Chasse à l'homme

24.Entraînement

La seule raison pour laquelle Bellamy continuait d'avancer, c'était parce qu'il était trop fier pour se faire battre par une fille. Il ne savait pas depuis combien de temps il courait, mais il regrettait amèrement d'avoir défié Clarke pour cette course autour du lac. Il n'était même pas encore près de la ligne d'arrivée et il avait déjà de la difficulté à respirer. Tout cela était sans compter le fait que tout son corps le faisait souffrir à chacun de ses pas.

Incapable de continuer, le jeune agent s'arrêta pour prendre le temps de respirer. Clarke avait depuis longtemps disparu entre les arbres qui bordaient le lac, il n'avait plus aucune chance de la rattraper. Elle était carrément en forme pour une fille de sa corpulence, il fallait l'avouer. Bellamy sourit en se rappelant leur première rencontre, dans le gymnase de la CIA, où il l'avait offusquée en prétendant qu'elle allait se faire mal en soulevant des poids aussi lourds. En y repensant, la jolie analyste avait toutes les raisons de le détester avant sa disparition. Il était vraiment un sacré con.

Tout était différent, maintenant. Le jeune homme souleva son chandail pour vérifier ses pansements et remarqua que du sang imbibait le tissu. Super, pensa-t-il ironiquement. Une simple course avait rouvert ses plaies.

Il aurait probablement dû écouter Clarke, au final. La blonde avait tout d'abord refusé qu'il fasse de l'exercice physique, prétextant qu'il était encore convalescent et qu'il était trop tôt pour s'épuiser inutilement. Le bouclé avait néanmoins insisté, même si lui-même savait qu'il n'était pas assez en forme pour s'entraîner. Il redoutait seulement de se retrouver seul avec la belle, emprisonné entre quatre murs. Il avait peur de faire un geste déplacé, de dévoiler involontairement tout ce qu'il ressentait à l'égard de la jolie analyste, mais surtout -surtout-, il craignait que ses sentiments ne soient pas réciproques.

Épuisé, l'agent s'appuya contre le tronc d'un arbre en bordure du lac et admira la beauté du paysage. Il était heureux de retrouver ce petit coin de paradis où il avait passé les meilleurs moments de son enfance, de se ressourcer loin de ses problèmes et de la crise qui menaçait actuellement la population mondiale. Cet endroit se présentait à lui comme un retour à la case départ et il comptait bien en profiter pour soigner ses blessures, mais aussi pour montrer à Clarke qu'il n'avait rien de l'homme arrogant qu'il avait prétendu être lors de leurs premières rencontres.

-À quoi tu penses ?

Clarke s'avança vers lui, un timide sourire aux lèvres. Elle était apparue en empruntant le même chemin que celui dans lequel il courait un peu plus tôt. Étrange, puisque le garçon aurait pu jurer qu'elle l'avait dépassé une quinzaine de minutes plus tôt.

-Je me suis cachée dans les bois et j'ai attendu que tu sois passé devant moi pour continuer, déclara-t-elle comme si elle lisait dans ses pensées. Je voulais courir derrière toi au cas ou un problème survenait. Alors, à quoi tu penses ?

«À toi», aurait voulu répondre le bouclé, mais son expérience auprès des filles lui avait appris qu'il pouvait paraître un peu trop obsessionnel en déclarant ouvertement de tels propos. Il ne voulait surtout pas se montrer pressant envers la blonde, surtout à cause de la relation qu'ils partageaient depuis quelques jours. La dernière chose qu'il voulait, c'était ruiner son amitié avec Clarke à cause de sa précipitation. Il se contenta donc de hocher les épaules et de pointer le lac d'un coup de menton.

-Tu trouves pas ça magnifique, toi, cet endroit ?

-Oui, bien sûr, souffla Clarke en se posant aux côtés du jeune homme. On ne verra jamais d'aussi beaux paysages à Quantico.

Un silence passa entre eux deux, mais il n'avait rien de tendu ou de maladroit. Il reflétait seulement le calme et le bien être que ressentaient les deux jeunes adultes à cet instant.

-Je ne t'ai pas assez remercié, ce matin, pour ce que t'as fait pour moi au courant de la nuit dernière, lança finalement Bellamy, brisant ainsi la douce sérénité qui les enveloppait jusqu'alors.

-T'as pas à me remercier, tu sais. J'ai seulement écouté mon instinct.

-Et ton instinct te disait de passer la nuit avec moi ? sourit le bouclé pour détendre l'atmosphère.

Clarke leva les yeux au ciel, mais un doux sourire illuminait son visage.

-Recommence pas, Blake, où je te renvoie au Poste 13, l'avertit-elle, mais Bellamy put jurer l'avoir vue rougir.

Était-elle enfin réceptive à son charme ?

-Plus sérieusement, je tiens vraiment à te dire que je suis heureux que tu sois là. Je sais que c'est pas juste de t'avoir mêlée à cette histoire sans ton consentement, mais je suis content de l'avoir fait. J'aurais pas voulu me retrouver à cohabiter dans cette petite cabane avec personne d'autre que toi, Clarke.

La concernée baissa les yeux, gênée par l'attention que lui accordait le jeune homme.

-Je me suis trompée à ton sujet, Blake, je dois l'avouer. Ou alors, peut-être que ce qui m'exaspérait le plus avant ta disparition, c'était pas seulement ton attitude arrogante et narcissique, mais aussi le fait que je voyais parfaitement pourquoi toutes les filles craquaient pour toi.

-Qu'est-ce que tu veux dire ? s'enquit le bouclé en fronçant les sourcils, même s'il savait parfaitement où est-ce que Clarke voulait en venir.

La blonde rougit et leva les yeux vers le lac qui resplendissait de mille feux pour éviter de rencontrer le regard de l'aîné Blake.

-Enfin...Tu peux pas nier que t'es vraiment craquant, Bellamy. C'est le rêve de n'importe quelle fille de pouvoir te présenter à ses parents.

-Et toi, pourtant, t'as refusé mes avances.

-T'étais peut-être beau, mais t'agissais comme un véritable idiot. Y a pas que la beauté qui compte, tu sais. Je me respecte beaucoup trop pour sortir avec un type qui m'exaspère, peu importe qu'il soit le jumeau identique de Brad Pitt ou non !

-Et maintenant ?

Il y eut un long moment de silence. Clarke ne semblait pas près de répondre, ses beaux yeux océan reflétant l'eau du lac. Elle semblait perdue dans ses pensées, mais un mince sourire étirait ses lèvres. Bellamy, presque par instinct, lui prit la main et emboîta ses doigts dans les siens. La jeune femme ne fit aucun mouvement pour se dégager de cette étreinte. Elle se contenta de lever les yeux vers le bouclé, le regard brillant à la fois de désir et de questionnements.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Je...J'en sais rien. J'en avais envie, c'est tout.

-T'avais envie de prendre ma main ?

-J'ai envie de faire bien plus que ça, mais tu t'es toujours montrée très claire à ce sujet.

Clarke rigola, les yeux encore rivés dans les prunelles couleur d'encre de Bellamy. Le garçon remarqua que leurs corps s'étaient rapprochés pendant qu'ils discutaient. Était-ce son impulsion qui l'avait emporté sur le contrôle de son propre corps ou était-ce Clarke qui venait de faire le premier pas ?

-Tu sais...souffla-t-elle à l'oreille du bouclé. Peut-être que j'ai changé d'avis.

Les deux comparses se faisaient maintenant face, les yeux dans les yeux, un doux sourire au coin des lèvres. Et puis, comme s'ils eurent été synchronisés à la seconde près, ils parcoururent en même temps l'espace qui séparait leurs lèvres et ils s'embrassèrent passionnément.

***

Ave ! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Pensez-vous que la relation avance trop rapidement entre Clarke et Bellamy ou attendiez-vous la scène du baiser avec impatience ? Qu'est-ce qui attend les deux tourtereaux,  à présent ? Dites-moi vos impressions ;)

Mille mercis à vous tous xxx

Joe.