Retrouvaille en bonne et dû forme

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Non, non, non ! Ce n’est tout simplement pas possible, je ne peux pas rentrer à Versailles. J’ai pu supporter tant de choses là-bas, en supporter tant d’autres après, devoir affronter mon mari est tellement difficile. Je ne sais pas comment ça va se passer, mais devoir affronter le roi en personne c’est au-dessus de mes forces, je vais en entendre parler jusqu'à dans ma tombe !

J’ai l’impression que le temps s’est arrêté, plus aucun bruit autour de moi un part un vrombissement lointain. Mes jambes et la main de Philippe me conduisent jusqu’à la maison où Philippe rentre avec nous. Mon frère et Sophie sont là aussi, mon epoux leur a dit de les lâcher.

Je suis sale d'avoir couru et d'être tombée dans le champ. Sophie fait chauffer de l’eau afin de laver mes enfants et moi-même ensuite.

Philippe pose les enfants qui viennent directement vers moi. Élisabeth se cache derrière ma robe et Gabriel me demande s'il peut aller jouer, je lui repond que c'est daccord mais qu'il ne doit pas s’éloigner.

Je m’assois sur le banc de la table à manger, j'ai froid, je tremble de tout mon corps. J’ai l’impression de me retrouver le jour de notre mariage, je suis aussi angoissée sauf que là, je prends conscience que si on retourne à Versailles, ils vont me prendre mes enfants et les confier à des nourrices. Si je ne peux pas les élever, profiter d'eux chaque jour que Dieu fait, je ne pourrais le supporter.

- je ne peux pas rentrer à Versailles, Philippe. dis-je.

L'ambiance qui était déjà froide, alourdi comme si un orage était en formation dessus de nous. Sophie prend les enfants et les emmène se laver, Alexander sort à contre cœur sous le regard de Philippe. 

- Bien sûr, tu peux rentrer Ambre, tu peux et tu vas le faire de gré ou de force !

- Non Philippe, si je retourne là-bas, vous allez prendre mes enfants pour les envoyés avec une nourrice et tout un tas de gens qui va les élever à ma place, il en est hors de question, ce sont mes enfants ! tonne-je en me levant du banc brutalement.

Philippe se lève  à son tour et se déplace vers moi avec son regard froid. Il m’attrape par les épaules et me refais assoir, mais je lui résiste.

- Assis toi Ambre !

- Non ! laisse-moi, n’envoie pas cette lettre à ton frère et repars vivre à Versailles sans nous, si tu m’aimes ne serait-ce qu’un peu, alors fait le. Tu n’aimes pas les femmes alors pourquoi t’encombrer avec nous et me laisser souffrir là-bas ?

Sur un accès de colère, il me repousse me faisans assoir et tape du poing sur la table me faisant sursauter. Il se penche sur moi en m’attrapant d’une main mon épaule pour m’empêcher de bouger et de son autre doigt, il pointe son index face à moi en le faisant bouger comme s'il hésitait à faire ou dire quelque chose. Il ferme les yeux et bouge sa tête comme si son cou était ankylosé.

- As-tu au moins une idée de ce que j’ai pu endurer ces cinq dernières longues années ? Non aucune, car tu n’étais pas là ! J’ai vécu l’enfer ! Les rumeurs disaient que je t’avais tuée ! J’ai perdu le sommeil, je t’ai fait chercher partout, je me suis senti tellement coupable ça en était à devenir fou ! Je n’aime pas les femmes, mais avec toi tout est différent et que tu le veuilles ou non, tu es ma femme ! Tu as portée mes enfants et va enfanter encore! C’est Dieu qui nous à réuni et on s’est uni devant lui, alors tu vas me faire le plaisir et l'honneur comme une femme doit faire plaisir et honneur à son homme ! Suis-je clair Ambre Louise de France, duchesse d’Orléans ?! hurle-t-il.

Je tremble de tous mes membres, je suffoque dû fait que j’essaye de contrôler mes larmes, je ne dois pas pleurer et surtout pas devant lui. J’hoche juste la tête en signe que oui j’ai compris.

MadameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant