CHAPITRE LX

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- T'es sûre ? Me demande Peter.

Je hoche la tête, fière de moi.
Je lui prends la main comme celle du Passeur. On saute alors que je me concentre pour prendre possession des aires. Blondie rit. Ça y est on vole. Je lève la tête versl'étoile qui m'avait tant manquée. La troisième tout droit jusqu'au matin. Je ris à cette adresse peu commune.
Le Passeur a souhaité venir au Pays Imaginaire sous prétexte qu'il n'aurait mas fini sa mission. Parfois je me dis qu'il possède une sorte de foi religieuse que j'admire mais que je trouve aussi insensée.
Alors que je depasse l'atmosphère, nous debouchons sur le tunnel de lumières astrale scintillant dans tous les sens. Après un court dépassement, le noir nous laisse voir la silhouette de cet île m'ayant tant manquée. Le soleil pointe son nez. Je suis enfin chez moi. Home sweet home dit-on. À cette idée, Peter et moi on se sourit comme des gamins, les cheveux balayés par le vent. Quel plaisir de revenir ici.
Survolant Neverland, on remarque que absolument rien n'a pu changer. La jungle est d'autant épaisse . Les Indiens vivent tranquillement dans leur camp. Les pirates et leurs bateau pourrissent non loin de la côte. Enfin, le camp des garçons perdus, mes frères, sont toujours au même endroit, la où on les avait laissé la dernière fois. Du coup je ne sais même pas ce qui a pu se passer depuis mes trop longues années d'absence. Par ailleurs, cela me peine de ne pas avoir pu communiquer avec les gars. Ils m'ont manqué, eux et leurs bouffonneries.

Peter me pointe du doigt la clairière. Avec le plus de douceur que je puisse, je tente un atterrissage où l'on se vautre. Je pars avec légèreté dans un fou rire.

- Tout le monde est en un seul morceau !?

Je ris de plus belle, suivis de Blondie, et même du Passeur.
Une fois calmé, on part en direction du camp. Ah que de bons souvenirs... le Passeur me fait signe. Il me dit qu'il va vivre quelque temps en compagnie des Peaux-Rouges. J'acquisce. Il a l'air de savoir ou il va et ce qu'il doit faire. Tant mieux pour lui. On se retrouve à l'orée de la jungle, à quelque mètres du camp. Alors que je vais pour avancer, Peter me retient en me barrant la route de son bras. Je fronce les sourcils.

- Nous ne savons pas ce que nous allons trouvé ici.

Je sais qu'il n'a pas tord. Malgré que l'on a vite réagit lorsque Blondie était arrivé là-bas, au Monde des Morts, du temps s'est écoulé. Et le problème c'est que l'on ne sait de quel empleur. On ne sait se qui nous attend. Le pire peut être déjà fait. On ne sait jamais. Moi et ma poisse légendaire, j'ai bien pigé que j'avais une sorte de malédiction contre mon petit bonheur personnel. C'est vrai quoi. Pourquoi ce serai facile maintenant alors que je suis sans cesse dans les pires situations imaginables. Je dois me préparer moralement. Bon après tout ce qui est derrière moi, rien ne peut réellement être pire, on sait pas jamais.
Je fais signe que c'est d'accord pour moi. Peter me prend la main.  Nous avançons jusqu'à ce que l'on distingue le signal d'alerte du guet, le cris de la mouette. C'est là que les gars se rassemblent pour nous encercler. Je ne le vois pas encor sauf que je le sais puisque c'est moi qui leur les appris au cas où. Et j'ai raison, on marche dans un camp vide au moment ou sortent les garçons pour nous entourer, nous menaçant de leurs armes. Je souris intérieurement parce que cette réaction prouve qu'ils se souviennent encor de quoi je leur ai appris.

Un grand garçon blond s'approche de nous, de suite je reconnais Félix. Je ne peux m'empêcher de sourire. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu mon meilleur ami. Je suis tellement soulagée de le voir.

- Qui êtes vous !? Nous demande-t-il froidement.

- Tu ne me reconnais pas mon minou ? Je lui chuchote en lui adressant un clignement d'oeil.

Il fronce les sourcils.
Je me tourne vers le reste de l'assemblée nous pointant toujours de leurs lances en bois.

- Je suis Eli et lui c'est Peter... Peter Pan.

Tous rigolent. Chaton fait de même, mais un peu moins assuré.

- Prouve-le. Largue-t-il.

Je lui decouvre tout mes dents.

- Peter Pan n'échoue jamais.

Les gamins ne peuvent s'empêcher de crier un son de victoire. Bien vite, Félix les fait taire.

- Ça, tout le monde le sait.

Je lève les yeux tandis que l'autre blondinet croise les bras de son sourire en coin. Il recommence à peine rentré.

- Donne moi une preuve irréfutable.

Je claque des doigts, les armes sont au sol. Ça commençait à me taper sur les nerfs. Sinon on pourrait en dire qu'ils ressemblent à des ours ces insociables.
Les gars commencent naturellement à paniquer.
Je tourne autour de lui du minou de plus en plus stressé.

- Tu es vraiment sûr, Félix ?

Ça se voit. Il sait. Il a tout d'un coup compris.

- Une fois, tu m'as avoué que tu détestais l'eau. C'est pour cette raison que les autres t'appelaient le chat. Ici, tu t'es renommé Felix.

Tous rigolent très fort. Je me retourne vivement vers Dylan, alias nez en trompette, étonné.

- Toi Dylan, tu m'as dis que t'avais toujours rêvé d'être médecin comme t'aurai aimé soigner tes parents de la peste.

Je crois que sa mâchoire va se décrocher, il a les yeux qui se mouillent un peu plus.

- Et oui les gars, je suis de retour !

Tous se jettent sur moi dans un mouvement coordonné pour m'enlacer. C'est chaleureux et un peu effrayant de voir à quel point j'ai pu être si proche dans leurs coeurs. Peu de gamins vont vers Peter par contre. J'ai un peu mal au coeur pour lui. Je ne comprends pas trop ce geste. À mon avis, par simple déduction, il s'est passé plus de choses que je ne le croit durant mon absence contrainte. Blondie n'a pas véritablement eu le temps de me raconter cela, je dois dire que tout s'est enchaîné. J'avais aussi dire que j'avais l'impression qu'il évitait le sujet, je ne croyais que ce n'était que dans ma petite tête qui a bien trop d'intuition.

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