CHAPITRE XXXI

508 45 0
                                    

On se retourne vivement pour voir Hades. Son ignoble sourire plaqué au coin de sa bouche.
Il joint ses mains et s'adonne d'un ton ceremonieux à des paroles qui me tapent sur les nerf.

- Ah... L'amour ! Ironise-t-il.

Il se place devant nous en retouchant son précieux costume sombre.

- C'est bien l'une des faiblesses qui vous perd, vous les humains. Vous êtes sincèrement pathétiques. C'est à vomir. Dit-il d'un air dégouté.

Avec Peter, on se détache afin de lui faire face, tout en gardant nos mains entrelacées entre nous. Nous sommes presque prêts à tout. Des guerriers. Je me sens au-dessus de tout.

- C'est ce que vous appelez faiblesse qui nous est une force. Je déclare férocement.

Il éclate de rire.

- Ma pauvre. Je t'estimais bien trop que tu ne vaux. Scie-t-il.

- Je dois dire que l'image que j'avais déjà de mon père n'a pas beaucoup changer.

Peter se tourne vers moi, choqué par la nouvelle tandis que le visage de Hades se ferme.

- Ce que tu n'as pas pris en compte, c'est le fait que tu me defies dans le Monde des Morts. C'est-à-dire dans cet endroit que j'ai créé et que je contrôle. Ici, c'est uniquement moi le maître.

Même si son ton est calme, je serre d'autant plus la main à Peter qui contracte sa mâchoire.

- Sais-tu Elizabeth, il y a bel et bien un moyen de mourir en Enfers.

Hein ?
Je regarde Peter, pleine d'incompréhension.
Parce qu'il u a pire que ça ?

- En effet. C'est pour cette raison que les mortels ont si peur de ce lieu. Enfin, réfléchis ma chère ! S'il existe un jugement, c'est bien dans le but d'envoyer les âmes au paradis ou... Il lève son doigt. Dans les flammes des Enfers.

Alors je vais définitivement mourir ainsi ? Par mon propre père, en compagnie de ce connard que j'aime. Franchement, je n'ai aucune envie de l'emmener dans ce châtiment. Peter est certes un montre à sa surface telle qu'armure, néanmoins, il a un coeur. Il vaut mieux que cela. Il faut qu'il apprenne, c'est tout. Mais Hades ne va jamais démentir vu qu'il veut obtenir Peter depuis des lustres. Je n'ai aucune solution. Je ne suis réduite plus qu'à rien. Impuissante.

- Adieu ma tendre fille. Raille-t-il.

Je plisse les yeux en attendant la douleur irrémédiable ou je ne sais quoi d'autre. Peter me serre d'autant la main plus fort. Une larme se glisse silencieusement sur ma joue.
C'est à cet instant que je pense à l'endroit où je voudrais être le plus au monde. J'imagine la senteur de la forêt sauvage. Les doux chants des oiseaux. Le bruissement des feuilles dans les arbres par le vent. La terre refroidissant légèrement mes pieds. La chaleur du soleil sur ma peau illuminée. La poussière en suspend dans ses rayons traversant les branches. La vie grouillante partout.

- Paradis. Soupire Peter.

Quand je rouvre mes yeux, il m'enlace. Clignant des yeux impressivement, je me rends compte que l'on est pas au même endroit. C'est beaucoup plus beau. Tout est beau. Lumineux. Féerique. Magnifique.
Peter me lâche. Toujours la main dans la main, on regarde autour de nous. Depuis tout ce temps, je ressens enfin quelque chose. C'est l'énergie de Peter et son toucher. Tellement agréable. Je ne peux m'empêcher de sourire.

- Tu crois qu'on est où ?

- Dans une réalité parallèle.

Tel un seul homme, on se retourne tous deux vers une femme habillée d'une splendide robe branche. Ses cheveux de neige sont judicieusement retenus par une tiare gravée.

- Comment pouvez-vous savoir d'où nous venons ? Se méfie Blondie.

- Parce que je sais qui vous êtes.

Elle me fixe de ses yeux gris nacrés tirant vers le bleu turquoise.

- Alors qui êtes-vous ? Je demande dans un souffle.

- Tu me connais, Croyance.

Elle va pour me caresser le visage, lorsque brusquement, Peter nous sépare.

- Ne la touchez pas !

Oh non. Dites-moi que je rêve ! Je le pousse de mon chemin sans qu'il ne s'y attend.

- Qui vous êtes ?! Je répète stoïque.

- Cela n'a aucune importance. Ta priorité est tout d'abord de sauver ton frère. Dit-elle d'une douceur.

- Qu'est-ce qu'il a Thomas !?

- Hades le retient prisonnier.

Je fais les gros yeux.

- Euh... C'est qui Thomas ? Demande l'autre blondinet.

- Mais il ne devait pas rester que quelques jours là-bas ? Personne ne l'a réclamé de l'autre côté ??

Elle me regarde avec grand désespoir.

- Quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe ? Replique Blondie.

- En fait, depuis peu de temps, lorsque tu as voulu sortir du Monde des Morts avec Robin des Bois, il l'a fait prisonnier pour passer un marché avec toi. Mais Pan est arrivé et lui a changé ses plans. Il va quand-même tenter cet échange.

Je me mord la lèvre.

- Et ho ! J'existe. Tente désespérément Peter.

- Robin a réussi ?

Elle acquiesce. Je souffle, rassurée. Enfin quelqu'un qui s'en sort dans l'histoire.

- Eli !? Appelle l'autre blondinet.

Je lève mon doigt, ce qui le fait de suite taire. Je dois réfléchir... Je fais les cents pas sous le regard interloqué de Peter et conciliant de la femme.
Si Thomas est enfermé aux Enfers, c'est donc une monnaie d'échange dans un chantage. Le maître des Morts va vouloir que j'y retourne en captivité et peut-être pour aussi y tuer Peter, son ennemi juré.
Et puis pourquoi j'accorde ma confiance à cette femme ?! Je ne l'a connais ni d'Eve ni d'Adam. Peut-être va-t-elle me manipuler comme tous l'on fait. Si ça se trouve je ne suis que sa poupée. Cela fait beaucoup trop de probabilités. Mon instinct me crie de ne pas boire ses paroles. Cependant quelque chose me retient. Je ne sais quoi. J'ai la vague impression de la connaître... mais, je m'en souviendrais ? Et puis elle m'a appellé Croyance. L'indien m'a de même nommé de cette manière. Tel que lui, elle doit avoir un lien avec moi. C'est certain. Elle a certaibement des réponses.
Après tout, je n'ai rien à perdre.

- Qu'est-ce que je fais ?

Elle me plante son regard si profond dans le mien.

- Déclarer la guerre. Affirme-t-elle.

CROYANCE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant