Chapitre neuf

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A la fin de cette journée, Newt et Thomas s'étaient séparés à contre-cœur. Les parents du brun le réclamaient à la maison, disant qu'il ne pouvait rater la soirée famille du dimanche. Newt avait donc accompagné Thomas jusqu'à l'arrêt de bus, l'attendant avec lui. Lorsque le véhicule apparut au bout de la rue, le blond serra Thomas dans ses bras une dernière fois avant de le revoir Lundi. C'était rapide mais efficace. Avant de monter dans le bus, Thomas déposa un baiser au coin des lèvres du blond et posa sa main sur sa joue furtivement en souriant.

« A lundi. Lâcha-t-il

-A lundi, Tommy. »

Les portes du bus se refermèrent et Thomas était maintenant parti pour l'autre bout de la ville. Newt le regarda s'éloigner jusqu'à ce qu'il soit hors de vue et rentra chez lui. Une fois dans sa chambre (qui lui paraissait désormais bien trop vide) il contempla les photos sur son mur. En les regardant toutes, tous ces moments importants et décisifs de sa vie, il décida qu'un jour le visage du brun y paraitrait. Il se coucha dans son lit et enfonça ses écouteurs dans ses oreilles. Il avait besoin de bruit pour couvrir sa solitude soudaine. Ce qu'il pouvait se sentir seul dans cette chambre trop grande en l'absence de Thomas. Newt avait du mal à croire que ces dernières 24 heures avaient réellement eu lieues. Il semblait maintenant dans un autre monde tant le passage du brun n'avait laissé aucune trace. Aucune trace, sauf dans le cœur du blond. Il ouvrit donc sa page des contacts et afficha le numéro du brun. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui envoyer ? Il n'en avait aucune idée. Il balaya donc cette idée de sa tête et décida d'appeler sa mère à la place. Il avait besoin d'un câlin.

Pendant ce temps, Thomas écoutait de la musique. Son regard divaguait dans l'horizon. N'importe qui pourrait penser qu'il regardait simplement le paysage défiler mais ce n'était pas vraiment le cas. Son esprit était plus fort que sa vue et Newt prenait toute la place dans sa tête. De sa vie entière il n'avait jamais ressenti ça. Il se sentait vraiment lié au garçon, un peu comme si le rencontrer et l'aimer était une évidence.

Thomas se releva soudainement dans son siège, alerte. L'aimer ? C'était vraiment ce qu'il venait de se dire ? Newt avait raison alors. En entrant chez lui, il avait su. Dans son téléphone, il retrouva la photo qu'il avait discrètement prise du blond. Un sourire s'imprima aussitôt sur son visage. Il s'était trouvé un nouveau fond d'écran. Lorsqu'il rentra chez lui, il salua sa famille et s'enferma dans sa chambre. Il avait cette sensation de tristesse et de solitude étrange qui lui était rare et si ce n'est par la musique, il ne voyait pas comment se vider la tête.

Il s'installa alors à son « instrument de la honte » comme il l'appelait. Personne ne savait qu'il avait appris à jouer de cet instrument, carrément forcé par ses parents qui désiraient pour lui une ouverture musicale. Ca faisait longtemps qu'il n'y avait pas touché parce qu'il se sentait ridicule à chaque fois. Quand il était enfant, ça lui avait valu pas mal de moqueries de la part des autres qui riaient de lui en clamant que c'était un « instrument de fille ». Mais à la fois, il le trouvait beau et romantique. Quoi de mieux pour jouer en pensant à celui qui faisait palpiter son cœur ? C'est avec cette dernière pensée que ses doigts firent vibrer les cordes de son instrument avec confiance. Il n'avait aucune idée de ce qu'il était en train de jouer, les notes venaient naturellement. Une idée lui vint alors en tête... Pourquoi pas écrire une chanson ?

Les parents du brun entendirent la musique émaner de la chambre de leur fils. Ils échangèrent un regard surpris accompagné d'un sourire.

« Il a rencontré quelqu'un. » lâcha sa mère et son père hocha la tête.

Les deux s'entendirent de ne pas aborder le sujet avant leur fils. Mais leur doute s'intensifia lorsqu'ils virent Thomas passer le dimanche entier sur cet instrument qu'il n'avait pas touché depuis des mois. Quelque chose se tramait dans la tête et le cœur de l'adolescent.

Le lundi, Teresa et les garçons attendaient leurs amis assis à une table dans la cour. Les trois discutaient du comportement récent de Thomas, qu'ils voyaient de moins en moins (voire plus du tout). C'était comme s'il était là sans être là la plupart du temps et en dehors des cours il avait totalement disparu. Gally et Minho voulaient bien que le brun ait trouvé un nouvel ami en Newt, dans sa classe qui plus est, mais le voir s'éloigner ainsi était dur à vivre et comprendre. Ils avaient bien peur de se faire remplacer. La brune, quant à elle, restait calme et n'avait encore rien ajouté à cette conversation.

« Bon, t'en penses quoi toi ? l'interpela Gally.

-J'en pense que notre cher Tom a la tête prise par une personne en particulier. Répondit-elle simplement

-Peut-être Brenda ? suggéra Minho. Vous vous souvenez de sa réaction l'autre fois quand on a parlé d'elle ? Comme s'il y avait quelque chose à propos d'elle qu'on ne sait pas. » Gally adhéra à la théorie pendant que la fille du groupe leva les yeux au ciel. Ces deux là n'y comprenaient et n'y voyaient strictement rien. Ca se voyait pourtant comme le nez au milieu de la figure que Thomas et Newt n'avaient d'yeux que pour l'un et l'autre.

« Ca vous dirait d'aller à la piscine tous ensemble mercredi ? Ensemble avec la paire, j'entends. Proposa Teresa à ses deux amis.

-Encore faut il pouvoir leur demander. Grogna Gally

-Oui mais quand on parle du loup... » répondit-elle en faisant un signe de tête derrière lui.

Les deux garçons se retournèrent et aperçurent Thomas et Newt qui marchaient l'un à côté de l'autre. Ils ne semblaient pas parler. Seule Teresa remarqua leurs doigts se frôler timidement. Minho les appela en leur faisant des signes « discrets » qui fit se retourner la moitié de la cour. Une fois tout le monde assis, la brune reproposa son idée. Thomas accepta immédiatement, disant que c'était une super idée et regarda son acolyte en espérant une réponse positive de sa part. Newt, face au regard brillant du plus grand, accepta. Le blond ravala son stress et son anxiété. Il devait se faire à l'évidence.

Ça allait se savoir. Seulement, plus vite qu'il n'aurait aimé. Il y a des choses qu'on ne peut pas cacher une fois déshabillé.

Ces choses que tu caches [NEWTMAS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant