Chapitre vingt-trois

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Lorsque Thomas se réveilla le lendemain matin, le jour était bien avancé mais la lumière dans la chambre restait bien sombre. Quelle heure était-il ? Se relevant sur ses coudes, il se rappela la soirée de la veille et ses yeux se tournèrent automatiquement vers le corps couché à ses côtés. Newt dormait encore paisiblement, allongé sur son flanc. Son torse nu s'était découvert durant la nuit. Les yeux du brun admiraient le garçon endormi, partant du contour de son visage jusqu'au torse dévêtu. Son regard s'arrêta sur les cicatrices droites, fines et blanches. Puis il continua son aventure visuelle jusqu'à ce que sa vision soit censurée par la couverture reposant sur les hanches de Newt et son bas de pyjama.

Malgré lui Thomas s'imaginait l'embrasser tendrement, ses mains caressant son dos de haut en bas avant de se poser sur ses hanches. Sa bouche s'aventurerait dans son cou avant de laisser de délicieuses traces humides sur son torse. Il s'imaginait Newt fondre dans ses mains, gémissant son nom avant de réclamer plus. Bien plus. Thomas avait décidément une imagination bien trop fertile et cela devenait visible.

Il secoua la tête, tentant de chasser ces pensées peu sages de son esprit. La mission fut plus difficile lorsque Newt posa ses mains chaudes sur son ventre et installa sa tête dans le cou de Thomas.

« B'jour, dit-il doucement

-Bonjour Newt » répondit Thomas en embrassant doucement sa tête.

Le corps chaud de Newt se colla un peu plus au sien.

« Bien dormi ? demanda Newt

-Un peu trop bien. Répondit Thomas dans un petit rire gêné, sa vitalité encore bien trop voyante. Newt se releva et ses yeux longèrent le corps du brun avant de comprendre.

-Oh. Je suppose qu'on ne va pas aller manger maintenant, du coup. »

Les deux garçons échangèrent un regard avant de rire ensemble et de continuer à se câliner. Les doigts de Thomas dessinaient de petits cercles dans le bas du dos de Newt. Ce dernier avait la tête sur le torse du brun, ses doigts entrelacés dans ceux de la seconde main de Thomas. Ils restèrent dans cette position une bonne partie de la matinée, à discuter de tout et de rien, à rire parfois, bref à s'aimer simplement. Finalement, on toqua à la porte. Derrière la porte, la voix de la mère de Newt se fit entendre.

« Un ami à toi veut te voir, je le fais entrer d'accord, faut que j'y aille. »

Newt répondit par la positive puis enfila un sweat à capuche qui trainait par là avant d'ouvrir la porte. Il était prêt à voir absolument n'importe qui sauf lui. Tout le monde, sauf Ben. Alors Newt se paralysa soudainement. Droit comme un i, incapable de bouger ni de parler, sa main encore sur la poignée.

« Salut. Dit simplement Ben, passant sa main derrière sa tête, un sourire gêné sur le visage.

-C'est qui ? » demanda Thomas, enfilant son t-shirt.

Newt ne répondit pas. A vrai dire, il ne les entendait même pas. Son regard était fixé sur Ben et la peur revenait au galop. Il pouvait sentir la panique envahir son corps, faisant battre son cœur plus vite et rendant sa respiration plus difficile. Sa main se resserra sur la poignée, blanchissant ses jointures.

Ben, quant à lui, semblait surpris à l'entente de la voix de Thomas. Il lança un regard noir au blond qui est déjà parti bien loin. Voyant l'absence de réaction de Newt, Thomas s'approcha et lorsqu'il reconnu le jeune homme qui se tenait devant eux, son sang ne fit qu'un tour.

« Dégage de là. Siffla-t-il

-Je peux savoir ce qu'il fout là ? demanda Ben, tournant son regard vers Newt.

-Euh, je, bah... Newt était incapable d'articuler une phrase correcte, trop de choses passaient en même temps dans son esprit.

-Mais toi qu'est-ce que tu fous là ! rajouta Thomas, l'air menaçant. Dégage de là, maintenant. Ben le regarda et passa malgré Newt au milieu du chemin, se plantant devant Thomas.

-Un problème peut-être ? Désolé mais ton temps est passé, ça fait un bail que Newt a tourné la page. Je n'apprécie pas vraiment ta tentative de récupération. Il se tourna vers Newt. Faudra qu'on parle de ça. »

La seconde d'après Ben est cloué au mur, les mains du brun autour de son col.

« Ne pense pas une seconde de plus que tu es plus qu'un connard à ses yeux. Cracha Thomas, fulminant. J'veux que tu dégages et que tu ne lui reparles plus jamais. Approche-toi de lui, son genou finit sa course sur l'entrejambe de Ben, qui se tord de douleur, et j'te jure que t'en auras plus aucune utilité. »

Sur ces mots, il le relâcha. Ce qu'il aimerait lui coller son poing en pleine figure. Ben, encore sous la douleur, se contenta de partir en bousculant Newt sur le passage. Thomas se rapproche de ce dernier, posant ses mains sur ses épaules.

« Ca va aller ? »

Pour seule réponse, les genoux du blond se dérobèrent sous son poids. Thomas le rattrapa, l'empêchant de tomber au sol.

« Je suis là, d'accord ? Je suis là, je partirai pas. Tout ira bien Newtie, je t'aime. » lui répétait-il, d'une voix basse, serrant Newt contre son cœur. Dans un geste rassurant, il prit sa main et la déposa sur son cœur comme Newt l'avait fait la veille.

Soudainement, les épaules de Newt commencèrent à bouger dans un mouvement répétitif et significatif. Ses doigts s'enroulèrent dans le tissu du t-shirt de Thomas.

« Merci, Tommy. » Finit-il par dire.

Dans les bras du brun, Newt voulait bien y croire. Tout irait bien. Tout irait mieux. Parce qu'il n'était pas seul, qu'il ne l'avait jamais vraiment été depuis cette rentrée de septembre et qu'il ne le serait plus. Sous sa main battait un cœur qui l'aimait plus qu'il ne pouvait jamais se l'imaginer et son cœur battait au même rythme. Alors, se relevant pour regarder le brun dans les yeux, Newt scella ses lèvres aux siennes. Le baiser était doux, presque timide. Comme s'ils se découvraient pour la première fois. La main de Thomas s'installa sur la joue de Newt, encadrant tendrement son visage. Lorsqu'ils se dégagèrent enfin, gardant les feux fermés comme pour faire durer l'instant, ils ne purent réprimer un sourire. Ils se retrouvaient enfin, leurs chemins se croisaient de nouveau. Tel le renard et le petit prince, ils s'étaient réapprivoisés. L'un pour l'autre, ils étaient uniques au monde.

Ces choses que tu caches [NEWTMAS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant