99. Thank you

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Point de vue : Newt

Je range mon portable dans ma poche et me dépêche de parcourir les derniers mètres avant de pousser la porte sans attendre, découvrant, avec horreur, les yeux rougis de ma princesse.

- Bah, t'es déjà là ? me dit-il comme si de rien n'était

Ce gars est tellement lunatique, à toujours dire des choses et ensuite faire semblant de rien. Je ne m'en formalise pas et m'approche, avant de m'asseoir sur le bord de son lit. Je regarde distraitement la perfusion qui s'écoule lentement jusqu'à son bras, pendant que lui, me regarde sans rien dire.

- Qu'est-ce qui t'est arrivé ? je demande finalement

- Euh... une tumeur au cerveau. On m'a opéré y a quelques jours.

Je lève les yeux.

- Qu'est-ce qui t'est arrivé, maintenant ?

- Quoi ? Je ne vois pas de quoi tu parles.

Bon... comme il veut.

- Ils t'ont redonné de la morphine alors ?

- Je sais pas trop ce que j'ai eu comme médicaments, en fait...

- Ah... d'accord.

Je le regarde, il me regarde, sans rien dire. Je suis encore perturbé des messages qu'il m'a envoyés, et de ses yeux rouges d'avoir pleuré.

- Tommy, si t'avais un problème ou... je sais pas, n'importe quoi. Tu sais que tu peux me le dire, hein ?

Il acquiesce pour seule réponse.

- Moi, je serai toujours là pour toi.

Il acquiesce une deuxième fois, après m'avoir souri timidement. Damn, Thomas est timide. C'est le monde à l'envers.

- Tu peux rester avec moi ? demande-t-il alors j'acquiesce. Il pose la tête sur l'oreiller et ferme les yeux.

- Ne me laisse pas tout seul, dit-il dans un murmure

- Je reste avec toi.

Je pose les yeux sur lui et le regarde tandis qu'il est peu à peu appelé par le sommeil. Il est complètement assommé par les médicaments, complètement fragile, complètement sans défense. Complètement le contraire du Thomas que je connais. Et, en même temps, je sais que c'est lui. Que c'est la partie de lui qu'il n'a jamais voulu me montrer. Je sais que l'enfant fragile est une part de lui, bien enfouie, bien cachée, mais tout de même là. Et j'ai juste envie de veiller sur lui, d'être là, et de le prendre dans mes bras à chaque fois qu'il en aura besoin. J'ai juste envie de prendre soin de lui.

Il ouvre les yeux, pas très longtemps après s'être endormi, et ceux-ci se posent sur moi, immédiatement.

-Newt...

-Oui.

-T'es resté.

J'acquiesce.

Il se redresse, s'approche un peu de moi. Je ne bouge pas, si ce n'est pour l'aider quand il perd l'équilibre. Il s'accroche à mon bras, et ses yeux accrochent les miens.

-Merci.

Il passe les bras autour de moi, me serrant contre lui.

-C'est rien.

- D'être là.

Je ne bouge pas, ne dis rien, les bras autour de lui, la tête sur son épaule. Je sens qu'il me serre un peu plus fort. Puis, il relâche la pression, et se détache peu à peu de moi.

Son regard accroche de nouveau le mien, ses doigts accrochent ma manche alors que mes bras sont toujours autour de lui. Il s'approche à nouveau, ses yeux ne quittent pas les miens, les miens dévient vers ses lèvres. Ses doigts serrent un peu plus fort ma manche, mon cœur bat fort, à moins que ce soit le sien. Ses lèvres deviennent de plus en plus proches, elles sont la seule chose que je vois. Son souffle les caresse, il est la seule chose que je sens. Mon cœur se comprime tellement dans ma poitrine, j'ai l'impression qu'il va exploser. Mon estomac se contracte tellement, je ne peux plus respirer. J'entrouvre légèrement la bouche, il me faut de l'air. Mon cœur bat dans mes oreilles, mes poumons ne trouvent plus un centilitre d'air, mais je m'en fiche, je m'en fiche, parce que les yeux de Thomas ne cessent de fixer les miens, ses lèvres ne cessent de s'approcher, et, son regard dévie enfin, juste un dixième de seconde vers mes lèvres, avant que les siennes ne prennent les miennes en otage.

Ses lèvres sont douces contre les miennes, elles bougent lentement, vraiment lentement, elles se découvrent, elles se caressent, elles s'apprécient, elles s'aiment, et moi, moi je suis en train de fondre comme une guimauve. Ses lèvres embrassent mes lèvres, mes lèvres embrassent ses lèvres, mon cœur bat fort à cogner contre sa poitrine, son cœur bat fort à cogner contre ma poitrine.

C'est le plus beau jour de ma vie.

Il continue de m'embrasser, alors je ne tiens plus, j'agrippe son t-shirt, je m'y accroche de toutes mes forces, je ne veux plus jamais qu'il me file entre les doigts ; et il fait exactement pareil avec le mien. J'ai besoin d'air, mais je m'en fous, je ne veux jamais me détacher. Le baiser s'intensifie, nos lèvres deviennent un peu plus rapides, ma langue caresse sa lèvre, sa douce lèvre qui m'appelle depuis bien trop longtemps. Je le sens suffoquer peu à peu alors qu'il manque d'air autant que moi, alors, à contrecœur, je me détache de lui, et prends une grande bouffée d'air. Ses yeux se plantent dans les miens, mécontents, et ses lèvres se jettent sur les miennes, affamées.

Les miennes aussi sont affamées des siennes. Elles n'en seront jamais rassasiées. Ses lèvres sont si douces, si agréables, si tentantes. Elles caressent les miennes, elles ne s'en lassent pas, elles restent là, toujours aussi affamées, toujours aussi parfaites.

Il finit par détacher nos lèvres, alors que ses mains restent accrochées à mon T-shirt et les miennes au sien, et ses yeux se plantent dans les miens, sérieux.

- Je ne t'avais pas embrassé.

Ca semble très important pour lui, si j'en crois son regard déterminé.

- L'autre jour, je ne t'avais pas embrassé. Mais maintenant je l'ai fait. Et maintenant, je le fais.

Et il replonge sur mes lèvres.

Je meurs d'envie de le serrer contre moi, de passer les mains dans ses cheveux, de me coller contre lui, mais je ne peux rien faire de tout ça. J'ai peur de le blesser, de lui faire mal, d'arracher sa perfusion, ou faire une connerie de ce genre. Alors je reste sagement à ma place, et seules mes lèvres répondent à ses baisers.

De toute façon je m'en fous, c'est tout ce que je voulais.

Il m'embrasse, je l'embrasse, on s'embrasse, je suis heureux comme jamais, mon cœur fait des bonds dans ma poitrine, des papillons font du catch dans mon ventre, des ailes me poussent dans le dos, je flotte sur un petit nuage de guimauve rose bonbon, et...

...Et la porte s'ouvre.

- Bah !? Les garçons !?

On se sépare d'un coup, pris sur le fait, honteux, et surtout, complètement gêné de s'être faits prendre par la mère de Thomas.

Oops... 

Skype ~ Newtmas (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant