Épilogue

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C'est fou ce que c'était étrange de revenir ici, dans cette ville. Newt n'y avait pas mis les pieds depuis son déménagement, il y a bien cinq ans de ça.

Ses yeux virevoltaient sur les immeubles, les maisons, les différentes rues. Il était passé au skatepark. Son ancienne maison. Le lycée. Tout était pareil et différent à la fois. Cet endroit renfermait tant de souvenirs que le cœur de Newt se serra un peu. Cette ville lui avait manqué. Il n'y avait vécu qu'une année mais cinq ans après, elle restait la plus belle année de sa vie. C'est ici qu'il avait le plus grandi, le plus appris et le plus aimé. Il se souvenait encore des blagues douteuses de Gally, de l'amitié sans faille de Teresa et Minho et, bien évidemment, de l'amour de Thomas.

Ah, Thomas. Ce prénom ravivait tant de choses chez Newt qu'il lui semblait que son cœur lui piquait un peu. Instinctivement, sa main se posa sur sa poitrine. Parfois, il lui manquait. Il n'y pensait plus vraiment mais le brun restait dans un coin de son esprit et revenait à la surface lorsqu'il s'y attendait le moins. Il suffisait d'une phrase, d'un geste, d'un prénom si commun et unique pourtant. Alors son cœur battait plus fort et une pointe de tristesse s'y installait, suivie par une grande vague de nostalgie. Son visage était encore fermement ancré dans son esprit. Mais au fil du temps, le blond s'était rendu compte qu'il avait finit par oublier le son de sa voix. Son rire ne résonnait plus dans sa tête comme il le faisait les premiers temps. C'était ça le plus douloureux car c'était ce qui rendait ces souvenirs si beaux. Et le temps avait beau avoir passé, une part de lui l'aimait toujours. Cet amour s'était seulement dissimulé en lui, caché sous une couche de regrets.

Il avait eu d'autres amours après Thomas, bien sûr. Il avait continué de vivre. Rien n'était comparable. Newt n'avait jamais aimé si fortement et si purement qu'avec Thomas. C'était peut-être là la chance de l'adolescence, des premières amours innocentes... Celle de pouvoir aimer naïvement. En tout cas, c'est ce que pensait Newt. Ce qu'il en retenait c'est qu'il n'aimerait plus jamais comme il l'avait fait et, pour une raison qu'il ignorait, ce fait l'attristait un peu. Comme si cet amour et cette tendresse lui manquaient également. L'adolescence sont des années bien particulières. Il lui arrivait de vouloir y retourner.

Newt cligna des yeux plusieurs fois avec l'espoir de chasser les larmes qui commençaient à s'y former et dégagea d'une main ses cheveux longs qui lui tombaient sur le visage. Il ne manquait plus que ça, tiens, qu'il se mette à pleurer en pleine rue. Il se mit à rire à lui-même et regarda le ciel. Le soleil commençait à se coucher, disparaissant derrière les toits. Un sourire se dessina sur le visage du blond avant qu'il ne se dirige dans le bar le plus réputé de la ville.

Assis au comptoir, il y commanda une boisson non-alcoolisée avant qu'un grand silence s'installe dans le bar. Newt n'y prêta pas attention, c'était un piano-bar alors ces silences étaient assez communs lorsqu'un nouvel artiste prenait place. Mais la voix de ce chanteur attira son attention. Sa voix était remplie d'émotions mais les notes se portaient avec assurance. Newt regarda le musicien, se laissant porter par sa voix. Le chanteur avait le visage baissé sur le clavier, des cheveux noirs tombant devant son visage tandis que ses doigts dansaient avec élégance sur les touches. La scène était d'une beauté hallucinante, à en arracher des larmes. Newt n'avait que très rarement entendu des musiciens si talentueux. Le chanteur semblait faire danser ses doigts sur le clavier avec une agilité et une facilité déconcertante. Son regard se dirigea sur les autres personnes constituant le public et il remarqua que plusieurs avaient dégainé leur portable et filmaient la scène. Finissant son verre, le blond décida de sortir du bar. Il avait besoin de prendre l'air et surtout il avait besoin d'aérer ses pensées.

Revenir ici avait fait remonter tant de choses. Aller dans ce piano-bar n'avait fait qu'empirer la situation. En écoutant l'homme chanter, son esprit superposait presque automatiquement l'image de Thomas en train de chanter à ce même piano. Newt se souvenait de son excitation quand ce bar avait ouvert, peu avant son départ. Ils y étaient souvent allés, parfois en groupe, parfois à deux. Finalement, ce piano-bar était plus ou moins devenu une seconde maison. Le jeune blond avait toujours adoré voir son petit ami se laisser submerger par sa passion musicale. Son visage devenait alors si serein, si doux... Ses manières se faisaient plus élégantes. Ses yeux plus brillants. Son sourire, si unique. Newt avait été fou de lui.

Ces choses que tu caches [NEWTMAS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant