En attendant

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Je pense qu'il était quatre heures dix. A peu près.

Nous quittions la plage pour retourner à la ville.

Mon corps était toujours mou, mon cerveau toujours en ébullition, et mon regard toujours vide. J'étais un corps sans âme, une personne sans présence, sans sourire ni peine, j'étais si neutre qu'on aurait pu faire passer ça pour un comportement antipathique et mon regard à la limite de la méprise. Je n'avais plus la force de faire semblant, c'était déjà éprouvant de marcher à ses côtés en fermant ma gueule et en sentant toujours son regard posé sur moi.

Il m'écœurait. Il m'écœure toujours.

J'avais hyper mal aux pieds. Quelle idée d'avoir mis des bottines à talons neuves en sachant que j'allais marcher tout le restant de la journée avec. Je suis allée à une pharmacie acheter des pansements, près d'une grosse horloge.

Puis je lui ai demandé si on pouvait aller dans le grand magasin avec les escalators, pour aller tout en haut et que je puisse mettre les pansements. Il a dit oui. De toute manière il n'avait pas le choix, j'y serai quand même allée, j'aurai d'ailleurs apprécié qu'il ne vienne pas mais bon, il fallait combler le temps qui nous restait.

Nous sommes donc allés dans ce magasin, et j'ai mis mes pansements. J'ai tenté de sourire souvent pour faire passer le temps plus rapidement mais chaque minute semblait lente à passer. Je regardais mon téléphone, 16h27. Puis j'attendais un peu, mais toujours 16h27.

Le temps était long et mon envie de courir loin de lui s'agrandissait à chaque instant.

14:22

Lettre à mon traumatisme.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant