Chapitre 21

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- Mais pourquoi mon petit doigt me dit
que tu me méprise néanmoins ? tu le
dit avec un ton si dur et sec. Disait-il
- Ce n’est pourtant pas mon intention
je te l’avoue. Il hocha la tête comme pour me faire
comprendre qu’il acquiesçait ce que
je venais de dire. Il faisait mine de
réfléchir un instant. De mon côté
j’étais une femme direct et j’étais
fière de moi en dépit de tout. Car dans cette petite histoire jamais je
n’avais essayé de le manipuler.
Pas une seule fois je m’étais
arrangée pour qu’il puisse m’acheter
quoi que ce soit et ça il le savait alors
pour le reste je pouvais me dire que c’était la vie.
- Ecoute Anna, oublie ce qui vient de
se passer là, à l’instant. Retournons à
la réception. Mais j’aimerais qu’on
dine ensemble.
Il me l’aurait dit 10 minutes plutôt je l’aurais agréablement pris. Mais
maintenant, sa proposition ne valait
vraiment plus rien. S’il faisait cela
pour calmer ma colère où s’assurer
que je coucherais vraiment avec lui
cette nuit il pouvait nettement tout oublier.
- Non merci. Je ne retournerais pas à
la réception, encore moins avec toi et
je ne dinerais pas avec toi non plus.
Mon travail s’achève ici je pense qu’il
est temps pour moi d’aller faire mes bagages afin d’être prête pour
demain. Cela te permettra de passer
du temps avec tes invités et qui sait
tu trouveras peut être une belle
femme qui sera disponible pour
remonter avec toi dans ton bureau et terminer la soirée ici où ailleurs.
- Tu me fais passer pour un être
méprisant. Disait-il de façon vexée
- Au moins tu sauras ce que ça fait.
On se faisait face un instant, on se
défiait presque du regard après quoi Marco prenait la parole.
- Anna, inutile de se séparer ainsi. Je
veux qu’on soit claire, si tu penses
qu’en rompant ainsi je vais te courir
après je tiens juste à te préciser que
tu te trompes. Le chantage affectif ne me touche absolument pas.
Vraiment ce Monsieur ne se prenait
pas pour de la merde je faisais tout
mon possible pour me contenir et
rester zen malgré tout.
- C’est tellement pathétique tout ça. La vie est trop belle pour chercher à
jouer sur des émotions. C’est
dommage car à force de soupçons
bidon tu te prive de vivre des choses
énormes. Rassure toi je ne fais pas
parti de ces femmes qui vont limite t’envouter juste pour t’épouser, te
coller un gosse, t’engager d’une
façon où d’une autre. Je ne pourrais
pas forcer un homme à être avec moi
s’il ne le désire pas librement. Alors si
tu me le permets je vais profiter pour te faire mes Adieu et rentrer à mon
hôtel pour faire mes bagages. Je
partirais de là bas demain très tôt et
je pense que c’est mieux ainsi.
C’est sur ces mots que sans même le
regarder je sortais de la pièce la tête haute. Ce fut sans regret, sans
remords. Je partais prendre un taxi et
rentrais dans mon hôtel afin
d’exécuter mes dires. Je profitais de
l’occasion pour signaler à la réception
que je libérais mes appartements dès ce soir. Je ne sais pas si c’était
l’orgueil ou l’impatience qui me
poussait à agir aussi rapidement.
Je ressentais en même temps une
peur immense. Peur qu’il revienne à
nouveau ce soir, qu’il réussisse à me faire succomber et que je passe la
nuit avec lui. Je ne voulais vraiment
pas en arriver là, faire l’amour avec un
homme qui venait de me traiter ainsi
c’était comme si je ne me respectais
pas moi-même. J’étais donc décidé à mettre les
distances qu’il fallait entre nous
jusqu’à mon départ le lendemain. Je
partais donc en direction d’un hôtel
proche de l’aéroport. Ça n’avait rien
avoir avec l’endroit où j’avais séjourné jusque là, il paraissait
beaucoup plus modeste mais ce
n’étais pas plus mal ainsi, le retour à
la réalité, sur terre se faisait
beaucoup plus tôt. Fini le rêve
luxueux, les paillettes et compagnie. Je déposais juste mes bagages et je
redescendais à la cafétéria. Je ne
pouvais pas m’empêcher de continuer
à faire des comparaisons à tout.
J’étais tout à coup nostalgique.
J’étais dans un endroit fréquenté par des gens communs, limite très
simples alors qu’il y a juste quelques
heures je me trouvais dans un monde
de milliardaires.
Je réalisais aussi assise à cette
cafétéria qu’à la réalité, l’argent n’est pas forcement gage de bonheur. Car
Marco en dépit du fait qu’il possédait
limite tous les biens de ce monde ne
semblait pas posséder la paix
intérieure et la stabilité sentimentale.
Enfin, je n’étais pas censé l’oublier déjà ? Alors pourquoi encore penser
à lui ? Il fallait impérativement que je
l’efface de mon esprit car cet épisode
de ma vie s’achevait ce soir. Ce
n’était pas facile mais je n’avais plus
le choix. Après ça, je remontais dans ma
chambre, me vautrer sur le lit et
regarder un film d’horreur. Le son de
mon téléphone me faisait sursauter,
le nom de Marco s’affichait tandis que
mon cœur se serrait en voyant ça. Ce n’était pas l’envie qui me
manquait de répondre, d’entendre le
son de sa voix mais à quoi bon ?
Je me concentrais davantage sur mon
film ignorant un temps soit peu mon
téléphone que je venais de mettre sur silence juste avant de m’endormir.
Le lendemain matin alors que j’étais
en route pour l’aéroport je recevais
un autre de ses appels. De nouveau,
je réussissais à ne pas répondre.
J’attendais à présent le départ de mon vol dans la salle
d’embarquement.
Après un long voyage j’arrivais enfin
à l’aéroport Félix Houphouët et en
allumant mon téléphone je
m’apercevais qu’il avait tenté de m’appeler deux fois de suite. Je ne
comprenais pas pourquoi il insistait
autant, ne nous étions pas déjà tout
dit ?
Franchement je ne voulais pas lui
parler en plus entendre sa voix ne me ferais certainement que du mal et je
ne voulais pas craquer. Cette
séparation si brusque me faisait déjà
assez souffrir.
A Abidjan, il faisait une chaleur
d’enfer. Le ciel était ensoleillé pas du tout en accord avec mon humeur
grisonnante.
Je n’avais parlé à personne de mon
retour alors c’est en Taxi compteur
que je rentrais tranquillement chez
moi. Quand je pense que je devrais retourner au bureau d’ici peu, j’avais
vraiment perdu toute envie. De plus,
le patron là encore était Marco alors
je n’avais aucune certitude sur
l’avenir de mon poste après ce qui
s’était passé à Londres plus rien n’était sûr pour moi.
En y pensant bien, cela ne me
dérangeait pas trop d’être renvoyé
car il fallait que je sorte de cet
environnement susceptible de me
rappeler les souvenirs Londoniens, j’allais pouvoir boucler définitivement
cette étape de ma vie.
Mais à ma grande surprise, aucune
lettre de licenciement ne m’attendait.
En plein weekend, je recevais un
appel du Directeur de ma structure qui me priait de revenir dès lundi sous
prétexte qu’il avait besoin de moi
urgemment car il y avait du boulot
sous la planche.
Bizarrement cette nouvelle ne me
réjouissait pas du tout car j’avais envie d’une seule chose en ce
moment resté bien cloitrer chez moi
et prier pour que ma blessure puisse
se refermer peu à peu car j’avais si
mal.
J’ai passé mon weekend dans ma chambre dans un silence total, je me
levais de temps en temps pour
défaire mes bagages. Le soir venu je
partais dans un maquis pas loin de
chez moi pour m’acheter à manger.
Toutes ces habitudes me faisaient dorénavant bizarre, moi qui depuis
mon arrivée à Londres n’avait eu à se
préoccuper de rien du tout encore
moins de ces petits trucs du
quotidien.
De retour chez moi, je décidais néanmoins de faire un sms à Sergio
pour lui dire que j’étais là, j’espérais
qu’il organise une petite rencontre
autour d’un verre comme au bon
vieux temps. Mais, c’est deux heures
plus tard qu’il se décidait à son tours de mon répondre :
<< Je ne suis pas à Abidjan, je rentre
dans deux semaines. J’ai l’impression
que je suis amoureux >>
Hum, apparemment même lui avait
enfin trouvé le grand amour. Je réalisais peu à peu que je n’étais plus
vraiment la même. Je ne sais pas
pourquoi mais je me sentais
soudainement différente. Je ne sais
pas d’où j’avais eu la force de tourner
le dos à cette chose que je désirais tant, être avec Marco mais une chose
était sûr dans mon esprit cette
décision était certainement la
meilleur car au fur et à mesure que le
temps allait passer l’équilibre et la
paix reviendraient. Même si, pour cela le prix à payer paraissait fort.
C’était vraiment difficile de revenir à
la vie d’avant. Je ne pouvais plus me
servir de Sergio et du petit jeu qui
existait entre nous car maintenant il
avait trouvé l’amour de sa vie il n’aura probablement plus de place pour moi
alors il fallait que j’aille de l’avant. Je
ne me sentais plus la force de
fréquenter les hommes politiques de
ce pays tant je réalisais à quel point
leur niveau était très faible. J’avais perdu Marco et je me disais
qu’avec le poids de cette douleur ce
serait impossible pour moi de trouver
un homme avec qui construire mon
avenir. Mais, j’allais devoir essayer à
tout prix et ouvrir les yeux sur le monde réel.
Je me rappelais comme ça des
paroles d’Hélène lorsqu’elle me disait
<< il doit avoir une vie après Marco
>>. Pourquoi ne pas y avoir pensé
plutôt, ce message j’aurais probablement dû le prendre comme
un signe où un avertissement.
Le lundi matin, je me rendais au
boulot et j’allais directement dans le
bureau du directeur qui m’accueillait
avec un large sourire. - Félicitation Mlle Kouadio. Votre
travail à Londres fût un véritable
succès.
Il m’invitait à m’asseoir …
- Ah bon ? qu’avez-vous appris pour
me porter de tels compliments ? - Eh bien de tout, j’ai reçu un rapport
de votre boulot. De plus les journaux
ne parlent plus que du succès de
l’ouverture du palace de Kensington.
Figurez vous que les réservations
sont déjà bouclé jusqu’à la fin de l’année. Waouh c’est vraiment
phénoménal.
Il était si enthousiaste dans sa façon
de parler. De mon côté je me
contentais de dire un léger :
- Tant mieux alors. Sinon qui vous à communiquer toutes ces bonnes
nouvelles ?
- Les médias ne parlent que de ça à
Londres, Vogue veut même faire un
reportage dans le dit lieu. Et c’est
Marco qui m’a appelé pour me raconter le succès de l’inauguration. Il
est tellement conquis par votre travail
qu’il songe à aménager une structure
dans le même style ici.
- Ici ? mais c’est vraiment absurde, ça
n’a véritablement aucun sens. - Pourquoi pas ? les gens donnent de
grandes réception ici aussi, des
mariages, des cérémonies, des
défilés des réceptions dans un cadre
VIP pourquoi pas Anna, ne crachez
pas sur l’occasion.

Anna, maîtresse et milliardaire à vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant