Chapitre 28

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PDV Anna

Sans plus réfléchir, je tourne les talons et me dirige d'un pas déterminé vers Dean qui a enfoui sa tête dans son bras transpirant. Je me mets à genoux devant lui, et il lève sa tête en m'entendant. Ses yeux plongent dans les miens avec tellement d'intensité que l'envie de prolonger ce contact invisible me prend, mais je réprime cela car maintenant, il est temps de l'aider.

Même si une boule d'appréhension grignote mon bas-ventre à petit feu.

— Je... Comment je fais ça ? demandai-je d'une voix tremblante.

Qu'il ose me lâcher une remarque taquine ou un regard amusé, et je lui déboîte cette fois-ci ses deux jambes... Mais à ma plus grande surprise, il ne dit rien et reste sérieux.

— Premièrement, va dans ma salle de bain et ramène des cotons et du désinfectant pour les coupures. Et après, cherche de l'alcool dans ma cuisine.

Aussi rapidement que l'éclair, je suis déjà en route. Je ne prends pas longtemps à trouver la seule de bain. Lorsque j'allume la lumière et fais face à mon reflet dans le petit miroir, je me fais moi-même peur. Mon teint est pâle, extrêmement pâle. Mes traits sont tirés, et trahissent mon épuisement physique comme moral. Mes cernes sont marquées, et mes cheveux mouillés à cause de la pluie extérieure sont emmêlés. Mais le pire, c'est mon regard. Mes yeux habituellement clairs, sont si sombre qu'ils paraissent noirs. Enfin bref, je fais vraiment peur à voir.

Je ne prends pas plus de temps à me regarder, et cherche ce que m'a demandé Dean dans les tiroirs. D'ici, je peux percevoir la voix de mon ami parler au téléphone, et apparemment il est plutôt énervé. Une fois que j'ai tout ce dont j'ai besoin, je ramène tout le matériel dans le salon, et le dépose devant le blessé qui ne m'accorde aucun regard.

— Je sais que j'ai merdé bordel ! Pas besoin de me sermonner, t'es pas mon putain de père, ok ? hurle-t-il.

En vue de sa colère, moi non plus je n'ose lui adresser ne serait-ce qu'un regard. Je me dirige ensuite vers sa cuisine qui est encore une fois juste à côté. C'est tellement petit qu'il est aisé de se déplacer de pièces en pièces ! J'ouvre chaque placard, et suis surprise de constater le nombre affolant de bouteilles d'alcool présentes. Mais je n'y fais pas attention, étant donné que je ne cherche pas ce genre d'alcool, mais plutôt celui qui désinfecte.

— Ferme-la Konrad ! Je sais que je n'étais pas dans le combat et que je suis fichu pour ça, alors à quoi bon le répéter ?!

"Konrad" ? Encore ce mec ?

— Je... Comme ça ! Je ne saurais pas te dire ce qui m'a déconcentré !... C'était comme ça.

Je rougis quand je constate que c'est de moi qu'il parle inconsciemment. Finalement, après quelques minutes de recherches, je me rends compte qu'aucune bouteille d'alcool désinfectant ne se trouve ici, et c'est à ce moment-là que Dean met fin à son appel.

— Tu sais quoi mec ?! Va te faire enculer par le plus grand des enculeurs de ce putain de monde, okay ?!... Non, je-... Ta gueule ! Ose pointer le bout de ton gros pif chez moi et je te promets que je te broie les couilles, avec ou sans une épaule déboîtée !

Sur ce, il éteint son téléphone et le balance sur le parquet. Je sursaute devant la voilence de son geste, et plains intérieurement son téléphone qui n'en ressortira pas indemne. Aïe, ça fait mal... Il se prend une nouvelle fois la tête entre les mains, tire ses cheveux, mais finit par grogner de douleur à cause de son épaule.

— Putain d'épaule de mes deux !

Je décide enfin à me manifester :

— Euh... Il n'y a pas d'alcool.

DARK Love - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant