CHAPITRE IX

796 58 12
                                    

On m'a toujours dit qu'il ne fallait pas voir pour croire mais bien croire pour voir.

Je regarde l'aube se lever doucement. En tailleur, la falaise me fait naître le sentiment de voler, d'être au-dessus de tout.

Vu que le jour s'est levé, je décide d'aller m'entraîner au tir à l'arc.
Dans l'immense clairière, les cibles devant moi, je fais apparaître un arc et des flèches attachées dans mon dos.
Prête à tirer ma flèche, je me retourne subitement. Peter l'arrête avec sa main à quelques centimètres de son torse.

- Pas mal... Pour une fille. Il arque son sourcils gauche.

Il jette la flèche par terre.

- Qui t'a dit que j'en étais une ?

Il s'approche de moi avec son maudit sourire en coin.

- Je crois me souvenir de t'avoir vu en petite tenue.

- Peut-être que tu as mal vu.

Je me retourne pour tenter de nouveau ma chance.

- Pourquoi t'es pas rester dormir ?

- Pourquoi tu m'as enlacé ?

La flèche se plante dans le cercle rouge. Il semblerai que les dons que m'a attribué Hadès fonctionnent à merveille.

- Tu n'as pas répondu à ma question. Il me chuchote dans l'oreille.

Je me retourne vers lui en haussant les sourcils.

- Tu ne réponds pas aux miennes.

Ses pupilles joueuses me sondent l'iris.

- Et si on jouait à un jeu ?  Je demande.

On se tourne autour comme des félins.

- Tu ne sais pas dans quoi tu t'engages. Me réplique-t-il.

- Aurais-tu peur de perdre ? Souris-je, faussement consternée.

- Peter Pan n'échoue jamais.

Je ris, amusée par cet hymne national.

- Il faut bien une première fois à tout.

On continue à se tourner autour, si quelqu'un nous regarderai, il pourrait en dire que l'on serait prêts à se sauter dessus.

- Mon jeux est simple. J'explique. Je te pose une question, tu dis la vérité, en contrepartie, tu me poses une question et je te réponds franchement.

- Je dois avouer que je suis un peu déçu... je m'attendais à quelque chose de plus... fantasque.

Je hausse les épaules et fais mine de regarder mes ongles.

- Au moins je serais un peu moins confronté à ton égoïsme maladif.

Blondinet me regarde, amusé.

- En fait, je crois que je vais adorer ce jeu.

- Je ne te demande pas ton avis. Je réponds d'un ton sarcastique et un peu tranchant.

- Alors jouons !

Sur ces paroles, il disparaît.

Je reste un petit peu à m'entraîner lorsque Félix débarque.

- Que viens-tu importuner de si bon matin ma vie si paisible avec tes bonnes paroles ?

Le chaton soupire, résigné. Il est moins drôle que l'autre blondinet, quel dommage.

CROYANCE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant