Sur le chemin du destin

Chapitre 21

Bureau du Yondaïme Hokage

Minato patientait à son bureau, assis dans son fauteuil, le dos tourné à la porte, son regard fixant les silhouettes de pierre des visages des précédents Hokage. Dire qu'il en faisait partie lui aussi depuis bientôt neuf ans... Il n'avait pas vu le temps passer... Entre la reconstruction du village suite à l'attaque de Kyûbi, ses nombreuses tâches qui l'incombaient avec son nouveau poste, son fils qui semblait grandir de plus en plus rapidement... Et sa femme qu'il n'avait pas vu depuis si longtemps maintenant...

Il poussa un soupir mélancolique et secoua la tête pour chasser ses pensées nostalgiques. Ce n'était pas le moment de penser à ce genre de choses, il avait une affaire de la plus haute importance à régler, il ne devait pas rester là, les bras croisés, à flâner et à repenser au passé. Il avait d'importantes responsabilités aujourd'hui, un village à protéger, une famille à s'occuper, et un clan à gérer...

Un bruit le tira de son introspection personnelle et il se tourna pour faire face à son interlocuteur.

- Vous m'avez fait appeler, Yondaïme-sama, dit Fugaku en entrant dans le bureau, d'une voix grave, un regard sévère sur le visage.

Minato réprima un petit sourire d'embarras. Son ami d'enfance avait toujours été si sérieux. Cette discussion n'était pas officielle, mais elle allait être décisive pour l'avenir du village et du clan. Cependant, ce n'était pas une raison pour paraître aussi sombre et froid. Enfin, avec le temps, ça ne devait même plus l'étonner. Les Uchiha avaient ce trait de caractère dans leur gène après tout...

- Merci d'être venu, Fugaku. Je tenais à te parler de notre précédente réunion.

- Seul ? Pourquoi ne pas convoquer une nouvelle assemblée et régler cela ? interrogea-t-il, continuant à être sur la défensive et à se méfier des agissements du blond.

- Huuu... Fugaku, soupira Minato. Cesse d'agir ainsi. Je souhaite parler à mon ami d'enfance et pas au chef de clan.

- Oooh ? se moqua le brun, un air suffisant sur le visage. Besoin soudain de nostalgie ? On se sent seul ? Ton équipe de conseillers n'est pas si efficace qu'elle se prétend l'être ? Ou alors souhaites-tu œuvrer pour le compte de ces vieux comploteurs et ne pas accepter nos demandes ? termina-t-il, un air sombre et menaçant s'emparant de ses traits.

Le Yondaïme fixa son regard azur sur l'Uchiha et fronça les sourcils, adoptant une posture dure et dangereuse. Son ancien coéquipier pouvait se révéler particulièrement obtus et paranoïaque quand il le voulait. Il était peut-être temps de cesser de lui parler de manière amicale pour apaiser les tensions et engager un bras de fer verbal s'il souhaitait se faire entendre.

- Fugaku, gronda-t-il. Les problèmes d'Etat concernent uniquement l'Hokage et tu n'as pas à t'en mêler, ni même à émettre des remarques devant moi. Non, je ne reprends pas leur opinion concernant ton clan et je ne te traite pas en paria, le coupa-t-il en voyant les traits de son homologue se durcir. Je veux te parler de l'avenir de ton clan et du village, puisque c'est ce que nous voulons tous les deux. Je t'ai fait venir pour que nous ayons une discussion sérieuse en mettant cette rivalité de côté et pensions au futur de nos enfants...

Fugaku soutint le regard de son Hokage avant de le détourner sur le côté. Il devait admettre que Minato avait raison. Il ne devait pas agir de cette manière sous prétexte qu'il était à présent Hokage et qu'il était entouré par les conseillers qui partageaient la politique du Nidaïme. Le Namikaze n'avait jamais été ainsi, et lui avait toujours soutenu que le sort qu'on réservait au plus puissant clan du village était particulièrement injuste. Ils s'étaient perdus de vue au fil du temps, chacun vaquant à ses occupations, à ses missions et à sa famille. Ce n'est que depuis la naissance d'Itachi puis de Sasuke et Naruto qu'ils avaient pu reprendre contact quelque peu, grâce à l'intermédiaire de Mikoto et Kushina. Son ami d'enfance avait toujours été quelqu'un de raisonné et clairvoyant. S'il lui avait proposé cette discussion seul à seul, c'est qu'il avait une raison particulière de le faire. Restait à en connaitre la nature...