CHAPITRE II

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Mes paupière sont lourdes.

Je me réveille dans ce qui me semble être mon lit.
Pourtant je n'entends rien. Pas de fracas des trains de la gare. Pas de vapeurs stridentes. Pas de chamailleries des gars en rigolant.

Je lève doucement ma tête. La chambre est vide et surtout remplie d'un silence abrutissant. Il n'y a aucune odeur de charbon. La douleur que je devrais vraisemblablement sentir est absente.

Me levant avec hésitation, je regarde autour de moi alors que le décor change comme de l'encre qui se dissout.
Il m'apparaît en premier lieu un homme en costume élégant noir, les cheveux en arrières, assis sur un trône. Autour de moi prend place une sorte de grotte éclairée par une gigantesque baie vitrée filtrant une lumière chaude orangée.

- Sois la bienvenue Croyance ! Acclame l'homme d'un ton cérémonial.

Je fronce les sourcils d'incompréhension.

Il de lève et se dirige vers l'immense fenêtre.

Je lève mon menton et me rapproche de lui, sûre de moi dans mes manières.

- Si vous m'adressez la parole, pour votre gouverne, je suis Elizabeth.

Il se retourne vers moi d'un visage joviale, les mains jointes.

- Ah en effet... J'ai un peu brûlé les étapes, enfin... c'est un médiocre jeu de mot. Toutes mes excuses !

Je lui adresse un sourire moqueur.

- Je ne vous excuserai pas tant que je ne serai ou je suis ni qui vous êtes.

- Décidément je fais véritablement un piètre hôte. Je me présente humblement, Hadès, Dieu de ce que vous appelé dans votre monde les Enfers.

Je lève les sourcils toujours en souriant en assurant une certaine prestance.

- Et... qu'est-ce que je peux bien faire ici ? Parce que si je serais bannie, il ne me semble pas que je devrais être présente devant vous.  Je réplique.

Il retourne sans se presser à son siège pour s'y tenir assuré.

- Je t'en pris, assis-toi. Sinon on pourrait me juger mal élevé. Ce serait un comble !

Je prends place un peu maladroitement au siège qui était inexistant dans la pièce un peu plus tôt.

- Vous ne m'avez toujours pas répondu à ma question.

- Perspicace... C'est une qualité à ton honneur...

Je lève les yeux au ciel, agacée.

- Eh bien vois-tu Elizabeth, ton ultime destination n'est pas les Enfers tel que tu peux le penser. J'ai choisi de conclure un marché avec toi. Il lève le menton pour me scruter mes prunelles. Tu es quelqu'un de spécial. Pour l'instant tu n'en as pas conscience mais cela va venir. De ce fait, j'aimerai te proposer un marché.

Je commence à regarder mes doigts, faussement intéressée par ses propos.

- Hein hein ... ?

Il plisse les yeux en souriant un peu.

- Tu me prêtes allégeance, donc tu me rends un service.

- Et j'en tire quoi ?

- Tu peux revoir Thomas.

Je le regarde comme si j'avais vu un fantôme. Enfin oui c'est un peu beaucoup le cas mais quand même.

- Comment ça?

- Je te laisse la liberté de le voir durant une semaine ici et en échange, je fais de toi mon chevalier.

- Vous voulez dire... un esclave !? Me méfie-je.

Il rit faussement amusé.

- Voyons, Eli, je n'aurais pas besoin de toi pour cela. J'ai assez de vermines pour le faire ce rôle.

- C'est Elizabeth pour vous.

Il devient plus sombre.

- Je vois que tu as le sens des affaires. Alors, je te propose une action. Une unique. Rien de plus, rien de moins. Affirme-t-il sévèrement.

- À quoi cela consisterait ? 

Son visage froid reprend son masque théâtrale.

- Tu devrais voler quelque chose à quelqu'un.

- Il me semble que ce soit dans mes cordes ça.

- C'est pour cela que je fis appel à toi.

- Marché conclu.

On se lève pour se serrer la main dont je lui broie presque.

- Ainsi soit- il !

On se sourit.

- Et pour ce qui est de ma mort ?

- Regrettable !

- Vous me ressuscitez ou un truc dans le genre ?

- Eh bien disons que la mort est mon affaire. Rit-il comme à lui-même. Mais pour le moment, je vais te conduire chez Thomas.

Il claque des doigts. L'environnement change pour un petit village tranquille. Trop tranquille à mon goût.

- Vois-tu, ni toi ni Thomas ne peuvent aller dans le monde de l'autre. Donc vous allez vous voir en ce paisible lieu, un endroit se plaçant entre la vie et la mort. C'est ce que certain nommerai comme le purgatoire. Mais j'aime bien le comparer à salle d'attente du médecin.

Je hoche la tête tandis que l'on s'avance.

- Dans ce genre de reconstitution de village fait de mes mains, se trouve des âmes qui ne sont pas totalement morte. Elles le sont d'un point de vue physique or elles ne se placent ni dans les flammes du supplice, ni en paix.

Nous nous dirigeons vers une petite maison.

- Ici va être ta demeure pour ces quelques jours. C'est tel un chez toi.

La maison est petite cependant très charmante, faite de bois peint en blanc, au toit de tuiles noires.

- Elizabeth, une seule chose avant que je ne te laisse. Les âmes qui sont en ce lieu sont souvent des gens étant en train d'être jugées. Elles ne sont pas forcément bonnes ou mauvais car personne ne l'est totalement. Pourtant je dois te mettre en garde. Ne fais surtout confiance à personne mis à part ton cher Thomas.

J'acquiesce.

- Bon ! Je vais te laisser vaquer à tes occupations et te souhaite un bon séjour.

Je lui adresse mon plus franc sourire.

- Profites bien car cette chance n'est pas donnée à chacun.

Il m'embrasse sur la main avant dr disparaitre en claquant des doigts. Comme s'il n'avait jamais existé.

Je m'engouffre dans la petite maison décorée un peu telle au grenier de la gare de Londres. Me dirigeant dans la chambre je passe par la cuisine. Étonnement je n'ai pas faim. J'entre dans la chambre, elle ressemble quasiment à la mienne, remarquant que le lit dans lequel j'étais couchée tout à l'heure avant de voir Hadès était celui-ci.

Je me laisse tomber sur le matelas moelleux quand la sonnerie retentis.

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