Ces choses que tu caches [NEWTMAS]

Chapitre trente-neuf

A peine furent-ils sortis du restaurant que Newt embrassa tendrement Thomas, ses bras s'enroulant autour derrière son cou. Thomas répondit au baiser, ses mains se posant délicatement sur les reins du plus petit avant que tous ne plongent leurs yeux dans ceux de l'autre.

« Merci pour tout Thomas, je pouvais pas rêver mieux comme dernière soirée, admit Newt.

-Parle pas trop vite. » répondit sournoisement Thomas, se défaisant des bras de Newt.

Newt regarda Thomas, légèrement confus. Ce dernier lui avoua que la soirée ne faisait que commencer. Il savait que Newt ne comptait pas dormir cette nuit-là puisqu'il devait être à l'aéroport pour trois heures du matin : il leur restait donc quatre heures devant eux, avant qu'il ne raccompagne Newt chez lui pour qu'il puisse finaliser ses affaires et partir à l'aéroport en avance.

Thomas fit un signe de tête, intimant à son petit-ami de le suivre, et se mit en marche. Il ne put réprimer un sourire quand il sentit une main se glisser dans la sienne. Newt parlait énormément ce soir-là, chose qu'il ne faisait pas vraiment en temps normal. Il continuait de se rappeler encore et encore de leurs bons souvenirs ensemble et avec leurs amis, de la façon dont ils étaient partis de rien pour en arriver à ce soir-là. Sa main libre gesticulait, animant ses paroles. En réalité, Newt ne pouvait s'empêcher de parler parce qu'il redoutait que s'il restait silencieux il finirait par fondre en larmes. Il préférait encore se remémorer leurs meilleurs moments ensemble plutôt que de laisser son esprit imaginer mille et un scénarios sur ce qu'ils allaient tous les deux devenir.

Finalement, Newt resta silencieux quand il comprit pourquoi Thomas l'avait emmené si loin du centre de la ville. Thomas se stoppa et regarda Newt d'un air satisfait face aux yeux émerveillés de ce dernier. Les yeux de Newt oscillaient entre Thomas et la vue magnifique qui s'offrait à lui.

« C'est pour ça qu'on est allé aussi loin pour manger ! Espèce de fou ! » s'écria Newt dans un grand sourire.

Aux limites de la ville se trouvait un point de vue très apprécié des touristes les journées d'été mais très calme une fois le soleil tombé. Newt n'y était jamais allé mais il en avait beaucoup entendu parler et passer une soirée là avec le garçon dont il était terriblement amoureux était tout simplement un rêve. D'ici, on avait une vue panoramique de la ville entière et dire que c'était « magnifique » était un euphémisme. Ensemble, ils regardèrent le soleil se cacher derrière l'horizon. Les deux garçons faisaient comme s'ils ne se voyaient pas se jeter des œillades de temps à autre dans l'espoir de mémoriser le visage de l'autre sous cette lumière orangée. Dieu sait la prochaine fois qu'il leur serait possible de se revoir.

Une fois que le soleil avait entièrement disparu et qu'il avait laissé sa place à la lune, haute dans le ciel, Newt se leva et essuya ses mains sur son short.

« Je veux danser. » expliqua-t-il en réponse au regard interrogateur de Thomas.

Newt tendit sa main, qu'il attrapa et utilisa pour se relever également. Leurs deux corps se rapprochèrent. Newt posa sa tête sur le torse de Thomas et les deux se mirent à danser lentement. Il n'y avait aucune musique, mais en avaient-ils vraiment besoin ? Dans cette position, Newt entendait le cœur de Thomas battre et c'était sûrement là l'une des plus belles mélodies à ses oreilles. Puis, sans qu'il ne s'y attende, la voix de Thomas se rajouta. Il s'était mis à chanter, rien que pour lui. Newt adorait ça mais il lui vint la pensée que tout allait lui manquer bien plus qu'il ne le croyait. Les paroles chantées par Thomas lui faisaient croire que celui-ci n'avait pas choisi de lui chanter celle-ci par hasard, elles coïncidaient bien trop à leur situation et aux au revoir qui arrivaient toujours bien trop vite. Newt connaissait cette chanson et pour une certaine raison, Thomas la chantait sur un air bien plus mélancolique... presque nostalgique. Il n'osait pas relever les yeux, de peur de voir des larmes dans les yeux de Thomas. Il entendait déjà la boule qui s'était formée au fond de sa gorge et faisait craquer sa voix de temps à autre. Newt lui-même retenait ses larmes. Il ferma les yeux, se forçant à retenir cet instant pour ne jamais oublier la voix du plus grand chantant ces paroles.