Juillet 1995
Abraxas Malefoy était alité dans la chambre principale de son manoir du Somerset en cette chaude journée de juillet. Mortimer Fawley, son médicomage particulier, venait de refermer la porte derrière lui, laissant dans la pièce baignée par l'odeur de la maladie, la terrible nouvelle qu'il venait d'apporter. La dragoncelle, dont le doyen Malefoy était atteint, était incurable, ayant été diagnostiquée trop tard.
La perspective de mourir n'effrayait pas Abraxas outre mesure. Non, du haut de ses cent-deux ans, il avait plutôt bien vécu. Certes, il craignait la dégénérescence que son corps allait rapidement subir et de partir impotent et humilié. Cependant, il avait surtout peur de ce que son idiot de fils allait faire de l'illustre nom des Malefoy en son absence, à présent que l'autre sorcier de seconde zone était revenu à la vie.
Bien que fier de ses origines, Abraxas Malefoy était surtout fier du respect qu'inspirait la simple mention de son nom. Personne n'ignorait qui ils étaient chez les sorciers, même s'ils avaient plutôt tendance à œuvrer dans l'ombre, imposant avec ruse et discrétion leur mainmise sur le pouvoir en place. Ainsi, en cas de problème, ils n'étaient jamais jugés responsables. Les Malefoy ne devaient leurs réussites et leurs richesses qu'à leurs aptitudes naturelles à la manipulation. Ils ne se soumettaient à personne, c'étaient les autres qui se soumettaient à eux, même s'ils n'en avaient pas toujours conscience.
Mais il avait fallu que son abruti de fils s'acoquine avec un vulgaire Sang-mêlé qui se prétendait Lord alors qu'il était juste le bâtard à moitié moldu d'une Cracmole. Abraxas avait bien essayé d'éloigner son fils de ce mégalomane mais Lucius n'avait rien voulu entendre. Il prétendait que ce Voldemort allait révolutionner leurs vies, rendant aux Sang-pur le pouvoir qui leur était naturellement dû alors qu'il ne l'était pas lui-même. Il clamait qu'il serait son bras droit, à l'origine-même du nouveau pouvoir en place. Mais Abraxas n'était pas dupe. Voldemort ne s'encombrait de personne. Il se servait des autres et les jetait en pâture aux autorités s'il n'en avait plus besoin. Son fils n'était rien d'autre qu'un larbin.
Malgré toutes ses mises en garde, Lucius avait été arrêté quatorze ans plus tôt pour association de malfaiteurs et crimes de rang A quand un simple bébé avait révélé aux yeux de tous à quel point le Lord était un imposteur. Abraxas avait été tenté de le laisser pourrir en prison mais les Malefoy n'abandonnaient pas les leurs. Il avait donc fait jouer ses nombreuses relations au sein du Ministère, tirant quelques ficelles, glissant quelques sacs de Gallions, pour permettre à son fils de s'en sortir totalement blanchi, protégeant par la même occasion le nom qu'il aimait tant et les protégeant tant bien que mal du scandale.
Mais à présent que l'autre Sang-mêlé prétentieux était revenu, Abraxas sentait que Lucius allait encore faire n'importe quoi. Et maintenant qu'il savait sa fin proche, il était hors de question qu'il le laisse dilapider en futilités la fortune que des générations entières de Malefoy s'étaient évertué à amasser.
- Maître ? s'inclina un elfe de maison qui venait d'apparaître dans sa chambre.
- Oui, Sakdos ?
- Monsieur Humphrey Flint vient d'arriver, Maître.
- Très bien, Sakdos, tu peux le faire venir ici. Et apporte-nous ce bourbon que j'affectionne.
- Bien sûr, Maître. Tout de suite, Maître, répondit l'elfe, s'inclinant à nouveau avant de disparaître.
Quelques minutes plus tard, la porte de la chambre s'ouvrit sur le serviteur qui était accompagné d'un homme d'un certain âge, vêtu de la cape violette typique des sorciers-notaires du Département de la justice magique.
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Fichu(s) Malefoy
FanfictionAlors qu'il est mourant, Abraxas, le grand-père de Drago, fait ajouter une clause plutôt inhabituelle à son testament : si son petit fils veut pouvoir hériter de la fortune des Malefoy, il devra épouser une née-Moldue. [Dramione] [Contenu adulte...