J’étais complètement sidérée par ce
que j’entendais. En plus il insistait…
- Le marché est très porteur vous
verrez.
En entendant ça de mon côté je ne pensais pas au travail je me disais
que je ne pouvais pas faire marche
arrière, en tout cas pas à Abidjan.
Comment j’allais réussir à travailler ici
quand tout ce que je vais devoir faire
va me ramener à Marco. Où j’allais bien pouvoir trouver
l’énergie pour m’investir encore dans
un si grand projet comme le
précédent alors que cette simple idée
me donnait déjà envie de pleurer.
Je secouais la tête et répondais : - Il faudra alors trouver quelqu’un qui
se chargera de ça, ça ne sera pas
moi.
- Mais…
- J’ai déjà fais de mon mieux à
Londres et c’est impossible pour moi de recommencer ici. En fait je ne veux
plus travailler pour les Santinoni.
Je respirais profondément comme
pour me convaincre moi-même à
accepter la décision que je venais
tout juste de prendre. Je poursuivais donc dans le même sens :
- Je vais vous remettre ma démission
sous peu.
On sentait par l’expression de son
visage que ce que je venais de dire
ne lui plaisait pas du tout. - Dites moi qu’il s’agit d’une blague ?
vous avez perdue la tête où quoi ?
vous êtes entrain de gâcher l’unique
chance de votre vie. Combien de
jeunes femmes Africaines
n’aimeraient pas être à votre place face à une telle occasion. Vous
bafouez votre carrière.
Je secouais la tête comme pour lui
dire qu’il se trompait.
- Non, j’ai besoin d’aller vers d’autres
horizons, travailler ailleurs, voir autre chose. Vous allez pouvoir me
remplacer sans trop de difficulté étant
donné qu’il y a beaucoup de femmes
expérimentés qui n’attendent que ça.
Et je voudrais aussi…
Je réfléchissais avant de dire la suite… puis finalement je me jetais à
l’eau :
- Je voudrais vous demander de
l’annoncer vous-même à Marco.
Il me regardait l’air de ne rien
comprendre. - Il est préférable que vous puissiez le
faire vous-même Anna.
Ce qu’il venait de demander était
pour moi à la limite de l’impossible.
Rien qu’à y penser j’avais déjà envie
de prendre mes jambes à mon cou. Pourtant il avait l’air de ne pas vouloir
revenir sur sa décision alors j’allais
devoir trouver le courage de le faire.
- C’est compris, je lui passerais un
coup de fils ce soir.
- Je vous épargne tous ces tracas. Il prenait le combiné de son
téléphone et s’adressait à sa
secrétaire en disant ces mots exacts :
- Dites à Monsieur Santinoni qu’Anna
Kouadio est dans mon bureau.
J’avais l’impression d’être prise dans un piège qui avait été tendu à
l’avance. De nombreuses émotions se
faisaient ressentir, je ne savais plus
comment je devais réagir. J’étais à
bout de souffle.
- Est-il ici ? questionnais-je - A toi de le voir directement.
Disait une voix extérieure qui
s’introduisait dans le bureau. Je me
levais automatiquement. J’avais du
mal à tenir sur mes jambes. Sa seule
présence suffisait à me bouleverser totalement. J’essayais de rester forte
malgré tout mais c’était si dur, j’avais
déjà du mal à me contrôler alors
comment imaginer lui tenir tête là
maintenant.
- Que fais-tu là? sortais-je froidement. Le directeur était choqué de voir que
je me permettais de tutoyer le ‘’BIG
BOSS’’ et de lui parler sur un ton si
hautain, on n’aurait pas dit une
employée.
- Je n’ai pas réussis à te parler au téléphone alors il fallait bien que je
trouve un autre moyen de le faire.
Il n’allait pas me faire avaler qu’il
avait fait tout ce chemin juste pour
ça ? Quoi que, avec lui il fallait
s’attendre à tout. - Tu semble surpris par ma réaction ?
qu’est ce que tu espérais ?
rétorquais-je
- Tant de choses me surprennent
chez toi que tu ne peu même pas
t’imaginer. - Alors que ce n’étais pourtant pas
difficile à comprendre. Si je n’ai pas
répondu à tes appels c’est tout
simplement par ce que je n’avais pas
envie de te parler et d’ailleurs c’est
toujours le cas donc je vous laisse. - Pas si vite. Tu vas d’abord devoir
écouter ce que j’ai à te dire.
Puis il demandait au Directeur de
nous laisser seul.
- Non, vous pouvez rester s’il vous
plait. Lui demandais-je à mon tours. - Pas question. Répondit le directeur
avant de disparaitre.
Et il partait tout en claquant la porte
du bureau comme s’il était dépassé
par la situation. Quant à moi il fallait
que je trouve la force pour supporter Marco encore une fois toute seule.
- Ça tombe bien que tu sois là, je
viens de rendre ma démission. Et je
ne reviendrais pas sur ma décision.
- D’accord, tu m’as l’air plutôt
déterminée. Mais, laisse moi te dire que ces derniers temps, j’ai compris
beaucoup de choses.
Il parlait d’un air si sérieux, je ne
l’avais jamais vu ainsi, je le laissais
continuer donc :
- Pour moi, le plus important, il me semble enfin je crois, c’est que tu
m’as énormément manquée.
Quelque chose dans mon fort
intérieur me disait de me méfier qu’il
s’agissait simplement de paroles en
l’air pour me détourner encore une fois.
- Samedi, Dimanche, juste deux jours
que je t’ai laissé ce n’est pas si long
que ça. Disais-je d’un air amusé
- Et pourtant pour moi il s’agissait des
deux plus longs jours de ma vie. Je pèse mes mots.
- Classique, non, ça ne te ressemble
pas du tout, change de formule Marco
ce niveau là est trop bas tu risques de
me décevoir.
Face à mes réactions, il commençait à véritablement perdre patience. Il
voyait que cela m’amusait et que je
me moquais limite de lui.
- Je sais Anna, oui je me suis
comporté comme un idiot, je n’aurais
pas dû. - C’est beaucoup mieux, j’ai même
failli te croire pour tout te dire.
- Oui, j’ai été stupide, j’ai fais
l’imbécile. Je me suis conduit comme
un crétin, je n’ai pas su profiter de
cette chance. - Encore mieux, eh bien la prochaine
fois il faudra faire beaucoup plus
attention.
Il plissait les yeux, l’air déçu face à
une telle résistance de ma part. A
mon avis jamais une femme n’avait réussi à le pousser à bout de la sorte.
- La prochaine fois n’existera jamais.
C’est toi que je veux Anna.
Je le regardais avec une telle
froideur…
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Anna, maîtresse et milliardaire à vie
Romancec'est l'histoire d'une jeune ivoirienne qui tombe amoureuse de son patron