Les Élues des Dieux _ Tome 3 _ Complot au Sanctuaire Marin

Chapitre 14 _ Sentence

Julian Solo écoutait avec lassitude les plaintes d'Athéna, qui continuait de le supplier d'abandonner ses projets, lorsque Kanon entra dans son temple. D'abord surpris, le dieu des Mers demanda à son Général ce qu'il faisait là, et pourquoi il n'était pas à son poste comme il l'avait ordonné. La déesse de la guerre, silencieuse, contemplait Kanon avec curiosité, se demandant pourquoi il ressemblait autant à son Chevalier des Gémeaux.

- Mon Empereur... Je pense que vous feriez mieux de voir cela de vos propres yeux.

- De quoi parles-tu ? s'impatienta Julian

- Ne le sentez-vous pas ?

- Qui donc ?

- L'intrus.

Poséidon haussa un sourcil, avant de sonder son Sanctuaire Marin en un rien de temps. Et il perçu l'impressionnante aura d'un Chevalier d'Or. Il ne mit pas longtemps avant de comprendre ce que ce serviteur d'Athéna était venu faire ici.

- Vite ! s'exclama-t-il. Vite, avant qu'il ne la trouve !

Alerté par la détresse de leur divinité, les six autres Généraux accoururent vers lui. Et ils ressentirent également l'aura du Chevalier.

- Isaak, reste auprès de notre... Invitée, ordonna sèchement Poséidon. Vous autres, avec moi.

Le concerné hocha brièvement la tête, tandis que ses compagnons d'armes suivirent leur divinité sans discuter. Malgré le fait que le Chevalier se camouflait de manière admirable, il fut aisé pour Poséidon de le trouver. Et ce qu'il vit le laissa dans un effroi terrible. Sa sœur, sa chère petite sœur, aux bras de ce serviteur d'Athéna. Il comprit alors qu'elle ne voulait pas rester avec lui. Lui qui était pourtant de sa famille, de son sang. Mais non. Elle préférait les Chevaliers. Qu'avaient-ils de plus que lui ? Pourquoi n'arrivait-il pas à gagner l'amour de sa petite sœur ? Furieux, il dévoila toute la puissance de son aura, tel un torrent déferlant. Saga se tourna vivement vers lui, sans lâcher la jeune espagnole d'un instinct protecteur.

- Il est trop tard pour fuir... murmura le Gémeaux à sa protégée

Ofelia observa les six Généraux qu'elle connaissait, et son frère. Il avait l'air bouleversé, mais surtout très en colère. Puis, son regard alla vers Kanon. Il affichait un sourire sadique, un air victorieux dans ses yeux cruels.

- Alors c'est ainsi, déclara sombrement Julian. Maintenant, tu me trahis, et tu ouvres tes bras à l'ennemi.

- Les Chevaliers ne sont pas mes ennemis, et ils ne le seront jamais, rétorqua Ofelia en resserrant son emprise sur Saga. Et pour vous aussi, si vous...

- Silence ! ordonna-t-il en tapant le sol de son trident.

La jeune femme sursauta. Il ne lui avait jamais parlé sur ce ton. Saga amorça un mouvement pour agir au plus vite avant qu'il ne soit trop tard, mais la divinité devina ses intentions, et l'immobilisa en envoyant sur lui un puissant rayon d'énergie. Sévèrement touché, le Chevalier s'écroula, un genou à terre.

- Saga ! s'alarma Ofelia en se baissant vers lui pour le soutenir

- J'ai passé... Tant d'années à te chercher, déclara finalement Julian, amer. Lorsque mes pouvoirs divins m'ont été confiés, j'ai enfin eu l'occasion de te ramener auprès de moi. Et c'est ainsi que tu me remercie : en me trahissant.

- Je n'ai trahit personne...

- Mensonge que cela ! Que fais-tu aux bras de l'ennemi, sinon que tu me trahis ?