Chapitre 2-Fuite

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Anxieuse, j'arpentais ma cellule, essayant de comprendre ce qu'il se passait. Il me semblait que cela faisait des jours que ma controleuse n'était pas venue pour vérifier si j'étais en bonne santé et prélever mon sang. J'étais maintenue dans l'isolement le plus total. En plus de ça, on m'avait aussi coupé l'électricité et les vivres. J'avais réussi à obtenir de l'eau en hurlant et frappant contre les murs comme une dératée pendant des heures, mais c'était tout. La petite télévision, seul objet que je n'avais jamais explosé lors de mes crises de colère tant j'y tenais, avait cessé de fonctionner.

Il faisait aussi noir que dans un four, et je sentais que j'allais péter un cable si je n'étais pas exposée très vite à une source de lumière. Pas que je sois claustrophobe, mais c'était tout de même flippant d'être maintenue dans le noir pendant un temps interminable. Surtout que je n'avais plus accès à ma salle de bain, maintenant verrouillée. Tout cela ne présageait rien de bon.

Un moment j'avais songé qu'ils essayaient peut-être de me tuer. Paniquée, j'avais tenté de défoncer les murs, mais j'avais juste réussit à me casser la main droite, qui si j'avais bonne intuitioin, était maintenant en sang. En tout cas elle m'élançait encore. 

Ma réaction avait été bête. A tout les coups c'était encore l'un de leur stupide test. Ces satanés scientifiques adoraient me placer dans des situations délicates pour voir comment je réagissait. Et bien cette fois ci ils n'obtiendrais rien du tout. Je décidais de rester de marbre, je frapperais le mur peut-être une ou deux fois pour obtenir de l'eau, car je ne pouvais m'en passer, mais c'était tout. Finit le spectacle les gars. Intéressez vous à quelqu'un d'autre.

Je crois que j'ai finis par m'endormir, mais lorsqu'une raie de lumière a pénétré dans ma cellule, je me suis aussitôt redressée sur le qui-vive. 

-C'est pas trop tôt ! Me suis-je exclamée.

-Tait-toi, chuchota une voix féminine, ne fais pas de bruit et suis moi. On va te sortir de là.

Je reconnu avec surprise la voix de ma controleuse. 

-Me sortir de là ? Répétais-je hébahie. Mais pourquoi ?

-Je ne suis pas d'accord avec ce qu'ils font, me répondit-elle d'une voix dure, je trouve ça inadmissible. Suis moi, vite ! On va finir par nous repérer et alors je serais mal. C'est certainement la seule chance de t'échapper que tu aura Calla, tu as intêret à la saisir.

Ses derniers mot me firent l'effet d'un éléctrochoc. Un souvenir me reviens, celui de ma première fuite à sept ans. Je me revois errer dans les grand couloirs, priant pour tomber sur la sortie. De ma terreur quand j'avais compris que je n'avais eu aucune chance de m'échapper. Mais cette fois-ci c'est différent. Ma controleuse est avec moi et elle connait le chemin. 

Et puis tant pis si c'est encore un foutu test ! Au moins j'aurais tenté ma chance.

Je bondis de mon lit et marche d'un pas rapide mais silencieux vers ma controleuse. Cette dernière me prend la main et j'en suis si surprise que quand elle m'entraine vers le long couloir qui borde ma cellule, je la suis sans opposer la moindre résistance. Cela doit faire des années que je n'ai pas eu le moindre contact avec un être humain, et le contact de cette main me paraît étrange mais à la fois rassurant. 

La controleuse m'entraine dans un dédale de couloir et je tente de me souvenir du chemin emprunté par coeur, ce qui est difficile car nous somme dans le noir le plus total. Persuadée que nous allons nous faire prendre, je sursaute à chaque petit bruit. Lors de mes nombreuses fuites, j'ai compris qu'ils avaient toujours les moyens de nous stopper. Il leur suffirait par exemple de gazer le couloir dans lequel nous nous trouvons pour nous expédier dans les vapes, et je me réveillerais bouclée dans ma cellule, sans plus aucun espoir d'échappatoire possible.

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