|chapitre 39|

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PDV Jayson

En entendant les derniers mots de ma mère qui m'énerve à nouveau, j'attrape ma veste et sors de cette foutu baraque en claquant la porte d'entrée.
Je venais lui annoncer que j'allais être père, j'essayai d'être « sympa » mais comme d'habitude elle a tout foutu en l'air.
Fou de rage, une larme roule le long de ma joue et mon poing se colle contre sa foutu bagnole.

En apprenant la grossesse de Julia, je m'étais dit que c'était sûrement une bonne chose pour nous « réconcilier » ma mère et moi. J'ai tout mis de côté, ma haine, ma fierté. Tout. Et elle est foutu de me critiquer, encore une fois.
Grâce à ça j'ai pris conscience que c'est terminé, je ne veux plus jamais entendre parler d'elle. Les mots sont forts, j'en suis conscients mais je n'en peux plus. Je ne peux plus voir sa gueule ni entendre sa voix. Pour moi, ce n'est pas ma mère et cela ne sera jamais.

Je monte dans ma caisse et fonce au bar histoire de me calmer.
En arrivant là-bas, la serveuse me sert un verre de whisky et je le vois d'une traite. Julia a essayé de m'appeler plusieurs fois durant le trajet mais je n'ai pas voulu répondre. Je n'ai pas envie de me disputer avec elle, donc je préfère rester dans mon coin.

Je suis ici depuis deux heures à enfiler de nombreux verres d'alcool. Je suis même bourré.
Soudain la porte s'ouvre. Je tourne ma tête pour voir qui est la personne qui vient de passer la porte et je crois halluciner. En voyant une grande brune mon cœur se met à tambouriner violemment dans mon corps. J'ai l'impression de rêver.
Je me frotte les yeux et regarde à nouveau. Elle est bien ici. Tara est là. Mon corps se fige en la voyant s'approcher et mon regard se brouille a cause de mes larmes. Elle me dit quelque chose que je n'arrive pas à deviner et finit par m'enlacer. Je la sers tellement fort que j'ai l'impression que je vais l'étouffer.
Mais soudain je sens quelqu'un hurler, je sursaute et je ne vois plus tara mais à la place Julia. Elle se tient devant moi couverte de larme. Tara n'était qu'une hallucination, en pensant à ça mon cœur se sers et ma gorge de même. Elle me manque tellement.
Julia se rapproche de moi et sa main vient violemment ce coller à ma joue. Elle m'a foutu une gifle.
Ma main vient se poser contre ma joue en feu mais le reste de mon corps ne bouge pas encore choqué par l'hallucination que je viens d'avoir.

- Je te jure Jayson, si tu me refais encore un coup pareil tu vas voir c'est compris!?

Tout le monde nous entends nous disputer, du moins ils entendent Julia crier. Elle pose un billet pour payer mes nombreux verres d'alcool et me ramène dehors. Le temps est orageux, un orage est prêt à éclater.

-Tu n'en as pas marre de boire Jayson putain!? En quoi ça va t'aider cette merde!? Arrête ! Tu vas avoir un enfant et je suis encore obligé de te courir après. Tu te rends compte de la peur que tu m'as fait!? J'ai crue que tu avais fait un accident!

En prononçant ces derniers mots, Julia refond en larme. J'essaye de la prendre dans mes bras mais elle me repousse avec une force que j'ignorais.

- Ne me touche pas, tu empestes l'alcool! Rentre dans la voiture et ne discute pas.

J'obéis en entrant dans sa voiture avec difficulté. Ma tête tourne et j'ai envie de gerber.

(Le lendemain)
Je n'ai toujours pas adressé un seul mot à Julia, d'ailleurs elle non plus. Depuis qu'elle m'a ramené, je suis couché sur le lit et je ne bouge pas, à part pour vomir. Julia, elle, tourne en rond dans la maison, je ne sais pas ce qu'elle fait mais en tout cas elle bien trop silencieuse et ça commence à m'énerver.
Je me lève avec difficulté de mon lit et cherche Ma copine. Je descends les escaliers et là retrouve devant la porte d'entrée accompagné de valise. Je reste figé en la voyant et je l'appelle immédiatement. Je ne veux pas la voir partir, je ne peux pas. J'ai besoin d'elle. J'ai besoin de son corps, de sa voix, de son rire,...
- Julia!

Elle s'effraie et se retourne vers moi. Son visage est à nouveau couvert de larme.

- Je suis désolé Jayson mais ce n'est plus possible de vivre comme ça. Je ne peux pas élever mon enfant avec un alcoolique. J'aimerai t'aider mais je suis impuissante. Tu ne peux que t'aider toi-même.

Plusieurs larmes coulent le long de mes joues en comprenant son départ, je cours vers elle et essaye d'attraper sa main mais elle l'a dégage. Mon regard plonge dans le sien mais elle tourne sa tête pour me fuir. J'attrape donc son menton pour l'obliger à me regarder.

-Julia je t'en supplie reste auprès de moi... J'ai vraiment besoin de toi... Je te promet de changer mais reste. Tu ne peux pas le faire ça, je t'en pris. Je t'aime et tu m'aimes alors reste.

Elle pousse ma main et ouvre la porte d'entrée. Elle attrape ses valises et sors de la maison en me laissant tout seul, ici, dans cette foutu baraque.
Julia se retourne une dernière fois pour s'excuser. Je ne tient plus, je tombe. Mes genoux heurtent le sol et mes larmes redoublent. J'ai besoin d'elle, je ne peux pas la voir partir.
Je hurle son prénom mais elle continue son chemin sans même se retourner pour me regarder. Une énième douleur vient prendre mon corps. Je n'ai plus de force, je n'ai plus rien. Elle est partit et je suis seul entouré de tous mes démons.
En entendant le moteur de la voiture je me relève à une vitesse folle. Il faut qu'elle reste. Je cours vers la voiture en la voyant démarrer.
Elle sort de l'allée et je cours la rattraper. Je toque sur la vitre et la supplie mais Julia ne réagis pas, elle continue à avancer. Je suis désormais au milieu de la route et sa voiture vient de s'en aller, ma force vient de s'en aller.

DestroyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant