Chapitre 7

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Elle me regardait d’un air stupéfait
comme si elle ne s’attendait pas à me
voir ainsi.
- Mademoiselle Anna et moi étions justement entrain de parler de travail,
on mettait rapidement au point
certains détails concernant votre
future collaboration. N’est ce pas
Mademoiselle ?
Pourquoi était-il si injuste avec moi ? Il mentait sans scrupule en
m’appelant soudainement
Mademoiselle mettant ainsi un grand
fossé entre nous, il parlait de moi
avec un tel désintérêt que j’aurais pu
le prendre pour du mépris. Il me rabaissait presque comme si
j’étais responsable de ce moment de
tension qui avait uniquement été
provoqué par ce rapprochement qui
était à deux doigts de se transformer
en flirt. C’est lui qui avait initié ça alors pourquoi réagir comme si je
venais de lui faire des avances et qu’il
en était choqué.
- Amélie sera votre assistante. Me
disait-il
Je me tenais debout pour lui faire la bise tout en lui disant :
- Je suis ravie de faire votre
connaissance, j’espère qu’ensemble
nous allons faire du bon boulot. Dans
un premier temps, je compte sur vous
pour me remettre une liste complète de tous nos partenaires externes.
- Avec plaisir… Me répondait-elle
Je lui faisais un sourire tout en
rajoutant :
- Encore une fois désolée s’il vous a
semblé que vous nous dérangiez, à la réalité je constatais à quel point il est
très difficile de travailler pour
Monsieur Santinoni. Alors si vous
avez des petits conseils qui peuvent
m’aider à me familiariser a ses
exigences ils seront les bienvenues. Je disais cela en lançant un regard à
Marco comme pour lui rendre la
monnaie de sa pièce. Mais cette
petite plaisanterie n’avait pas l’air de
lui plaire.
- Bon je n’ai plus rien à faire là, je vous laisse toutes les deux.
Il était fou de rage car je venais tout
simplement de me moquer de lui et lui
lancer dans mon regard le même
mépris que le tien. Et pour marquer le
coup il disait : - Dorénavant si vous avez besoin d’un
service qui doit faire appel à moi
adressez vous à l’une de mes
assistantes. Pour le palace de
Kensington je passerais
régulièrement là bas pour m’assurer que les travaux avancent.
- Et pourquoi ne pas déléguer aussi
l’une de vos assistantes ? Disais-je
tout bas.
- Pardon ?
- Non, rien du tout, c’est entendu et parfait ne vous inquiétez pas
Monsieur, alors on se dit à la
prochaine !!
- Le plus tard sera le mieux.
Chuchota-t-il avant de s’en aller.
J’aurais dû normalement être soulagé qu’il s’en aille pour ne quasiment plus
revenir mais je sentais presqu’un vide
s’installer dans mon cœur. Et au lieu
de me concentrer sur mon travail
premier je demandais à Amélie de
plutôt m’emmener visiter ce fameux palace de Kensington.
Je sentais par son regard qu’elle ne
comprenait pas trop pourquoi tant
d’intérêt à une mission secondaire qui
ne rentrais quasiment pas en compte
dans le cadre de nos missions. Une fois là bas, après avoir fait un
état des lieux rapide, je proposais
instantanément qu’on puisse aller
dans le meilleur magasin en la
matière car je voulais absolument
que le sol soit refait à neuf. Nous étions enfin arrivées dans le dit lieu
lorsqu’Amelie me demandait :
- Tu t’es décidée ?
J’étais tellement distraite que je
n’avais pas remarqué qu’elle m’avait
posé une question, elle me regardait l’air étonné tout en rajoutant :
- Tu ne m’as pas entendu ?
Ce qui me faisait tout à coup réagir :
- Oh pardon, j’avais la tête ailleurs,
qu’est ce que tu disais déjà ?
En me montrant les échantillons elle me disait :
- Je demandais si tu avais déjà fait
ton choix en ce qui concerne le
revêtement du sol ?
Je ne l’avais pas encore fait, mais
étant expert il ne me fallait pas beaucoup de temps pour réagir et
ainsi me rattraper.
- J’aurais besoin d’un parquet massif,
de marbre, cette teinte me semble
parfaite, du béton ciré je trouve la
finition excellente et quoi d’autres voyant voir, on choisira la moquette
après pour plus de confort dans les
pièces intimistes.
Sur ce, je réglais certains détails en
essayant d’y apporter toute mon
attention. D’habitude quand je faisais ça rien d’autre n’occupait mon esprit
pour ne pas distraire mon
imagination. Ce don de créativité, je
le tenais de ma mère qui m’avait
appris à transformer tout ce qui était
fade dans ma vie en des trucs beaucoup plus gais, plein de vie où
l’on se sent agréablement bien et
cela avec peu de moyens car il n’était
pas question de se laisser abattre par
la pauvreté et la misère.
J’avais grandi tout en apprenant qu’on n’avait pas besoin de beaucoup
d’argent pour améliorer son cadre de
vie. C’était chaque fois une activité
intéressante pour moi car elle me
permettait de rompre avec mes
préoccupations quotidiennes pourtant cette fois-ci je n’arrivais pas
à m’enlever une chose de la tête.
J’étais troublée par Marco, sa seul
présence éveillait en moi un désir
physique inexplicable. Et son regard
ténébreux me hantait sans cesse. Je me demandais comment je pouvais
ressentir un trouble pareil face à un
homme comme lui qui ne m’inspirait
que mépris et dégoût. Je réalisais que
toutes ces discussions privées que
j’avais pu avoir avec lui m’avait sérieusement fragilisées. Je passais
beaucoup de temps au palace, cela
me faisait me sentir proche de lui
d'autant plus que lui et moi nous
voyons rarement maintenant que j'ai
commencé le travail alors c'était là bas l'une des rares et des seules
occasions de le croiser.
Chaque fois qu’il venait au palace
pour constater l’avancée des travaux
après toutes ses visites j’entrais dans
un silence profond et j’avais la tête ailleurs mais heureusement
qu’Amélie était tellement vive et
active qu’elle n’avait jamais le temps
de remarquer quoi que ce soit.
J’avoue que ce projet me tenais
maintenant beaucoup plus à cœur que le travail pour lequel j’étais
réellement ici, cette atmosphère de
mariage me faisait tout simplement
rêver, L’Angleterre avait
soudainement un côté beaucoup plus
magique, je découvrais de nouvelles choses et je me sentais beaucoup
plus attachée que je ne l’aurais
imaginé.
Tous ces manteaux, ces fourrures
dans lesquels je me camouflais pour
me protéger du vent frais et glacial s’accommodaient beaucoup plus à
moi et je m’y sentais de plus en plus à
mon aise dans ces styles que je
jugeais auparavant farfelus.
Au fur et à mesure j’avais réussi à
m’intégrer au rythme de cette ville et à prendre goût à mes activités
trépidantes dès le matin, les larges
avenues, les trottoirs où il était
agréable de marcher tout me fascinait
dans cette univers.
Cependant, Marco avait un peu eu raison de nous car à présent
j’échangeais très peu avec Sergio, à
peine si on daignait prendre des
nouvelles l’un de l’autre. Quand il
m’appelait j’étais très souvent sur
répondeur le décalage horaire faisait que notre temps ne coïncidait plus et
il répondait rarement à mes
messages et mes mails. C’était-il
finalement amouraché avec une
femme ? Je me le demandais bien.
Un après-midi alors que j’étais en terrasse et que je consultais des
catalogues pour choisir les rideaux
pour les volets je fus déconcentré par
l’ombre d’une personne qui venait à
peine de se mettre debout juste
devant ma table sans m’avoir auparavant consulté.
Lorsque je levais les yeux pour voir
qui avait autant d’audace je tombais
net sur le visage posé de Marco et là
mon cœur s’emballait complètement.
Malgré ça, j’essayais de rester professionnel même si ma petite
tremblote trahissait presque mes
émotions.
- Vous venez de me surprendre, quel
vent vous emmène ici ! disais-je d’un
air déjanté - Agréable surprise j’espère ?
Souriait-il
Je ne savais pas quoi répondre alors
je me contentais de secouer la tête
car à la vérité depuis la dernière fois il
m’évitait beaucoup alors je préférais rester sur mes gardes pour éviter les
ennuies.
- Agréable je n’irais pas jusque là,
pour un patron qui me supporte
difficilement je n’y vois rien de
rassurant. Disais-je Après ces mots, il se levait et s’en
allait je ne sais où, je faisais
semblant de l’ignorer pour me
comporter en responsable. Je restais
assise, dans ma veste en cuir, mes
cheveux en l’air, un léger maquillage nude qui faisait un effet très proche
du naturel.
Je le voyais au loin qui s’en allait, puis
lorsqu’il se retourna j’avais la main
gauche que je passais délicatement
sur mon visage pour chasser quelques mèches de cheveux qui me
gênaient la vue et là brusquement
son regard fixa mes ongles et il fût
comme hypnotisé à nouveau par ma
touche vernis rouge cerise assortie à
mon sac à main. J’avais remarqué qu’il était très sensible aux ongles.
Et là, comme par folie attiré par je ne
sais quoi, il revenait sur ses pas, tirait
une chaise, s’asseyait en face de moi
et me regardait sans dire mot. Son
attitude m’indisposait tellement qu’il fallait que je trouve quelque chose à
dire.
- Pourquoi avez-vous fait demi-tours ?
vous avez décidé de faire l’effort de
mieux vous entendre avec moi ?
demandais-je - C’est plutôt à vous de le faire mais
avec un petit peu de recul vous
n’avez peut-être pas tord.
Il disait cela sans trop d’émotion et de
sincérité mais cela n’enlevait rien à
son charme. - Vous êtes sur le pied de guerre
comme ça avec toutes les femmes ?
- Non pas toutes, car tous est assez
codifiés avec moi, il y a celles avec
qui je fais des affaires et qui
travaillent pour moi je n’ai aucune raison d’être aimable avec elles car
seul le travail nous lie, il y a des rares
femmes avec qui j’entretiens des
rapports affectifs et celles qui
partagent mon lit. Et avec elles pas
besoin de mettre des barrières car chaque fois que j’ai l’occasion de
coucher avec elles, il n’y a aucun
problème tout se passe très bien
jusqu’à preuve du contraire.
Il souriait ensuite mais je ne sais pas
pourquoi ce sourire sonnait faux, il était crispé et tendu.
- Vu que je suis votre employé, je
comprends mieux pourquoi vous êtes
ainsi avec moi. Lançais-je
- Je suis comme ça avec vous par ce
que vous suscitez chez moi des réactions que je désapprouve.
- Et pourquoi donc ? par ce que je ne
me plie pas à vos bonnes volontés et
que j’ai chaque fois mon mot à dire ?
vous auriez souhaité que j’accepte
tout ce que vous faites sans broncher un seul instant n’est ce pas ?
Il me regardait avec insistance d’un
ton très sérieux en disant :
- Votre façon de me défier et votre
insolence me surprennent, vous
prenez des risques énormes avec moi…….

Anna, maîtresse et milliardaire à vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant