CHAPITRE LXII

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Mes genoux s'effondrent sur la terre fraîche. Encor une fois, un être cher m'est retiré. Quelqu'un m'a lancé une malédiction !?
Et là je remarque que plus personne ne bouge. Tout semble en suspension. L'expression de Peter comme celle de Crochet sont figé dans l'instant. Ne m'approche. Tout à l'aire de s'être mis en pause. L'épée est encor plantée dans le corps de mon âme soeur à mon grand désarroi. J'enai marre de ne pas avoir le choix des événements. Je suis lasse de me retrouver sans cesse à terre.

- Tu as le choix, tu as la possibilité de changer les choses.

Je me retourne et vois la femme, Lizie, il me semble qu'elle s'appelle. Elle s'approche vers moi, laissant danser sa robe blanche derrière elle.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

Elle ferme les yeux.

- Tu n'as pas d'autres solutions que de remonter le temps où tout à commencer.

Je fronce les sourcils.

- Comment ça ?

Elle rouvre les paupières pour planter son regard dans le mien, grave mais aussi de son côté pur.

- Réfléchis Croyance. Si toutes ces choses arrivent, il y a un point de départ. Au tout début de cette histoire, il y a l'enclenchement, un événement qu'il faut changer.

- Quel événement ?

- Celui où ton frère meurt.

Tout se chamboule dans ma tête.

- Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ? Je commence à m'énerver.

Elle me carresse la joue.

- Parce que tu n'étais pas prête à l'entendre.

Je recule d'un pas. Personne n'a à savoir ce qui est bon pour moi ou non. Je suis assez grande pour le savoir !

- Qui êtes-vous ?

- Quelqu'un qui venu pour t'aider.

- Qui êtes-vous ?!

- Ce n'est pas l'heure.

Je me renforgne. Ras le bol de ces autres qui croivent mieux savoir que moi. Qui se croivent supérieurs. Toujours mieux que la fille, cette petite orpheline, qui volait pour survivre.

- Je sais ce que tu ressens, tu crois que je suis comme les autres, à te prendre de haut. Mais il n'en est rien. Bien au contraire. Il faut que tu croives en toi.

- Mais si n'empêche que mon frère meurt, ça voudrait dire que je ne vais jamais rencontrer Peter.

- Nul ne sait ce que le destin te réserve. Pourtant, il faut que tu saches que les choses qui doivent être faites sont faites. Il y a certaines rencontres qui sont inevitables.

Je hoche les tête.

- Est-ce que je vais mourir.

- Non.

Je soupire de soulagement. Je ne me fiche plus de mourir, au contraire. Bien que j'en ai pas peur, j'ai appris à aimer vivre.

- Comment je fais pour remonter dans le temps ?

Elle place ses mains sur mes épaules.

- Tu te poses encor la question ? Il suffit d'y croire. Rit-elle doucement.

Je ris de cette remarque. Oui, on me le rabâche souvent. Je suis telle une enfant auquelle il faut sans cesse répéter la même chose. Et c'est parce que je ne crois pas assez en moi-même.

- Je vous reverrais ?

- Évidemment. J'ai toujours été là.

Elle pose son doigt sur mon front en me souriant.
Je ne peux m'empêcher, à mon tour, de prendre une expression allègre.

- Bon, ferme les yeux.

Je m'exécute.

- Imagine que le temps est une fil qui se delie normalement de la bobine.

J'imagine cette bobine de laine presque rude et inartificielle.

- Toi, ce que tu veux faire, c'est l'inverse. Il faut que tu la rembobine.

À l'aide d'une pelotoneuse, je refais cette bobine qui s'est échappé.

Lorsque je rouvre les yeux, je me vois en train de parler avec mon meilleur ami près du feu, en riant de bon coeur.

Les moment se faufilent, comme des flash je les revie sans que se soit reelement la trame de ma vie. Parfois c'est aussi celle de Peter. C'est normal puisque l'on est lié par nos âmes qui sont soeurs.

Je me retrouve sur le bateau pirate. Il y a à côté de moi Peter qui se bat avec Crochet. Alors qu'ils lient leurs épées, Crochet repousse Peter qui semble très faible face à lui.

- Elle allait te quitter Pan, ta précieuse Elizabeth. Elle te quittait. D’ailleurs pourquoi resterait-elle ? Qu’as-tu à lui offrir ? Tu n’es qu’une esquisse. Elle préfère grandir que de rester près de toi...

Crochet tourne autour de Peter.

- Jetons un regard furtif dans le futur, que vois-je ? Est ce la ravissante Elizabeth ? Elle est dans la chambre des enfants, la fenêtre est fermée.

- Je vais l’ouvrir. Lui replique-t-il directement.

- Mais à la fenêtre il y a des barreaux.

- Je l’appellerai en hurlant.

- Elle ne t’entend pas.

- Non.

- Elle ne te voit pas.

- Eli ! Supplie-t-il, les larmes aux yeux.

- Elle a oubliée jusqu’à ton existence. Lache le pirate.

- Arrête s’il te plaît. Tais toi !

- Qu’est ce donc que j’aperçois ? Il y en a un autre à ta place, et cet autre ça s’appelle un mari ! Lui crache-t-il.

Je tente de m'approcher pour le toucher en criant son nom, cependant, je le traverse.
Crochet fait tomber Peter.

Le souvenir change, cette fois c'est le mien. Je nous vois avec Robin en train d'empieter dans les marécages de la mélancolie. Je suis en train de mourir tandis que mon ami tente de me sauver.
Quelques instants après que je sois disparus dans la boue, Robin s'effondre en larmes. Il semble pleurer durant des heures, jusqu'à ce qu'il reprenne le chemin.

Le décor change.
Je me vois aux enfers en train de faire une croix de plus sur le mur de ma chambre. Je me replie sur mon lit, le desespoir peut se lire sur mon visage. Je m'endors, les yeux rougis. Je soupire le nom de mon bien-aimé sans m'en rendre compte.

Je me retrouve dans ma cabane. Peter est assis dans mon lit. Il se tient le visage et se cache les prunelles enflees, le doscomplètement courbé. Il lève la tête pour regarder une de mes dagues sur l'étagère. La prenant, il pointe la lame sur l'intérieur de son poignet. Quelqu'un frappe à ma porte.

La temporalité bascule en arrière.
Toujours dans la cabanes, je nous vois en train d'être heureux, à nous embrasser. Je me rappelle de ce moment parfaitement. C'est là où je me suis offerte à lui pour la première fois.

Je suis sur la falaise. C'est là où j'ai rencontré Peter.
Les couleurs rougeoient sur l'eau, miroir déformé du ciel.
Une présence derrière moi qui approche. Je me retourne en même temps que l'autre moi pour voir cet étrange garçon.

- Splendide, n'est-ce pas ? Demandait-il de son air arrogant.

Un instant inoubliable qui va s'effacer comme tous les autres.

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