j'appelle la police. Et je ne veux plus jamais rien savoir de toi, ne t'avise pas de me recontacter!

Il lève les mains dans les airs en signe de capitulation et se dirige vers sa voiture, puis démarre en trombe.

Je me penche alors au-dessus de mon petit ami pour m'assurer qu'il va bien. Voyant l'étendue des ravages sur son nez, j'ajoute :

- Viens Austin, on doit nettoyer ça.

- Ça va Brooke, ce n'est rien.

J'insiste et le soulève du sol du mieux que je peux, mais mon copain est grand et bien baraqué. Il se lève me prend dans ses bras :

- Ma chérie, tu es correcte?

- Oui je t'assure, je n'ai rien. Merci, Austin. J'étais apeurée.

- Ce n'est rien mon amour.

Mon mec s'assoit sur le bord de la baignoire alors que je m'étire pour attraper la trousse de premiers soins dans le haut de l'armoire de la salle de bain.

Je prends un tampon d'alcool et appuie doucement sur les blessures qui couvrent le visage d'Austin, malgré les grimaces de ce dernier. J'applique un pansement sur son nez, là où c'est fendu, puis je dépose un léger baiser sur le dessus.

- Tu as fait ça comme un grand, dis-je en ricanant pour détendre l'atmosphère. Tu veux un bol de crème glacée?

- Oh que oui!

- Pire qu'un enfant, dis-je en levant les yeux au ciel.

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21/11/18