Chapitre dix-sept

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Thomas marchait, les poings enfoncés dans les poches de sa veste. La nuit était déjà tombée, signe que l'hiver s'installait véritablement. Il marchait sans but, ses pensées prenant toute la place dans son esprit pour qu'il puisse remarquer ou décider où ses pieds le menaient. Il avait du mal à intégrer ce que Newt venait de lui annoncer. A vrai dire, il n'avait pas vraiment compris. Ses souvenirs s'étaient fixés sur « on m'a assigné fille à la naissance ». Newt... Une fille ? C'était impossible. Newt n'avait rien d'une fille. Enfin... il n'était pas non plus allé vérifier. Thomas secoua la tête, c'était vraiment n'importe quoi. Était-il vraiment en train de se demander ce qu'il pouvait y avoir dans les sous-vêtements de Newt ? Il se gifla mentalement, ça ne devrait même pas entrer en ligne de compte dans son amour pour le garçon.... Si ?

Thomas renifla, il ne sentait plus le bout de son nez. Il regarda l'heure sur son téléphone et remarqua avec une pointe de déception qu'il n'avait aucune nouvelle du blond. Etait-ce vraiment étonnant, finalement ? Il n'avait pas eu l'approche la plus tendre possible. Son cœur se serra à l'idée d'avoir pu blesser Newt alors qu'il venait de lui ouvrir son cœur.

Il devait rentrer chez lui. Finir en hypothermie sur le bord de la route n'allait pas l'aider à avoir les idées en place.

Une heure plus tard, lorsqu'il était enfin arrivé à destination et avait commencé à se réchauffer, il fixait l'écran de son téléphone. Devait-il envoyer un message à Newt ? Il avait clairement besoin d'explications, mais aussi devait-il sûrement s'excuser.

« J'suis con putain. » souffla-t-il entre ses lèvres.

Il avait peur de perdre Newt, il avait cru que celui-ci lui tournait le dos et voilà que maintenant c'était lui qui lui faisait ça. Il se décida à l'appeler. Mais c'était une chose bien plus facile à dire qu'à faire, alors il se retrouva à fixer l'écran de son téléphone sans rien oser faire. Trop de choses se bousculaient dans sa tête : et s'il l'appelait et qu'il le regrettait à la seconde même ? Et si Newt ne voulait pas lui parler ? Mais surtout, Thomas refusait de se rendre compte qu'il ait pu blesser Newt. Il ne voulait pas le voir souffrir, encore moins si c'était sa faute. Comment pourrait-il l'aider s'il était la source de la souffrance, de toute manière ?

Et un souvenir le frappa en plein visage. Sa propre voix dans sa tête, qui résonnait et passait les trois mêmes mots en boucle : « Je te promets. » Il lui avait promis et avait lâchement trahi cette promesse. Il lui avait dit qu'il serait toujours là pour lui, quels que soient ses secrets. Qu'il ne lui ferait pas ce qu'Alby lui avait fait.

« Ne fais pas de promesses que tu ne peux pas tenir. » avait répondu Newt. Thomas chercha dans son téléphone cette photo volée du blond qu'il avait prise lorsqu'il avait chanté pour lui. Ca avait été son fond d'écran mais il l'avait vite changé, par peur que ça se remarque et qu'il n'ait rien à répondre. Newt était beau. Thomas aimait Newt pour tout ce qu'il était. C'est ce qu'il pensait, jusqu'à maintenant. Il venait à peine d'accepter son homosexualité, est-ce qu'aimer Newt voulait dire qu'il aimait aussi les filles ? Il se pinça l'arête du nez avec ses doigts, les yeux fermés. Quel beau bordel.

Finalement, il ne fit rien. Pas d'appel. Pas de messages. Il avait passé la soirée dans l'obscurité de sa chambre, sous la couette. Sa nuit, il l'avait passé sur internet. Quand il fut si tard qu'il était tôt, Thomas était moins perdu. Il s'en voulait maintenant encore plus pour sa réaction à chaud. Il espérait que rien n'était encore totalement perdu. Parce que Newt était un garçon, et un formidable de surcroit.

C'était donc d'une grande logique qu'il n'entende pas son réveil sonner ce matin-là. Ca l'était encore plus que personne ne l'attende au portail. Pas de mèche blonde à l'horizon. Heureusement, il n'était pas en retard au point de rater le premier cours, juste assez à l'heure pour tout de même avoir le temps de saluer sa bande d'amis et d'aller en cours. Ce n'est qu'en rentrant dans la salle de classe qu'il le vit, assis à la même place que d'habitude. Leur table. Bien qu'heureux de le voir, Thomas avait la désagréable sensation qu'il n'allait pas être le bienvenu à ses côtés. Ce fut donc sans surprise que Newt ne lui accorda même pas un regard.

Ces choses que tu caches [NEWTMAS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant