CHAPITRE LXI

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Je monte dans ma cabane. Rien n'a été changé. Mais je ne m'apesentis pas ici. Je me rends directement dans ma cabane attenante. J'y trouve James assit et toujours aussi passif que j'ai pu le laisser. Neutre, sans aucune émotion apparente.

- Comment je fais ?

Peter me regarde confiant. Il place sa main sur mon bras.

- Comme tous te l'on dit. Il suffit d'y croire.

Je deglutis. Je ne sais pas dutout comment je vais m'y prendre. Mais bon on va faire de l'improvisation.
Je plisse les yeux et pense que l'esprit de Thomas est devant moi, et s'allie au corps vide de James.

- Eli ! Souffle Peter.

Lorsque je rouvre les yeux. James n'a jamais été plus vif. Il papillonne des yeux comme s'il voyait pour la première fois le jour.

- Thomas ?

Il me regarde. Il n'a pas l'air de comprendre réellement ce que je dis ou alors il est confus.

- Eli, c'est pas parce que James a l'âme de Thomas que il possède sa mémoire.

Je le regarde choqué.

- C'est comme une naissance, sauf que le corps que tu as forgé est déjà adulte. Sinon il ne se souvient pas de qui il était en tant que Thomas.

Je suis un peu déçue mais bon au moins je l'ai sauvé de l'effacement définitif.
Je me retourne vers lui.

- Tu as faim ? Je lui demande en faisant le geste significatif.

Il se tient la gorge et sortant une sorte d'étouffement.

- Il a soif.

Je matérialise un verre d'eau et le lui tend. Il ne réagit pas. Je le fais boire. Il prend le verre et continue de vider le verre avec empressement. On aurait dit un oisillon.
Je fais apparaître quelque fruit qu'il avale, s'en mettant partout. Là c'est sûr. Ce n'est plus le James que je connaissais. Désormais il vit.
Je le fais allonger dans les draps et il s'endort rapidement. Avec l'autre blondinet, on va dans ma cabane. Je remarque cette fois-ci que le lit est défait. Pourtant je suis extrêmement consciencieuse, je ne laisse pas mon lit comme ça. Et Peter n'aimait pas dormir là sans moi. Je l'interroge du regard.

- Ton absence m'a été lourde à porter.

Je lève les yeux au ciel. Avec ces dernières années, il s'est un peu trop... amolit ?!
Cela me désole.
Je m'assois sur le matelas à l'odeur familière.

- Pourquoi l'as-tu appelé James ?

- James, c'était le deuxième prénom de Thomas.

Il acquiesce.

- Tu sais que ça va pas être facile ?

J'acquiesce à mon tour.

- Ça ne l'a jamais été. Je lui réponds en haussant les épaules.

Un silence, qui ne se trouve pas pesant, traverse la pièce.

- Que s'est-il passé pendant que j'étais pas là ?

- Tu as manqué à tout le monde.

Je comprends qu'il ne m'en dira pas plus.
Contre toutes attentes, il se penche vers moi pour me murmurer à l'oreille.

- Tu m'as manqué, Eli.

Je comprends qu'il a tant attendu pour me caresser, sentir ma peau contre la sienne. On dirait qu'il veut matérialiser une veille illusion. C'est vrai que sa présence à lui m'a creuser un énorme vide béant dans le coeur. De plus que j'étais morte à cause de son narcissisme mal placé, cet idiot. Je lui en voulait au début de mon trop long séjour.

Alors qu'il tente de prendre le contrôle sur mon coprs, je me téléporte au camp avant que je ne lui cède. C'est un peu bas mais souvenez-vous qu'il m'a déjà fait le coup celui-là.
Je retrouve Félix assis sur le tronc en face du feu, en train de tailler une flèche. Rien ne change apparemment. Ah bah si, il a plus sa balaffre lui traversant le visage. Je m'assois en face de minou qui lève le regard dans ma direction furtivement en me souriant. Il ne cache pas sa joie de me revoir.

- Tu viens me demander comment était Pan durant ton absence, n'est-ce pas ?

Je hausse les sourcils. Il me connaît beaucoup trop.

- C'est simple. Me dit-il comme une banalité. Il n'était pas lui-même. Il était dépossédé de qui il était. Tu sais parfaitement que tu l'as changé.

Le feu danse. Je joue avec, nerveuse. J'en fait apparaître dans ma main.

- Il n'avait plus son statut de chef. Il a oublié que Peter Pan n'échouait jamais.

Je souris face à l'hymne national.

- Il s'est replié sur lui-même. Il s'enfermait dans ta cabane toute la journée et deprimait comme le reste des gars.

Je soupire. Il m'apparaît que je ne les ai pas assez endurcit ces débiles. Ils jouent les petits hommes mais ça tombe tel des feuilles mortes. Ah lala... la testostérone...

- Vu que t'es revenue, remotive les garçons et Pan. D'ailleurs ça fait bizarre de te voir dans ce corps. 

Je rigole doucement.

- Oui, franchement ! Ce corps de déesse. Ris-je.

On part dans un fou rire franc.
Soudain, le signal d'alerte nous arrête net.
Je me lève avec vivacité, me place debout sur la table du camps. Pour mieux voir, je lévite un peu. Ce sont les pirates.

- Garçons ! Je cris.

Je matérialise mon épée offerte par Eole.

- Peter !

Je me pose sur la balustrade de notre cabane, pensant qu'il est encor en haut. Je rentre et ne vois personne. Par contre James est toujours en train de dormir tranquillement sansse douter de rien. Bon c'est génial.

Sortant de la maison de bois, je balaye du regard le camps pour comprendre la situation.
Les gars sont immobiles, face aux pirates. J'avais oublié à quel point ils ne connaissent pas l'hygiène. Bon passons.
Au centre je peux appercevoir Crochet en train de parloter avec Blondie.
Je souris. Me jetant dans le vide afin de me poser à terre.
Approchant, Peter dos à moi, semble inquiet. Il a la mâchoire contractée. Je suis un peu perdue dans l'histoire. Pourquoi les garçons perdus ne se battent pas jusqu'au sang contre les pirates ? Pourquoi l'autre blondinet blablate avec Crochet, ce mec détestable, qui l'a tuer qui plus est ? J'ai un très mauvais pressentiment. Je vois bien que ce n'est pas normal. Rien n'a l'air d'aller. Ça sent le roussi.

À peine à trois mètres des chefs, je me stoppe directement.
Crochet sort son épée pour transpercer Peter avec. Je n'en croit pas mes yeux. Je ne peux m'empêcher de hurler de tout mon être.

- PETER !!

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