Clarke et Bellamy reprirent la route au couché du soleil. Bellamy semblait avoir repris du poil de la bête et seuls ses ecchymoses et ses coupures au visage évoquaient encore le traumatisme qu'il avait vécu maintenant qu'il s'était lavé, habillé et rasé. Le garçon n'avait pas dormi de l'après-midi, préférant monter la garde pendant que Clarke se reposait, mais il était toujours complètement éveillé. Son dos avait retrouvé sa droiture, ses gestes avaient repris leur assurance. La jolie blonde avait de la difficulté à croire qu'il soit si facile de surmonter un tel incident aussi facilement, mais Bellamy avait promis de laisser tomber son masque et elle avait envie de le croire. Il suffisait seulement de lui faire savoir qu'elle était présente pour lui s'il voulait se confier.
Le bouclé avait insisté pour prendre le volant, prétextant qu'il connaissait l'endroit idéal pour s'exiler et disparaître de la circulation pendant un temps. Octavia connaissait bien cette cachette et elle ne tarderait pas à venir les rejoindre.
Au bout de deux jours passés exclusivement sur la route, l'état du Maine apparut enfin à l'horizon. Les deux compagnons traversèrent bon nombre de petites villes côtières avant que Bellamy n'engage la voiture sur un petit chemin de terre qui se perdait à travers la forêt.
-Est-ce que tu vas enfin me dire où est-ce qu'on va ? soupira la blonde, exaspérée à l'idée de ne pas connaître leur destination. Tu m'emmènes pêcher pour décompresser ?
-Je te prenais pas pour une fille de pêche, sourit le bouclé. Tu le sauras dans à peine quelques minutes, Princesse, alors ne gâche pas la surprise, tu veux ?
-Tu peux bien parler ! Toi, au moins, tu sais où est-ce qu'on va !
Bellamy n'avait pas menti lorsqu'il disait qu'ils étaient presque arrivés à destination. Moins de cinq minutes plus tard, un modeste chalet avec vue sur un lac fit son apparition au bout du chemin de terre. Une dense forêt encerclait la demeure, leur assurant une agréable intimité. À cela s'ajoutait la fait qu'aucun voisin ne risquait de les embêter. Il n'y avait pas de doute, ils étaient maintenant totalement coupés du monde.
-Où est-ce qu'on est ? souffla Clarke en sortant de la voiture, presque intimidée par le silence environnant.
Le chalet n'avait rien de majestueux, mais il gardait un certain charme rustique. Il était vieux et la peinture blanche qui recouvrait les murs extérieurs s'écaillait à plusieurs endroits, mais la chaleur et la sécurité qui irradiaient de l'endroit réchauffèrent immédiatement le cœur de l'analyste.
-C'était le chalet de mes grands-parents, expliqua Bellamy. Mon grand-père l'a bâti de ses propres mains, mais il ne l'a jamais déclaré au gouvernement pour éviter de payer des impôts. Il n'y a pas d'électricité, pas d'eau courante, mais Octavia et moi avons passé les meilleurs moments de notre enfance dans cet endroit.
-Donc personne n'est au courant de son existence à part vous ? voulut s'assurer Clarke.
-Exactement ! Nos grands-parents nous ont légué le chalet à leur mort et O et moi en sommes venus à la conclusion qu'il valait mieux garder l'endroit secret au cas où un problème comme celui-ci survenait. On a payé le terrain en argent comptant en utilisant des pseudonymes et on s'est assurés que personne ne puisse nous identifier à cet endroit. On l'a toujours considéré comme notre havre de paix, ce chalet, parce qu'on est hors d'atteinte dès qu'on y met le pied.
-Donc, Octavia est la seule à connaître cette cachette à part toi et moi, ce qui signifie qu'il y a aucune chance que l'un d'entre nous tombe dans un piège. Tu sais quoi, Blake ? Je pensais pas pouvoir te dire ça un jour, mais ton plan est brillant.
