Chapitre 8 - PV Ernest

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Je m'étais senti quelque peu maladroit. Si mon collègue n'était pas entrée dans la salle de repos, j'aurais cédé à la tentation et je m'en sentais frustré. Ses lèvres étaient chaque jour de plus en plus tentantes et je me sentais aussi partagé par notre relation professionnelle. Je ne voulais pas risquer de la voir me demander de nouveau un transfert, mal à l'aise à cause de moi.

Heureusement pour moi, lundi elle ne mit aucune nouvelle distance entre nous. En la voyant, je resongeais à son accident et ce coup de fils du gendarme qui voulait pousser les investigations et j'attendis la fin de la mâtiné pour la question. Pourtant je la sentis mal à l'aise d'en parler. Je ne voulus pas insister mais je ne comprenais pas son envie de changer rapidement de conversation.

Durant la semaine, je pus en apprendre un peu plus sûr elle, ses gouts mais aussi sur ses études et le fait qu'elle avait bientôt finit sa thèse notamment grâce à la lourde opération à laquelle elle avait pu assister. En plus de deux mois je l'avais senti aussi plu à l'aise et sûr d'elle lors des opérations alors je pris la décision de lui laisser plus à faire durant un pontage et elle s'en sortit sans problème.

Durant le week-end, j'avais reçu une invitation pour la mise en retraite d'un collègue, un très bon collègue qui je pense je pouvais même qualifier d'ami. Nous ne prenions beaucoup de nouvelles l'un de l'autre mais savions tous deux l'autre occupé. Il m'avait beaucoup aidé à mon arrivé en France pour faire valider mon diplôme anglais ici et faire mes preuves.

Je lui devais une grande partie de mon intégration.

J'acceptais donc sans hésiter pour venir à cette soirée organiser et participer au cadeau. Mais je ne savais guère que Lise fut aussi une de ses internes et cela me surprit quand elle m'annonça se rendre aussi à cette soirée. A cet instant, l'idée de la voir en dehors de l'hôpital me rendit d'autant plus impatient d'être à cette petite fête.

Mais ça me rendit aussi assez nerveux.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas hésité sur une tenue que je devais porter. Je profitais de la présence de Francis pour en apprendre un peu plus sur elle, surtout à ses débuts. A ce moment, je pensais pouvoir encore tenir mes distances de tuteur, de collègue de travail. Et pourtant, quand je ne pus tenir davantage à venir gouter à ces lèvres, je sentis que c'était différent de ce que j'avais connu jusqu'ici. La sentant répondre à mes baisers, mon ventre papillonna plus fort que lors de mon premier baiser, ado.

Un moment d'hésitation me prit lorsqu'elle me fit reculer le visage, mais son invitation à venir à son appartement me rassura. Je quittais la voiture en silence, je me sentais nerveux, j'essayais de ne pas trop la dévorer du regard mais lorsqu'elle se mordit la lèvre, je crus perdre mes moyens et du serrer les dents pour ne pas manquer de tenue dans cet ascenseur.

Mais une fois dans son appartement, je ne pus résister plus longtemps. Je voulais encore ses lèvres, les goutant sans m'en lasser, découvrir son corps, chaque parcelle de peau. Ses mains sur ma peau, sa voix, ses baisers, ses soupires. Je me sentis devenir fou, une douce folie enivrante et m'envahissant d'une fièvre qui consommait ce qui pouvait me rester de conscience.

M'allongeant sagement à ses côtés, encore tout engourdit, l'effleurement de sa main me suffit à me faire frémir de plaisir. Son regard embrumé me noya et m'arracha un sourire, heureux et satisfait en resongeant au plaisir que nous venions de partager. Je l'entourais de mes bras, pour la serrer contre moi et m'assoupir.

J'étais épuisé, non seulement par la semaine mais aussi par cette étreinte qu'elle m'avait offerte. Reposé et alerté par la luminosité, je commençais à m'éveiller quand ma conscience me rappela ce qui c'était passé et me sortie ainsi définitivement de ma somnolence. Mes bras se resserrèrent et en sentant son corps tiède contre moi, un sourire m'échappa. Je pouvais me risquer à ouvrir les yeux et ne fut pas déçu. Elle était là, le visage détendu niché dans mes bras. J'avais l'impression de pouvoir la protéger de tout.

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