Les joues de Siyeon étaient rouges de colère. Comment Jungkook avait-il osé lui faire une chose pareil ?! Comment avait-il pu la tromper avec un vulgaire employé ?!
_ Tu peux disposer Yeeun, déclara la jeune mère.
_ M-mais... Eomma...
_ Quoi ? Répondit séchement Siyeon.
La pauvre petite fille retint de nouvelles larmes sursautant à ce ton si sec qu'avait employé sa mère.
_ Tu avez dis qu-que tu me laisserais passer un peu de temps avec toi...
Yeeun avait levé de grands yeux pleins de larmes et d'espoir vers sa mère. Espoir que Siyeon avait balayé en un geste de la main.
_ Soit. Mais pas maintenant. J'ai beaucoup trop de chose à régler. Va jouer ailleurs ou trouve Yuqi... Je ne sais pas moi !
La fillette baissa la tête, laissant de nouveau ses larmes couler sur ses joues et sortit de la pièce. Elle courut jusqu'à sa chambre et s'effondra dans son lit, serrant sa peluche lapin entre ses bras et étouffant ses sanglots dans son oreiller. Personne ne l'aimait. Personne ne voulait d'elle. Il n'y avait que cette ribambelle de domestique autour d'elle. Ils avaient beau être gentil, la seule attention qu'il lui fallait c'était celle de ses parents. Mais ils étaient tellement occupés à se disputer qu'elle avait fini par comprendre que jamais plus il ne ferait attention à elle.
Ses sanglots se multiplièrent et devinrent plus fort. Elle criait presque sa douleur, espérant que quelqu'un dans ce bas monde entendrait ses plaintes. Et ce fut le cas.
Jimin passa son nez par la porte et frappa doucement contre la chambranle blanche.
_ Y'a personne ! Répliqua la fillette en disparaissant sous sa couette.
_ Mademoiselle... C'est moi...
Jimin s'approcha du lit de la petite fille et s'installa dessus.
_ Mademoiselle, arrêtez de pleurer...
_ Mes parents ne m'aiment pas, sanglota-t-elle.
Jimin défit la couverture sur elle et la petite fille se réfugia dans ses bras presque immédiatement, quémandant un câlin. Jimin la prit dans des bras berçant la petite fille pour qu'elle se calme.
***
Siyeon n'avait pas adressé un mot à son mari de toute la journée et Jungkook non plus d'ailleurs. Ils sentaient tous les deux qu'un froid s'installait entre eux mais ne faisait rien pour le résoudre. Si bien que, le soir venu, ils se couchèrent sans s'adresser un regard ou un mot.
Mais Siyeon avait besoin de savoir ce qui se tramait réellement dans sa maison. Elle alluma donc sa lampe de chevet alors que Jungkook venait d'éteindre la sienne.
_ Il pose pour toi, n'est ce pas ?
Jungkook se tourna vers sa femme, surpris :
_ De quoi tu parles ?
_ Le domestique. Jimin. Il pose pour toi.
_ Oui.
Jungkook s'allongea sous la couette tandis que Siyeon se redressait :
_ C'est tout ce que ça te fais ?
_ Que veux tu que ça me fasse ? J'avais besoin d'un modèle et Jimin avait la tête de l'emploi, je n'allais pas passer à côté de cette occasion tout de même.
_ Et moi ?
_ Quoi toi ? Demanda Jungkook en se redressant à son tour.
_ Pourquoi tu ne m'as pas demandé de poser pour toi, comme à la belle époque ?
Jungkook soupira d'agacement et passa sa main dans ses cheveux en dardant sa femme d'un regard noir -regard que Siyeon lui rendit d'ailleur.
_ Cette époque et révolue depuis longtemps, tu le sais pourtant, Siyeon.
_ Et qu'est ce qui t'empêche de me peindre à nouveau ?
_ En théorie rien. Mais tu ne développe pas assez d'émotions pour moi.
Siyeon sentit sa fierté piquée à vif. Elle n'avait jamais aimé Jungkook, du moins pas plus qu'un ami et leur mariage n'était rien de plus qu'un arragement, un pacte entre leur deux familles dont ils n'étaient que les pions. Mais Siyeon n'avait jamais supporté que Jungkook peigne quelqu'un d'autre, quand ils étaient étudiants déjà...
Ils s'entendaient si bien avant. Avant d'être mariés leur relation était des plus belles, avec Taehyung. Les trois adolescents avaient grandi ensemble et s'aimaient comme des frères et soeurs. Mme Lee adorait la peinture, alors quand les parents de Jungkook avaient été prêt à le renier quand il leur avait dit qu'il voulait devenir peintre, elle l'avait pris sous son aile.
À condition qu'il se marit avec sa fille. Siyeon l'avait supplié de refuser. Elle en aimait un autre et elle venait tout juste d'apprendre sa grossesse. Mais Jungkook avait été égoïste et avait accepté, brisant ainsi le coeur de son amie de toujours. Ils avaient décidés ensemble de dire que la petite Yeeun était bien la fille de Jungkook et le peintre l'avait reconnu pour le principe mais ne l'avait jamais considéré comme tel. Et encore moins quand il avait appris l'identité du père...
C'était Taehyung. Siyeon aimait Taehyung et le jeune homme n'avait jamais su que la petite fille qu'il considérait comme sa nièce était en réalité, sa fille. Siyeon n'avait jamais eu le courage de lui avouer. Encore moins quand elle avait vu à quel point il semblait heureux pour eux. C'est aussi pour ça que la jeune femme avait finalement accepté le mariage. Elle pouvait faire passer cette enfant illégitime pour celui de Jungkook sans avoir à dire au véritable père qu'elle était enceinte, elle ne savait pas si Taehyung ressentait la même chose qu'elle et eux deux ça n'avait été que l'histoire d'un soir.
_ Il te plaît plus que moi, n'est ce pas ? Poursuivit-elle.
_ De quoi est ce que tu parles encore ?! S'énerva Jungkook.
_ De Jimin ! Tu l'as embrassé ce matin, je le sais, Yeeun me l'a dit.
_ Ne me dit pas que tu te sers de ta fille pour m'espionner ?! S'emporta Jungkook en comprenant que sa femme avait manipulé une fillette de cinq ans.
_ C'est la tienne aussi.
_ Tu es la mieux placé pour savoir que ce n'est pas le cas, et je ne vois pas en quoi ça te gêne que j'en aime un autre. Tu ne m'aimes pas, on est juste marié pour l'image.
_ Justement ! On est marié pour l'image Jungkook. Si quelqu'un venait à apprendre que tu me trompais avec un domestique, qui plus est un homme... Tu imagines si ma mère le découvrait ?!
_ "Te tromper"... Tout de suite les grands mots... Laisse moi juste dormir.
_ Non ! Jungkook tu ne comprends rien !
Jungkook se coucha sur le côté tournant le dos à sa femme, la faisant soupirer bruyamment.
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Palette |Jikook|
General Fiction_ Relevez la tête quand je vous parle. Jimin s'exécuta, de peur de l'énerver plus qu'il ne l'était déjà. _ Comment vous appelez vous ? _ Jimin... Park Jimin. _ Eh bien Jimin, laissez moi vous dire que vous avez de très beaux yeux, noirs et profonds...