Les Élues des Dieux _ Tome 3 _ Complot au Sanctuaire Marin

Chapitre 1 _ La recherche

Lorsque la nuit tombait, l'île du Sanctuaire se voyait recouverte par une certaine fraîcheur très agréable, dont peu profitait pour diverses raisons. Mais, au sein du domaine d'Athéna, peu de Chevaliers réussissaient à trouver un sommeil convenable. L'enlèvement d'Ofelia et de Sophia en tracassaient plus d'un. Hélas, nul ne savait où elles se trouvaient. La déesse, épuisée par les efforts qu'elle avait dépensée à Asgard, ne parvenait à les localiser.

Deux mois, jour pour jour. Voilà le temps qui s'était écoulé depuis que la Prêtresse Hilda avait été libéré de l'emprise maléfique de l'Anneau des Nibelungen. Et tous les soirs, après son intense entraînement, Aiolia se rendait à la bibliothèque du Sanctuaire. Il était persuadé que le dieu Poséidon était responsable de la disparition des deux jeunes femmes, mais il était impossible pour lui d'en être convaincu, car selon les rapports qu'il s'était chargé d'éplucher, l'Empereur des Mers avait été scellé lors de la précédente Guerre qui l'avait opposé à Athéna. Il n'aurait jamais pu s'en délivrer seul. Alors comment son armée, dont Sorento faisait parti, avait-elle pu être rassemblée ?

Parcourant les étagères de livres, le Chevalier d'Or méditait silencieusement sur les évènements. De tous, il était certainement celui qui s'attelait le plus à la recherche des disparues. Certains avaient, disons, préféré passer outre, d'autres ne laissaient pas paraître leur réelle émotion, ou bien avaient contribué à leur recherche brièvement... Mais il était impensable pour Aiolia de tout simplement continuer leurs tâches quotidiennes sans rien faire pour elles. Mais sans avoir la certitude de la véritable identité de leur ravisseur, que pouvait-il faire ?

Accablé, il posa doucement son front contre l'étagère de bois, et ferma les yeux. La fatigue le gagnait progressivement, mais il se refusait à la laisser l'envahir. Car lorsqu'il dormait, il revoyait Sophia se faire emporter par ce phénomène surnaturelle, et cela lui était tout bonnement insupportable.

Un son attira son attention, et il ouvrit les yeux par prudence, observant le nouveau venu. Il s'agissait de Saga, ce qui le rassura en partie. Lui aussi se sentait concerné par les deux jeunes femmes, et il avait prit l'initiative de retourner à Athènes pour mener son enquête personnelle.

- Je savais que je te trouverais là, déclara simplement le Gémeaux en s'adossant contre une étagère non loin de son frère d'arme

Il n'obtint comme réponse qu'un léger grognement à peine audible. Les bras croisés, Saga haussa un sourcil, mais préféra ne pas faire de commentaire pour le moment. Il reprit, adoptant son air sérieux habituel :

- Comme je le craignais... Le sceau de Poséidon a disparu.

- Disparu ? répéta Aiolia en se redressant net

- Oui. Soit soulagé de savoir que tes recherches n'ont pas été vaines, le sceau était bien là où tu l'avais localisé grâce aux archives.

- Mais...

- ... Mais il n'en reste plus qu'une faible trace presque imperceptible. Il y a un moment que quelqu'un a aidé Poséidon à se réveiller.

Le Lion serra les dents, agacé de cette nouvelle. Il aurait préféré que le Général ne soit qu'un leurre, et que le Seigneur des Mers ne se soit jamais libéré.

- Quelqu'un, dis-tu... marmonna Aiolia. J'ai discerné dans ta voix que tu avais ta petite idée de l'identité de cette personne, n'est-ce pas ?

- En effet... confirma le Gémeaux en détournant le regard.

- Qui oserait briser un sceau de la déesse Athéna ? s'énerva le plus jeune

- Il m'est impossible de t'en parler, Aiolia.

Le Lion écarquilla d'abord les yeux, avant de s'emporter. Saga le laissa déverser verbalement sa colère, qui était à son sens tout à fait compréhensible.

- Pourquoi ne me dis-tu rien ? demanda-t-il finalement avec une certaine haine

- Parce qu'il s'agit d'un lourd secret qui me hante depuis bien longtemps. J'irais faire mon rapport à la déesse Athéna, et ce sera à elle de juger si oui ou non je dois le révéler.

- Les vies de Sophia et d'Ofelia sont en jeu ! protesta Aiolia

- Cela va bien au-delà d'elles.

Aiolia pesta un instant dans son coin, mais ne répliqua rien. Il savait que son frère d'arme avait raison. Maintenant qu'ils savaient Poséidon responsable, l'avenir du monde était encore une fois menacé.

- Aiolia. Nul ici n'ignore que je considère Ofelia comme une sœur, et ce depuis l'instant où mon regard s'est posé sur elle. La savoir loin de notre protection ne me rassure pas, et crois-moi je ferais tout ce que je peux pour qu'on en finisse vite, et qu'elles nous reviennent toutes les deux saines et sauves.

- C'est là, je pense, notre objectif à tous.

- Oui, c'est ce que j'ose espérer aussi.

Un léger silence s'abattit sur les deux frères d'armes. Finalement calmé, Aiolia décida de quitter la bibliothèque. Avant qu'il ne parte, Saga lui conseilla de dormir quelques heures, pour sa propre santé. Avec un léger grognement, le Lion disparu de son champ de vision, après quoi le Gémeaux poussa un long soupire. Il avait tant espérer que son passé ne ressurgirait jamais, et voilà que le destin le frappait à nouveau de plein fouet.

Ce n'était pas qu'une Guerre Sainte qui se préparait pour lui. Non... Désormais, il en faisait une affaire personnelle.