Chapitre III: Toucher Nouveau

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La conscience de Ferdinand émergea finalement des limbes, accompagnée par sa vision qui lui montra qu'il était sous un plafond en bois semblant bien inapproprié si il était mort. Il abaissa son regard et il découvrit que ce plafond était celui de sa chambre. Après avoir traversé les vitres, son regard arriva au Soleil, s'élevant doucement au dessus d'une mer cristalline blanche, aux vagues figées et parsemées de minuscules îlots de brins vigoureusement verts, transperçant l'étendue monochrome inanimée qui baignaient béatement, dans cette fine chaleur vitale envoyé par l'astre. La Providence fit que la position de la fenêtre permit à Ferdinand de profiter de cette énergie diluée, ayant parcouru des kilomètres de prés et de forêts. Il regarda son corps sous la couverture, et il remarqua les bandages marquées de taches rouges foncées qui le ceinturaient, et maintenaient tenacement le souvenir de l'attaque des loups. Il vit les brûlures sur son bras gauche, et il comprit rapidement que ces marques avaient la même origine que celle de sa survie: la flamme subitement apparue sur un des loups qui avait fait fuir les autres, lui permettant de retourner au village, ensuite il était facile de deviner qu'après son évanouissement, on l'avait vu et ramené chez lui. Il ne savait pas vraiment d'où venait cette flamme, mais il sentit que ce n'était pas vraiment le moment. Il se redressa, réveillant la douleur qui avait essayée de le tuer, et qui avait eu la fourberie de resurgir, au moment où il avait essayé de quitter la position que l'on a dans un cercueil, en profitant de certaines brèches pas encore colmatées de son enveloppe charnelle. La douleur le ceinturant de ses ronces, néanmoins suffisamment desserrés pour n'avoir de conséquence que des grimaces, il informa sa famille derrière les murs.

-Je suis réveillé!

Plus rapidement qu'il ne s'y attendait, la porte brisa l'immobilité ambiante de part son ouverture, dans laquelle s'engouffra vivement la mère de Ferdinand et son jeune rejeton Rémi pour se précipiter vers l'image de leur propre sang, qui était miraculeusement encore chaud dans cet air froid, d'une façon bien connue de ceux qui trouvèrent de l'eau fraîche dans un désert chaud, et ils l'enlacèrent comme pour éloigner dans le doute la température de son corps de celle de la neige inerte. Il les accueillit et son dos se sillonna de traînées de larmes.

-On a eu la peur de notre vie... On pensait que tu allais y passer!

-Moi aussi. Et je n'ai toujours aucune idée de comment j'ai survécu...

-Tu vas mieux? Et comment tu t'est fait ça? (elle désigna son bras brûlé)

-C'est l'un des loups qui à subitement pris feu juste à côté de moi, et le feu à du se répandre... Et ça à fait fuir les autres, c'est comme ça que j'ai pu revenir... Mais sinon, oui je vais mieux, bien que j'ai encore très mal à certains endroits.

Il y eu un petit temps durant lequel la conversation fût suspendue par le paradoxe de cette blessure, qui se jouait de l'instinct maternel, cherchant désespérément une explication quelle ne pourrait jamais avoir, avec une si maigre connaissance de l'Univers en sa possession.

Ce fût Ferdinand qui changea de conversation pour quitter l'impasse dans laquelle ils étaient.

-Ou est Père?

-A l'église. Ah et d'ailleurs il faut absolument que je le prévienne! Je vais revenir! Rémi, surveille ton grand-frère!

Elle referma la porte. Le laissant avec son frère. Ferdinand rompit le silence s'installant alors par une question que les rayons solaires avait fait germer dans son esprit.

-Depuis quand je suis ici?

-Depuis avant-hier.

C'était tout ce qu'il avait pour remplir le temps. Pour patienter, il se rallongea et prévoyait déjà de se redresser, au moment où ses parents serait de retour, pour montrer son état sous le meilleur aspect possible et éviter les inquiétudes superflues.

Quintessence Jardin CélesteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant