chapitre 16

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Il parlait de cette histoire avec une
certaine amertume comme si tout
cela lui faisait honte.
- Et bien mon père nous à tout
simplement avoué qu’il était amoureux donc qu’il voulait divorcer
de ma mère pour épouser cette jeune
fille. Evidemment ma mère ne s’en ai
jamais remise jusqu’à ce que cette
situation finisse par l’emporter.
- Comment votre père a-t-il géré cette situation ? questionnais-je de plus
belle
- Il n’est jamais revenu, sa nouvelle
vie le passionnait énormément pour
se préoccuper de ma mère. Il s’est
remarié avec elle, il en était totalement fou au point de ne pas se
rendre compte qu’elle était entrain de
le ruiner.
Il restait silencieux un instant avant
de reprendre…
- Il a fini par comprendre un peu tard qu’il avait commis la plus grosse
erreur de sa vie. Il croyait aimer sa
relation avec sa femme mais à la
réalité ce n’était que physique. Ils
n’étaient pas du même monde,
n’avaient pas la même culture ni les mêmes valeurs.
- Ce fût quoi la relation avec ton père
après ça ?
- Je ne l’ai pas revu des années
durant, j’ai assisté impuissant à la
souffrance de ma mère, notre fortune a été dilapidé par ma…
Il hésitait à dire la suite de sa phrase
il freinait rapidement son élan comme
si quelque chose l’empêchait d’en
dire davantage.
- Par ta belle mère c’est ça ? sortais- je
- Ne dit plus jamais ça, n’utilise pas
ce mot en parlant d’elle. Je ne peux
pas associer cette femme avec le mot
mère, elle s’est comportée avec trop
d’indignité. Disait-il avec fureur. Mon intuition me disait qu’il n’en avait
pas encore fini alors je n’hésitais pas
à le questionner davantage :
- Et que s’est-il passé ensuite ?
- Je me suis occupé de mon petit frère
pendant la dépression de notre mère, et encore après sa mort, ensuite de
mon père lorsque cette femme l’a
abandonné une fois qu’il n’avait plus
de sou. Enfin, pas à pas j'ai
reconstitué la fortune des Santinoni.
Après ça, j’étais bouche bée, incapable de rajouter quoi que ce
soit. Je comprenais mieux pourquoi il
avait certains traits de caractères que
je trouvais si rudes chez lui au point
de m’avoir maintes fois troublé.
Il avait dû endurer tellement de difficulté, entre le divorce de ses
parents, puis la mort de sa mère, et
ensuite la ruine, la perte de son statut
social des expériences si intolérables
pour un homme fière comme lui.
Toutes ces épreuves expliquaient sans doute aussi son besoin de tout
contrôler. Il avait été le seul en
mesure de s’occuper de Sergio et je
sentais mieux son besoin de toujours
continuer à prendre soin de lui.
Je comprenais vraiment d’où lui venait sa soif de réussite souvent
excessive. Et moi qui avais toujours
cru qu’il avait tout hérité de sa famille.
En réalité il avait tout acquis par lui-
même en reconstituant tout à zéro.
Dans ce lent silence, je plongeais mes yeux dans les siens, je sentais
que l’évocation de tous ses souvenirs
passés avait été très douloureuse
pour lui. Son visage était depuis peu
crispé et tendu, son regard me
torturait presque tandis que je me demandais pourquoi il s’était autant
confié à moi ce soir mais il reprit
rapidement :
- Tu comprends maintenant pourquoi
je ne me suis jamais marié ?
- Mais, euh… je n’ai pas le souvenir de t’avoir posé cette question ?
- Non, mais c’est sûr qu’un jour tu te
poseras sûrement une question du
genre alors…
Ça aurait été avant, je lui aurais
violemment demandé de ne pas prendre ses désirs pour des réalités
mais en ce moment, avec tout ce qu’il
venait de m’expliquer je n’avais pas
envie de lui rendre coup pour coup,
quelque chose me freinait. Je savais
à présent qu’il s’agissait là d’un homme qui avait beaucoup trop
souffert, il avait été blessé par la vie,
alors pourquoi ne pas lui donner un
peu de bonté sans forcement
attendre quelque chose en retour.
- Ce n’est pas faux, je me suis déjà posé la question et certainement
comme plusieurs autres personnes
car c’est rare de voir un homme
comme toi qui a absolument tout pour
lui être encore célibataire.
Il m’observait attentivement, prenait une gorgée de champagne tout en
annonçant :
- Tu sais Anna, tout à l’heure tu m’as
dit que j’en savais certainement plus
sur toi que toi sur moi. Mon
expérience m’a enseigné que l’égalité dans les rapports homme femme
n’est qu’un leur et encore pire en
amour, il y a toujours un qui aime trop
et l’autre pas assez.
Je sortais instantanément comme ça
poussé par je ne sais quel feu : - C’est ce qui est arrivé avec Hélène ?
Le souvenir de cette splendide femme
me revenait soudainement à l’esprit,
celle que j’avais vu en compagnie de
Marco dans un restaurant d’Abidjan
un jour où je déjeunais avec Sergio. Celle qui inaugurera la transformation
du palace de Kensington pour ses
noces. En y pensant bien, je ne
pouvais pas oublier les mots que
Sergio avait adressés à son frère à
son sujet : << Je me demande encore comment tu fais pour ne pas épouser
cette ravissante belle dame >> avait-il
exactement dit.
- Oh, Hélène… Dit donc ta mémoire
est loin de pouvoir te jouer des tours.
Ma chère Hélène a représenté pendant quelque temps l’idée que je
me faisais d’une femme que l’on
épouse …
- Ah… et qu’est ce qui t’a empêché de
le faire
- Je ne voulais pas lui faire du mal, car j’avais trop d’affection pour elle et je
n’étais sûr de pouvoir l’éviter.
- Je ne sais pas pourquoi mais
quelque chose me dit que tu regrette.
(Il soupirait avant de continuer…)
- Quoi qu’il en soit, à présent elle a trouvé quelqu’un d’autre, et tout est
pour le mieux dans le meilleur des
mondes !
- Je n’en suis pas si sûr mais si tu le
dis…
Il y avait dans sa voix comme une nuance de regret, je me disais que je
devais véritablement prendre tout ce
qu’il venait de dire à propos d’Hélène
comme une mise en garde. C’était
sûrement sa manière à lui de me
prévenir qu’il ne fallait que je n’attende absolument rien de lui.
Il rajoutait donc :
- Tu sais Anna, j’ai compris que
certaines personnes sont faites pour
des relations stables sur le long terme
et d’autres pas du tout. - Où te situes-tu ? questionnais-je
- Dans la seconde catégorie.
Beaucoup de femme ont essayé de
me changer mais sans succès. Alors
maintenant que tu sais la vérité as-tu
encore envie de passer la nuit avec moi ?
On se regardait droit dans les yeux,
on aurait dit un affront entre un lion et
une lionne. Marco ne me promettait
rien, pire, il avait été claire. Notre
relation ne me mènerait nulle part. Mais me le répéter sans cesse
changerait-il quelque chose ? Avais-
je le choix ?

Anna, maîtresse et milliardaire à vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant