CHAPITRE III

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Cet après-midi je commence à étiqueter le prix sur chaque vase de fleurs quand soudain mon téléphone sonne.

Je reçois enfin un appel de mon père. Cela me fait très plaisir car il est tout pour moi surtout depuis le décès de ma mère. C'est la seule personne qu'il me reste. Il y a 6 ans, j'ai apprit que ma mère était atteinte d'un cancer du sein. 

A l'époque je n'avais que 15 ans et je ne me rendais pas vraiment compte de ce qu'il se passé. Mais un jour, un médecin a demandé à me parler seule. C'est là qu'il m'a expliqué que le cancer dont était atteinte ma mère avait rapidement atteint le stade 4. Il m'a expliqué que le traitement que ma mère suivait ne faisait pas effet et qu'il n'existait aucun autre traitement capable de détruire la tumeur. La seule chose qu'il fallait faire c'était attendre et être aux côtés de ma mère jusqu'au moment où plus rien n'irait. Mon père est aussi médecin et il savait pertinemment que nous n'avions plus aucune chance de la sauver. Le médecin m'a proposé des séances avec une psychologue. J'y suis allée. Une seule fois et je n'y suis plus jamais retournée tellement c'était horrible. Alors, j'ai choisi de rester près de ma mère jusqu'à la fin. J'allais la voir tous les jours en quittant les cours. Pendant 2 mois. 

Je voyais que ses forces diminuées de jours en jours alors je ne lui en parlé  pas même si je sais qu'elle s'en rendait bien compte. Je lui ai promis de ne pas pleurer même si la douleur était insupportable, elle voulait qu'on se dise « Au revoir » avec le sourire pas avec des pleurs. Et j'ai tenu jusqu'à la fin. Enfin jusqu'au moment où son beau sourire s'est éteint.

Mon père devait rester pour parler avec les médecins alors je suis partie. Je suis allée dans le parc, je me suis assise sur un banc et là... tout est sorti. Je n'arrivais plus à respirer tellement je pleurais et la douleur était si intense qu'elle me bloquée la respiration. Il fallait maintenant que j'apprenne à vivre avec la douleur. C'est pour ça qu'aujourd'hui je suis heureuse de recevoir un appel de mon père car je n'ai personne d'autre que lui.

Il me demanda comment je m'en sortais avec le magasin, si je n'avais besoin de rien et ça me fais plaisir que mon père se fasse du souci pour moi car entre son travail à l'hôpital et les appels répétés de sa secrétaire , il n'a pas beaucoup de temps pour s'occuper de moi, ni de lui d'ailleurs. 

A la fin de l'appel, je suis plus motivée que jamais et me remets au travail. Je commence par indiquer aux clients à l'aide d'une pancarte que la boutique est ouverte puis termine de peaufiner la décoration. Les clients se sont succédaient tout l'après-midi car il est évident que d'être situé en plein centre ville ça aide forcément. 

Vers 19 heures je ferme la boutique en étant satisfaite des recettes de la journée, puis je me consacre pendant une bonne heure à la réalisation du bouquet que Charles m'a demandé. J'essaie de m'appliquer tant bien que mal mais c'est impossible. Je vais partir sur quelque chose de plus simple. Dans ce bouquet on peut y trouver des camélias, des tulipes, un peu de mimosa et quelques feuilles de fougères, rien extraordinaire. 

Après les événements de la journée, je rejoins mon appartement avec bonheur. Je grignote puis je vais me coucher épuisée, tout en repensant à Charles.



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