l'animal blessé

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Je me réveil, il y a du monde partout autour de moi qui s'agite, j'ai mal, tellement mal, je ne comprends pas grand choses, je suis comme droguée mais assiste à toute la scène. Je les entends me parler sans rien comprendre comme si on me parlait une autre langue. Je le vois lui devant mon lit, il me fixe, il cri sans que je ne comprenne, je le vois juste au trait de son visage qu'il est contrarié. Philippe est à coté de moi et me regarde avec tristesse. Plusieurs femmes sont autour de moi, je vois les draps tachées de sang, qu'on enlève au fur et à mesure qu'ils sont imbibés. Je sens une masse lourde et douloureuse sur mon ventre, un homme, le docteur du roi... il met tous son poids sur mon ventre à plusieurs reprises, je me tords de douleurs dans tous les sens et là de nouveau le trou noir.

Je me réveille, il fait nuit noire. Juste des bougies, lampes à pétrole éclairs la pièce. La cheminée est allumés les crépitements des braises est le seul son qui anime la pièce. J'ai tellement mal, j'ai froid une odeur de sang règne dans la chambre. Je commence à bouger doucement et me sent mouillé entre les jambes, je soulève les couvertures et voit le sang sur les draps. Je comprends que j'ai perdu le bébé, les larmes dévalent sur mes joues mais aucuns sons de sort de ma bouche. Une ombre apparaît sur ma droite, c'est Sophie qui s'approche de moi.

- Je suis tellement désolée Madame... dit-elle les yeux remplie de larme.

- ...

- Vous avez soif ou faim ? le docteur à dit que à votre réveille, vous devrez retrouver des forces avec tout le sang que vous avez perdu.

- Non merci. Dis-je en essayant de me lever.

- Non Madame, vous n'avez pas le droit, vous n'avez pas la force, le docteur à dit...

- Ecoute Sophie, je me fou de ce que a dit le docteur, quand une femme accouche elle est sur pieds trois heures après et reprend ses activités à la maison, je le sais ma mère...

Je me souviens de tout, ma mère, le roi, Philippe qui n'a pas essayé d'empêcher cela, les douleurs, le sang... Les larmes redoublent, l'envie de hurler et tout casser sur mon passage est tellement présente, mais l'envie d'avoir la peau de Louis est encore plus présente. Sophie me prend dans ses bras pour me consolé mais rien à faire, je m'écroule sur mon lit en pleurant. L'aube arrive je suis toujours en train de sangloter, les douleurs sont tellement fort par moment, que je me plie en deux. Les gens défiles dans mes appartements, mais pas de Philippe ni de Louis en vue. La femme qui est souvent avec Louis est venue accompagnée de la reine. Elles font toutes les deux des prières pour moi, avant de prendre congés. Je n'ai toujours pas mangé, ni bu, rien que ma salive ne passe pas dans ma gorge, je reste inerte sur le lit avec les yeux ouvert en fixant un point inexistant sur le mur. La journée se passa ainsi je ne bouge pas, à part quand les femmes de compagnie et domestiques, viennent me nettoyer et changer mes draps. Je commence à me déconnecter peu à peu au monde des vivants. Sophie me prévient que le docteur entre suivie de Louis dans mes appartements. Je reste sans bouger.

- Bonsoir Madame, comment allez-vous ?

- ...

- Avez-vous des douleurs aiguë dans le ventre ?

- ...

- A-t-elle mangée et bu comme je vous l'avais dit ? demande le médecin à Sophie.

- Elle refuse tout et ne parle Monsieur.

Le docteur, s'approche de moi et me touche le front, soulève les draps et regarde les saignements je ne bouge pas d'un pas d'un centimètre, il continue à m'observer et remet en place les draps.

MadameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant