CHAPITRE LXIV

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Vingt ans plus tard...

Je regardais mes neveux jouer avec mes petits enfants sur la plage avec les sirènes.

J'aime la gaîté simple de l'enfance. Ceux que la vie étonne, que la vie surprend, et qui s'amusent du monde, ceux-là aussi ont la vertu. Ils ne sont pas sérieux. Les grandes choses, les beaux discours, les événements historiques, ça ne les intéresse pas. Même , quelquefois, ils les regardent, du coin de l'oeil, ils les écoutent du coin de l'oreille, l'air un peu étonné, et ces grandes choses et ces belles phrases tombent à plat, un peu dépitées, sans plus oser être solennelles. Ceux qui ont cette gaîté n'ont pas mauvais esprit. Mais c'est simplement que les grandes choses ne sont pas toujours celles qu'on croit, et que la beauté et la vérité n'ont pas besoin d'être sérieuses...
Cela n'a de réalité, l'enfance, cela ne prend de sens qu'après coup. Ce n'est d'ailleurs qu'un mot d'homme faire : une pensée, une préoccupation d'un autre âge. On n'a jamais l'âge de son enfance. Elle vient trop tôt, et nous trop tard. Irréparablement.

Emma arrive vers moi en courant.

- Tata ! Je peux aller voir la Princesse Lily la Tigresse ?

Je lui sourit, replaçant sa mèche blonde de blé derrière sa petite oreille.

- Non ma chérie. Le jour va bientôt se lever.

Elle fait sa moue.

- Demain Emma.

Cette promesse illumine directement son visage tel que ses prunelles azures.

- Merci Tata !

Je me lève, lui prend la main, nous allons sur le sable où les autres enfants jouent au bord de l'eau.

- Emma, Edward ! Il est temps de dire aurevoir à Elia et Ariel.

Les enfants m'écoutent et obéissent.
Elia me rejoind pour que je l'enlace tout en regardant mes neveux.

- Dites à votre père que je viendrais le voir ce soir.

Les enfants acquiescent puis ils s'effacent peu à peu en me faisant signe de départ.

Un main se pose doucement sur mon épaule. Je souris.

- Ma chérie, tout va bien ?

Je hoche la tête. Elia lève la tête vers son père d'une manière suppliante.
Peter prend dans ses bras sa fille.

- Mais oui je sais ma chérie, tu sais bien que c'est toi mon astre. Si je t'ai appelé Eli c'est parce que le Pays Imaginaire se trouve...

- ...Tout droit jusqu'au matin ! Termine la petite fille, enjouée.

Le tableau que l'on a peind avec Peter est ce qu'il ne croyait jamais obtenir. Pourtant, c'est une jolie peinture bienheureuse où l'on a créé un famille ensemble. Nous sommes indissoluble.

Peter repose Elia au sol. Son père décolle, il me tend la main. Je la prend et m'eleve dans les aires à mon tour.
Elia me sourit.

- Je vais aller mamuser chez Killian, Maman.

J'accepte en lui disant de faire bien attention. Elle acquiesce aussi.

Avec Blondie, nous nous envolons en direction du camp. Lorsque l'on pose le pied au sol, Nez en trompette me fait signe de bonjour. Je lui sourit en guise de reponse.

Je rejoind mon âme soeur qui est en train de regarder dans le miroir rapporté par Wendy afin que l'on puisse parler avec elle et son père.
Peter s'assure que notre chère fille soit arrivée à bon port, c'est le cas de le dire.

La nuit tombe.
Nous n'avons toujours pas de nouvelle d'Elia. Nous avons fouillé toute l'île, et rien.
Et soudain, la petite fille de douze ans sort de la jungle. J'accours vers elle précipitamment. Je lui demande où elle pouvait bien être passé.

- J'étais dans mon jardin secret. Me repond-elle comme une evidence.

- Tu aurais pu nous prévenir ma chérie. Dit Peter ayant apparu dans mon dos.

Elle lève sa tête pour nous planter son regard emeraude hérité de son père dans le mien.

- Je veux aller habiter avec oncle Thomas, à Londres, dans le vrai monde ?

Elle le dit d'une manière plus que déterminée. On se demande bien de qui elle tient sur ce point-là.

- Pourquoi veux-tu partir ma moon ? Demande l'autre blondinet.

- Parce que ça me plait.

- Tu sais que la vie est difficile là-bas ?

- Maman est bien partie avec toi.

On se regarde avec Peter. On est inquiet.

- S'il doit en être ainsi. Je soupire.

Je la prends dans mes bras comme pour la protéger indéfiniment. Ce que je sais déjà impossible.

Vous allez certainement vous dire que je suis pas une bonne mère. Sauf que ce que vous ne savez pas, c'est que Elia semble peut-être avoir douze ans, alors qu'elle possède beaucoup plus de sagesse que nous deux réuni. Elle sait ce qu'elle fait. Elle a même du y réfléchir depuis un bon moment. Elle est assez intelligente pour savoir ce qu'il faut. Et vous savez, un enfant sait parfois beaucoup plus de choses dont vous ignoriez l'existence. Ils ne sont pas si naïfs.

- Tu sais que tu vas nous manquer ?!

Elle me fait oui de la tête.

- Je viendrai vous voir pendant mes rêves. Dit-elle.

Lorsque je la lâche, c'est Blondie qui la prend brusquement dans ses bras. On dirait qu'il va la perdre. Elia est tout pour lui. C'est me résultat de notre amour mais aussi de ses démons qu'il a chassé avec le temps.
Ils reculent.

- Va chercher tes affaires. Demande Peter.

La petite file court promptement vers sa cabane qu'elle a matérialisé. En effet, Elia possède plus de pouvoirs magiques exceptionnel que n'importe qui dans les mondes.

Peter se tourne vers moi, les yeux embués de larmes. Il me prend dans ses bras en me serrant de toutes ses forces. Il éclate en sanglots. Je lui caresse ses cheveux soyeux et clairs. C'est comme s'il allait perdre un morceau de son âme.

- Peter... C'est son choix. Tous devrait pouvoir l'assumer. Souviens-toi que moi aussi j'ai pu en faire. Et on en est là.

Il renifle.

Elia arrive en courrant toute enjouée. 
Peter essuie ses larmes à la sauvette.

J'enlace ma fille.

- Je t'aime. Et crois toujours en Peter Pan.

Puis, Peter lui tend la main. Elle la prend en me demandant l'autorisation de partir. Je lui sourit.

Les deux êtres que j'aime le plus au monde s'élèvent dans les cieux. Je les vois disparaître pour que ma Elia puisse vivre ses propres aventures.

Mais ça, c'est une autre histoire...

                    THE END

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