Chapitre 1-Réaction improbable

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Je pousse un gémissement alors qu'une sonnerie stridente retentit. J'enfouie ma tête sous mon oreiller, espérant stupidement que pour une fois il vont me laisser tranquille avec leur foutu contrôle de routine. On peut toujours rêver.

La porte de ma cellule s'ouvre, laissant passer une femme en blouse blanche aux cheveux noirs noué en chignon serré que je n'ai jamais vu, elle aborde un air déterminé. Plus pour longtemps, je songe. Un léger sourire étire mes lèvres quand je remarque les deux hommes costaud qui l'accompagne. Il paraît que je peux être dangereuse, que j'ai des réactions impulsives. Ma dernière controleuse n'a pas tenu un mois. Un nouveau record à battre. Je suis très exigeante envers moi même voyez-vous.

-Lève toi numéro 365, m'ordonne t-elle, nous devons procéder à un contrôle de routine.

Son ton hautain m'apparaît tout de suite insupportable. Qu'est-ce-qu'elle croit ? Que je ne suis qu'une vulgaire expérience qu'elle peut traiter comme une moins que rien ? Certainement pas. Elle va vite comprendre à qui elle a à faire. 

-Pas envie, je répond d'un ton ennuyé avant de m'enfouir sous ma couette.

La contrôleuse pousse un profond soupir, elle vient de comprendre que me faire obéir ne va pas être facile. Les deux colosses qui l'accompagne n'osent pas intervenir. Ils ont sans doute entendu parler de ma force phénoménale. Ce n'est pas pour rien que les murs de ma cellule sont en titane et qu'elle est verrouilée 24/h sur 24, sauf à l'occasion du contrôle routinier qui consiste entre autre à vérifier que je n'ai pas clamsé dans mon sommeil . 

-Numéro 365 je t'ai ordonné de te lever, reprend ma contrôleuse d'une voix pincée, obéis ou tu t'exposera à des sanctions.

Je lâche un ricanement, sachant pertinemment que ça va la mettre en rogne. Les adultes détestent qu'on contredise leur autorité, je l'ai bien compris et j'en use le plus possible. Je suis prête à tout faire pour leur compliquer la vie, leur faire autant de mal qu'ils m'en font.

-Je t'ai apporté une surprise, insiste ma contrôleuse tentant maintenant de m'amadouer, si tu te lève je te promet que tu y aura le droit.

-Votre surprise vous pouvez vous la mettre ou je pense, je répond d'un ton provocant, persuadée que ce sera la remarque de trop, celle qui la poussera à jeter l'éponge.

Au lieu de ça elle me répond d'un ton calme :

-Tu n'a pas envie de te voir dans un miroir ?

Là, elle a aiguisé ma curiosité. Je n'ai le droit d'observer à quoi je ressemble qu'une fois tout les ans, et seulement quelque minutes. Chaque fois, j'ai l'impression que c'est une personne différente que je vois. Et pourtant je suis toujours la même. Déterminée à me barrer le plus vite possible de cette endroit qu'ils appelle l'institut, mais qui n'est qu'un vaste laboratoire remplis de tarés, dont le seul but dans la vie et de créer des êtres humains supérieurs. Enfin c'est ce qu'ils disent, mais je sais très bien qu'il s'amusent beaucoup à faire mumuse avec leur aiguilles et autres instrument de tortures, transformant des humains en êtres cauchemardesques. Je suis l'une des seules survivantes de ce massacre. Enfin, peut-être plus pour longtemps s'ils continuent à ce rythme avec moi.

Mes tentatives de fuite ce sont toutes soldées en échecs. Je suis ici depuis que j'ai environ cinq ans et j'ai tenté de m'enfuir environ une cinquantaine de fois, jusqu'à mes dix ans ou ils ont décidé de me boucler pour de bon. Depuis je n'ai plus eu l'occasion de faire des tentatives. C'est dommage, je suis sure que maintenant j'aurais pu réussir. J'ai plus de force et surtout plus de jugeote. Enfin passons.

-Tu es sure de ne pas vouloir voir à quoi tu ressemble maintenant ? Me demande ma controleuse, constatant que je suis intéressée. Tient toi tranquille pendant la piqure et je te promet que tu aura tout le loisir de t'observer.

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