-Ouais, mais Octavia mettra encore quelques jours avant d'arriver, le temps de préparer sa fuite et de s'assurer que la voie soit dégagée, puis de faire le trajet de la Virginie jusqu'au Maine. Ton calvaire avec moi est donc loin d'être terminé, Princesse !
-Comment est-ce que je vais pouvoir survivre avec une tête de cochon comme toi, dis-moi ? rigola la blonde.
Jamais Clarke n'aurait pu l'avouer à son collègue - et encore moins à elle-même -, mais elle était plutôt satisfaite d'apprendre que Bellamy et elle seraient seuls encore quelques jours. Ça lui permettrait peut-être de percer le mystère qui entourait le bouclé et de comprendre ce que signifiait son attirance envers lui depuis qu'elle lui avait porté secours au Poste 13.
-Tu peux rire autant que tu veux, Princesse, mais je te ferais remarquer que c'est pas moi le plus têtu ici.
Bellamy lui sourit et Clarke oublia sur le champ les ecchymoses, les coupures et les cicatrices qui marquaient son visage. Elle ne voyait plus que les craquantes petite taches de rousseur qui s'étendaient sur son nez et ses joues basanées. Ses lèvres s'étirèrent à son tour pour répondre à son sourire ravageur, mais elle dût bientôt détourner les yeux pour éviter de rougir devant le regard perçant que lui servait le jeune homme.
-Alors...Tu me fais visiter ?
Bellamy baissa à son tour les yeux, comme s'il eut soudain été extirpé d'une sorte de torpeur. Il opina de la tête sans un mot en enfouissant les mains dans les poches de son jean, puis tourna les talons pour se diriger vers le chalet.
L'intérieur était tout aussi simple et vieillot que l'extérieur, mais il apportait encore davantage de confort. Comme Bellamy l'avait spécifié, il n'y avait ni électricité, ni eau courante, donc ni chauffage. Même si le printemps commençait à pointer le bout de son nez dans le Maine en cette fin du mois de mars, la température pouvait encore tomber sous le point de congélation, ce qui pouvait occasionner certains problèmes.
Lorsqu'ils entrèrent, les deux agents tombèrent directement sur un immense espace ouvert où cohabitaient le salon, la cuisine et la salle à manger. Une petite salle de bain trônait dans le fond de la pièce. Ensuite, une rangée d'escaliers menait au sous-sol, qui était divisé en deux grandes chambres. La chambre d'amis était directement à droite lorsqu'on terminait la descente. Elle était meublée de deux lits superposés ainsi que d'un divan-lit. Si l'on continuait son chemin après avoir descendu la dernière marche, on tombait sur la chambre des maîtres, où un simple lit double trônait au centre de la pièce.
-Je te laisse cette chambre, lança Bellamy lorsqu'ils y entrèrent. Je me sens plus attaché à l'autre de toute manière. C'était notre chambre, à O et moi, quand on était gamins.
-T'en as plus besoin que moi, renchérit la blondinette. Quand as-tu dormi dans un vrai lit pour la dernière fois, dis-moi ? Tu devrais profiter de l'expérience au maximum.
Bellamy voulut riposter, mais Clarke le devança, un petit sourire au coin des lèvres.
-T'as rien à dire pour ta défense, Blake. Tu voulais me montrer que t'étais pas un idiot ? Ben fais ce que je te dis et ferme-la.
Le bouclé pouffa, mais n'ajouta rien. À la place, il se dirigea plutôt vers le grand lit et s'y écroula.
-Voilà, c'est pas plus compliqué que ça, sourit Clarke d'un air satisfait. Tu vois qu'on s'entend bien quand t'écoutes ce que je dis !
***
Ave ! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Que pensez-vous de l'évolution de la relation entre Clarke et Bellamy ?
Mille mercis à vous xxx
Joe.
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Chasse à l'homme
أدب الهواةClarke Griffin et Bellamy Blake travaillent tous les deux au sein de la CIA. Elle est une brillante analyste qui surmonte difficilement le deuil de ses parents tandis que lui est un intrépide agent de terrain à qui tout semble réussir. Ils se connai...