Les Élues des Dieux _ Tome 3 _ Complot au Sanctuaire Marin

Chapitre 6 _ Le temple du Seigneur des Mers

Ligie avait prit soin de répéter son opération, préparant Ofelia du mieux qu'elle pouvait sous les ordres du Général Sorento. Ce dernier avait décrété qu'il fallait faire vite, avant que Kanon ne vienne pour la ballade quotidienne de la jeune femme.

Ofelia se laissait faire sans rien dire, sous le regard blasé de Sophia. Cette dernière, enfermée depuis le début, arrivait au bout de ses limites. Les absences de son amie la rendait de plus en plus folle, et même si sa soif de connaissance l'avait poussé à en apprendre plus sur Poséidon, elle pataugeait au cœur de ce savoir surnaturel qui allait bien au-delà d'elle.

Lorsque la jeune espagnole fut apprêtée comme il se doit, elle adressa à son amie un regard peiné. Elle ne savait plus quoi faire pour l'encourager, et à travers ses yeux gris elle lui transmit tout le courage qu'elle pouvait, et la promesse qu'elles sortiraient vite de là ensemble. Sophia perçu son message silencieux et se redressa légèrement, animée d'un espoir naissant, aussi minuscule qu'un bourgeon.

- Je vous laisse rejoindre le Général Sorento, il vous attend dehors, déclara Ligie avec une légère révérence.

Ofelia lui adressa un léger signe de remerciement, et quitta le temple en vitesse. Elle avait déjà expliqué la situation à Sophia, inutile de s'y attarder. L'espagnole marcha lentement, prise d'un sentiment d'inquiétude. A la vue de Sorento, elle tressaillit. Ce dernier lui adressa un sourire rassurant, se doutant de la raison de cette anxiété, et la laissa passer devant lui en déclarant :

- N'ayez aucune crainte. Tout se passera bien.

- Je l'espère... murmura-t-elle. Mais pourquoi tenez-vous à garder Kanon à l'écart de cela ?

- Pour des raisons personnelles.

Son ton s'était assombri.

- Je veillerais à rester auprès de vous du début à la fin, ajouta-t-il avec son air habituel sans plus rien laisser paraître de ses soupçons. Mais gardez à l'esprit que si l'Empereur me demandait de partir, je serais contraint d'y obéir.

- Oh, mais... D'accord.

Ofelia prit une profonde inspiration pour se donner du courage, essayant de se dire que cette éventualité était mince, et que les probabilités pour que le Seigneur Poséidon veuille se retrouver seul avec elle étaient proche du zéro. Pour le reste, elle suivi docilement Sorento à travers le Sanctuaire Marin, comme elle l'avait fait auparavant. Et elle se retrouva à nouveau devant ce temple prestigieux qui l'impressionnait toujours autant. Là, ses jambes tremblèrent, et elle eut le sentiment qu'elles l'abandonneraient en se vidant de leur force. Mais non, il fallait qu'elle tienne jusqu'au bout, et qu'elle ne se laisse pas distraire.

- Nous y voilà, déclara Sorento. Êtes-vous toujours sûre de vous ?

- C'est le seul moyen que j'ai pour sortir Sophia de cet enfer bleu.

- Alors le voilà, votre véritable objectif.

- Pour quelle autre raison pourrais-je vouloir rencontrer le Seigneur même des Mers ? demanda-t-elle avec un rire nerveux

- La curiosité ? proposa le Général avec un sourire moqueur

- Elle ne va pas jusqu'à cette folie ! rétorqua aussitôt l'espagnole en riant à moitié

Ils reprirent tous deux leur sérieux. Ofelia revit alors, sans qu'elle ne puisse se l'expliquer, l'image de Siegfried là, juste en face d'elle. Elle ferma les yeux pour essayer d'effacer temporairement cette apparence fantomatique de son esprit. Prenant à nouveau une bouffée d'air, elle déclara qu'elle était fin prête. Mais, à cet instant, elle aperçu Kanon, arrivant vers eux, le regard mauvais. Lorsqu'il s'arrêta près de son compagnon d'arme, il le toisa un moment avant de dire :