Chapitre 6

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PDV Anna

Le garçon et ses amis se figent soudainement en pâlissant, et je comprends par la suite qu'ils doivent être au courant des rumeurs qui tournent autour de mon collègue. Pff, stupide. Néanmoins, je dois admettre que ce soudain changement de comportement et de décision de la part de Dean me surprend, et m'inquiète.

— Et... toi, fait Dean en me pointant du doigt.

— Moi ?

— Oui toi, tu fais l'arbitre.

Je le dévisage, et n'ai pas le temps de m'exprimer puisqu'il suit rapidement les gars. C'est une blague ou il vient réellement de me demander ça ainsi ? Il est sérieux ? Alors que je sens la colère envenimer mon sang, je finis par les suivre. Au diable Dean, et au diable mes révisions, je n'y comprends rien de toute façon !

Alors que nous pénétrons dans le terrain de basket, j'aperçois Dean qui tient toujours la balle, retirer son sweat. Je reste pétrifiée devant la vue qui se porte devant moi. Il n'est ni torse nu, ni en t-shirt, mais porte un pull noir moulant, lui allant jusqu'à la clavicule. Le tissu sombre lui colle à la peau, et laisse transparaître les formes imposantes et sportives de son torse. Oui, il faut se le dire, il est bien gaulé. Et c'est alors que, comme pour répondre aux troublantes piques de curiosités qui assomment et emplissent mes pensées, il relève ses manches, dévoilant le début de ses biceps, ainsi qu'une partie de ses tatouages. Je suis subjuguée, c'est le mot. Son bras gauche est recouvert de tatouages, plus précisément de sortes de branches mortes partant de la rose fanée de sa main gauche. Son bras droit est lui complètement vierge. La jolie fleur, au contraire de l'autre qui est fanée, est coupée, laissant derrière elle une peau non-encrée. 

C'est... simple, mais tellement beau et expressif que c'en devient fascinant. 

Oui, je n'ai jamais été une grande fan de tatouage, et je dirais même détester cette pratique. Néanmoins, bien que son corps ne soit presque recouvert que d'encre, ses tatouages restent... beaux, à leur manière. C'est ce que -je dois l'avouer, a attiré mon œil assez critique en général.

Alors que je remonte mon regard, j'aperçois soudainement que Dean me regarde également, ou plutôt, constate que je le lorgne -encore une fois.

Mince alors ! Qu'est-ce que j'ai à le mâter ainsi ?! Ça fait la Dieu sait combientième fois que je l'observe avec insistance. C'est bien déplacé pour une personne censée être en couple... 

Je me déteste.

Je rougis et baisse la tête en tortillant mes doigts ensemble. Mon collègue passe sa langue sur ses lèvres, humidifiant au passage son piercing, et se décide ensuite à faire dribbler le ballon.

Les secondes, voire les minutes qui suivent sont beaucoup trop rapides et incompréhensibles pour moi que je ne fais pas attention aux détails. Seulement, je constate que seul contre trois garçons, Dean se débrouille assez bien. De mon côté, je suis très discrète dans mon rôle d'arbitre, voire même inexistante puisque je me cache dans le coin du terrain. Je suis une grosse nullos en sport, et ce n'est pas maintenant que je vais me mettre à devenir une pro de la NBA. Ce n'est pas les trois maigres épisodes de "Kuroko No Basket" que j'ai visionné il y a quelques mois qui vont m'apprendre à devenir une "bonne arbitre".

Néanmoins, je ne tarde pas de remarquer la violence avec laquelle Dean joue. Les trois garçons se plaignent de lui au fur et à mesure, tout en lâchant de vilains jurons. Mais bon, je dois avouer les comprendre ; il est très violent dans son jeu. Il n'hésite pas à les bousculer brutalement lorsqu'il veut passer, leur donner des coups de coudes, voire même des passes beaucoup trop fortes, et beaucoup trop... basses. Alors que je me décide à m'avancer pour calmer le jeu avant que ça ne s'envenime, les garçons finissent par s'en aller de leur propre grès, bien trop lassés par le jeu plus que non fair-play de Dean. Je me place devant lui, les poings serrés et posés sur mes hanches.

DARK Love - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant