Chapitre 3

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Il me disait ça d’un air si sérieux que
cela me laissait un instant perplexe :
- Tu es sérieux là ? et pourquoi donc
me demanderais-tu de faire une chose pareille ?
- Et bien s’il veut t’envoyer loin d’ici à
cause de moi laissons le croire à ce
qu’il fait, j’en ai aussi marre qu’il
s’immisce chaque fois dans ma vie.
- Vos histoires stupides ton frère et toi ne me concernent et ne m’intéressent
en rien.
Me sentant un peu nerveuse, il
rajoutait du vin blanc dans mon verre.
Avant de porter le sien à sa bouche
puis souriait en disant : - Tout ce qu’il veut me pousser à faire
c’est que je rentre en Italie et que
j’épouse une femme de notre rang et
de bonne famille. Car pour lui les
femmes Africaines n’en veulent qu’à
mon argent. - Donc ton mot à toi en ce qui
concerne ta vie il ne compte pas
quoi ? Hiiii, ton frère n’est pas simple.
Votre affaire me dépasse.
- Quand j’aurais envie de me ranger
je le ferais, mais pour l’instant je veux juste être libre, voilà pourquoi j’ai
besoin de ton aide ma Anna.
Décidément ils avaient choisi de me
rendre tous fous ces Italiens…
- Que me voulez vous au juste ?
Il prit ma main et dit : - Mon frère pense qu’entre toi et moi
c’est du sérieux alors forcement s’il te
sait loin de moi il me lâchera un peu,
je serais enfin libre et je pourrais voir
et faire ce que je veux avec la femme
de mon choix car il croira que je suis sentimentalement éprouvé.
- Ce que tu me demande de faire est
énorme, je ne peux pas le faire
comme ça, sans une petite
contrepartie mon avantage il est où
dans ça ? Il affichait un sourire encore plus
intéressé :
- Hum Anna, je peux te garantir que
tu seras bien placé compte sur moi. Et
puis d’ailleurs même tu es célibataire
sans enfants, qu’est ce qui t’empêche de bouger un peu part à l’aventure
profite à fond.
Il n’avait pas tout à fait tord. Même si
j’avais très peur du changement
jusqu’ici ma vie au pays n’avais pas
été que tout de rose vêtu. Un air nouveau ne me ferait peut être pas
de mal. Mais le simple de fait de
savoir que j’allais le faire à la
demande première de ce
manipulateur de Marco ne pouvait
pas s’empêcher de casser mon élan. Mais si j’avais réussi aujourd’hui à me
construire une petite stabilité il fallait
bien avouer que c’était en parti grâce
à mon travail du coup une meilleure
offre ne pouvait pas me faire de mal
au contraire… En plus depuis que le pouvoir
politique en place avait changé de
bord ma vie était devenu une triste
routine que j’étais tentée de casser. Il
n’y avait plus rien de nouveau et
d’imprévisible. Alors pourquoi ne pas saisir cette occasion ? Même si les
raisons de se changement ne me
passionnaient pas tant que ça.
Toutefois donner le dernier mot à
Marco c’était m’enfoncer encore plus
dans son esprit mais bon après tout, il ne représentait rien d’important pour
moi alors pourquoi pas ? Cela me
ferait une expérience en plus à
valoriser dans mon CV.
- J’en parlerais certainement après
cette pause déjeuné à Marco. Disais- je de façon un peu désenchantée.
- Où peut-être plus tôt ? répondait-il
- Et pourquoi plus tôt ?
- Tient, regarde toi-même …
Et là qui voyait-on faire son entré
dans le restaurant, Marco Santinoni en personne de quoi me couper
complètement l’appétit. Mon cœur
s’emballait au fur et à mesure que je
le voyais s’avancer dans son costume
bleu nuit. Il était avec une jeune
femme métisse, cela ne me surprenait pas, il était d’un racisme celui-là….
Elle ressemblait à un mannequin tant
la peau lui collait presqu’au os, une
longue chevelure qui lui tombait
jusqu’au ras des fesses, elle était
ravissante malgré tout au point où presque tous les hommes du
restaurant n’avait que les yeux
braqués sur elle. Il la tenait par ses
hanches et au vu de cette image mon
souffle se coupait un peu. Je les
suivais très sérieusement du regard tandis qu’il partait s’installer à une
table un peu retranché comme s’il ne
désirait pas se mélanger à la
populace.
Au moment où il s’asseyait net je
constatais que Marco nous avait repéré. Nos regards ce sont
brièvement croisés ce qui faisait
redoubler les battements de mon
cœur.
- Et si on partait d’ici ? disais-je à
Sergio - Ok, je demande l’addition…
Mais je pense bien que j’avais parlé
un peu trop tard car voici le grand
frère qui se ramenait maintenant vers
nous. J’étais très tendu et
soudainement mal à l’aise, mes jambes tremblaient presque. Son
beau visage était venu juste au
dessus du mien et quelque chose me
retenait de lever les yeux.
- Le couple de l’année, je ne
m’attendais pas à vous voir ici. Sortait-il
Sergio posait sa main sur la mienne
comme pour approuver ce que venait
de dire son frère. Je le laissais faire et
étais même sur le point d’en rajouter
des tonnes. - Abidjan est petit comme on le dit,
n’est ce pas amour ? disais-je en
m’adressant à Sergio
- C’est vrai et nous sommes si
heureux ensemble qu’il est
impossible de le cacher faut bien qu’en profite. Renchérissait-il
Nos mains étaient lié la mienne
sombre et celle de Sergio d’un blanc
pur et éclatant, on aurait dit que
Marco supportait très mal ce
contraste. - Je suis venu avec Hélène. Tu ne lui
passe pas le bonjour ? disait Marco
en s’adressant à Sergio
- Oups !! je ne l’ai même pas reconnu.
Je me demande encore comment tu
fais pour ne pas épouser cette ravissante belle dame.
Sergio s’en allait me laissant seul
avec son frère je me demandais
comment j’allais faire pour le
supporter mais je ne lui montrais pas
mon inquiétude. Il serait du point sur la table en regardant son petit frère
s’en aller on aurait dit qu’il était
frustré, on pouvait voir dans son
regard une once de jalousie.
- Vous avez repensé à ce que je vous
ai dit dans mon bureau ? - Bien sûr !!
- Vous avez pris votre décision ?
J’essayais d’être souriante et de
paraitre heureuse …
- Et bien j’accepte votre proposition.
Il secoua la tête fronça presque les sourcils avant de lancer un regard
inquiet vers son frère puis rajouta :
- Parfait, alors profitez bien de vos
derniers instants ensembles, car un
adage dit loin des yeux et loin du
cœur. - Vous, vous trompez c’est plutôt loin
des yeux mais très proche du cœur.
- Alors vu que vous êtes aussi sûre de
vous, vous partirez dès ce week-end
- Attendez c’est une blague là ? mais
donnez-moi un peu de temps ? au moins que je me prépare
- Je ne rigole pas avec le travail…
Malgré le fait que je me sentais bête
et que je me disais que je me suis fait
avoir je renchérissais :
- Mais pourquoi si tôt ? si vite ? - Le travail n’attend pas il faut bien
que vous commenciez dès le lundi
prochain je ne compte pas payer un
remplaçant alors que vous pouvez y
aller au plus vite.
- Et où comptez vous m’expédier déjà ? Au Mali, à Dakar, au Togo, au
Congo ?
- En Angleterre…
Je sentais tout mon être s’écrouler.
Mais je ne maitrisais même pas
l’Anglais, pourquoi m’envoyer si loin bon Dieu ? Dans le froid et la solitude
je m’y voyais mal j’étais éprouvée
mais je ne voulais pas le lui montrer.
- Chouette j’adore Londres…
- Il vaut mieux, vous réglerez les
derniers détails avec ma secrétaire. Et là sans même me dire au revoir il
me donnait dos et s’en allait ...
Arrivée à Londres, c’était totalement
un autre univers, il y avait du monde
partout qui courrait de gauche à
droite. Des gratte-ciels un peu partout, j’étais assise dans la
‘’Porsche Macan’’ que Marco avait
envoyé venir me chercher à
l’aéroport. Tout était si surpeuplé
Dieu seul sait à quel point je me
sentais si déstabilisée. Je ne me sentais pas en sécurité, j’avais
l’impression de ne plus dépendre de
moi.
Que me réservais ces nouvelles
terres ? La seule chose qui était à
présent sûr c’est que je n’allais plus voir Sergio. Nous étions à quelques
pats d’Hype Park, tout était illuminé.
Peu de temps après la voiture
ralentissait pour se garer devant le
Mandarin Oriental, l’hôtel où j’étais
censée poser mes valises. Un portier ouvrait la portière tandis qu’un autre
s’occupait de mes valises. Je
pénétrais dans le hall de l’hôtel, il y
avait des lustres partout ainsi que du
marbre luxueux. Les gens qui s’y
trouvaient étaient plutôt très classe. Je me sentais complètement
désorientée je ne savais pas vers qui
et vers où me diriger exactement
alors je décidais d’aller tout droit vers
le comptoir lorsqu’un homme se
rapprochait discrètement de moi par l’arrière, pris mon traulet que je tenais
serré comme pour me raccrocher à
quelque chose et sortait comme ça :
- Bienvenue à Londres Mlle Anna
Kouadio.
Je reconnaissais trop cette voix……

Anna, maîtresse et milliardaire à vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant