CHASSEUR - Tome 1

14.

P.D.V de Tao

Il était là, devant moi, encore une fois. Pointant son pistoletdroit sur mon cœur. Et moi, je ne pouvais me défendre, attaché aumur, le corps recouvert d'hématomes et plein de blessures dedesquelles coulait du sang.

- Pourquoi?... Pourquoi tu fais ça?

Il fallait que je sache ce qu'il se passait.

- Tu le sauras bien assez tôt...

Il enleva la sécurité de son arme (encore).

- Non... S'il te plaît, suppliai-je les larmes aux yeux.

- Adieu, tu es mort mon cher petit Tao...

J'attendis la balle en fermant les yeux. Soudain, avant que je lareçoive, une voix affolée se fit entendre. Elle prononça mon nom:

- Tao?!

Cette voix me disait quelque chose. A qui appartenait-elle?

J'ouvris les yeux. Je n'arrivais pas à voir distinctement lenouveau venu, son visage était flou, comme la dernière fois. Il sejeta sur mon père. Ils se donnaient des coups, de puissants coups. Aun moment, mon sauveur lança un cri de douleur. Quelques secondesplus tard, mon père était à terre. Mon sauveur avait du sang unpeu partout. Avait-il été torturé lui ici?!

Il s'approcha de moi et, après plusieurs tentatives ratées, ilme détacha. Mes jambes ne me retinrent pas. Mon sauveur me rattrapaavant que je ne heurte le sol. Je sentis qu'il était faible, luiaussi; peut-être encore plus que moi. Et pourtant, il était venu mesauver. Il me conduisit vers la porte. Tout à coup, mon père le fitbasculer en arrière. Mon sauveur tomba et mon père commença à leruer de coups. Je voulus aller l'aider, mais il me cria de me sauver,de partir le plus loin possible.

Mon père tira dans ma direction. Je criai.

- Non!!

J'ouvris brusquement les yeux. La luminosité de la pièce danslaquelle j'étais, était de faible intensité, donc, mes yeuxs'adaptèrent rapidement. Je sentais des liens m'enserrer lespoignets et les chevilles comme des chaînes ou des sortes demenottes. J'avais également quelque chose sur la bouche, quim'empêchait de parler. J'observai la pièce. Elle était de taillemoyenne, ses murs avaient l'air d'être en béton. C 'est alors queje me rendis compte que j'étais allongé au sol. Celui-ci étaitfroid, comme si j'étais quelque part, sous terre.

Je me relevai difficilement. J'étais prisonnier, enchaîné au mur.Comment étais-je arrivé ici? Était-ce encore mon cauchemar?...Non, j'étais bien réveillé. Je ressentis une grande douleur metraverser l'épaule. Où étais-je? Et Kris?! Et la meute? Où étaient-ils?! Est-c qu'ils allaient bien?!...

Soudain, tout me revint... Je venais de me faire kidnapper! Mais...si c'était les chasseurs qui m'avaient amené ici, alors... c'estque mon père devait être présent aussi!!

Il fallait absolument que je sorte d'ici! Que je rentre au manoir etque je retrouve mes amis et... Kris.

Qu'importe l'endroit dans lequel je me trouvais, je devais m'enfuir!Et de préférence avant que mon père ne débarque...

Je tirai de toutes mes forces sur les chaînes qui me retenaientprisonnier, en vain; la seule chose que j'obtins, fut un mal auxpoignets horrible. Je répétais en boucle dans ma tête:

- Il faut que je sorte d'ici... Il faut que je sorte d'ici!...

- Tu es en train de épuiser tes forces pour rien Tao. Ces chaînesfont partie des plus solides qui soient.