-Alors, avez-vous trouvé quelque chose?
-Non monsieur.
-Et vous, Ferdinand?
-Pas vraiment... Non.
Il fallait dire que sa recherche ne fût que très partielle si on la compare à ce qu'il était sensé faire.
-Et bien figurez-vous que moi non plus hélas... (Il eu d'abord un silence sévère) On continuera à chercher demain, et si on ne trouve toujours rien, on partira le lendemain.
Ils dormirent dans la même auberge que celle où ils venaient de terminer leur repas du soir, celle-ci étant un ou deux échelons mieux tenue que l'immonde précédente. Mais là, les bruits des autres clients trop nombreux se substituèrent aux cafards, et ils ne daignaient s'en aller qu'à une heure où bien peu de personnes peuvent encore se permettre un sommeil réparateur. C'est notamment à cause d'eux que l'éveil de Julien fut poussé jusqu'en haute mer nocturne, bien loin de Ferdinand et De Jésonnes qui eux aussi avaient réussis à sombrer dans ce sommeil. La fatigue s'estompant désespérément, il se dirigea au travers du noir, tangible à certains endroits, vers la fenêtre laissant passer une lueur jaunâtre comme un insecte sans volonté.
En bas, les pavés et le bas des bâtiments était plongés dans le jaune total. Mais Julien ne vît au-travers de cette vitre sale aucun passant éclairé par la lumière de cette ville, qui était si grande et importante, que des lampadaires à gaz y avait poussés et que l'obscurité s'y était métamorphosé en jaunisse nocturne. Julien pensa à son village, Chéliancour, qui étant bien loin de ce dédale urbain inondée de lumière jaunie, reposait à l'heure actuelle dans la grande mer obscure. Il voyait une légère injustice dans ce voyage, car ils étaient partis se balader aux quatre coins du royaume, à des jours et semaines de marche, de leur familles, qui pendant ce temps, devaient continuer leur vie amputées de leurs fils, envolés pour un voyage dont l'intérêt lui semblait un peu mondain. Ils ne savaient même pas ce que leur progéniture était devenue...
Julien se résolut à leur envoyer une lettre dés demain et à demander à Ferdinand d'en faire autant. Car sans lui, son ami risquerait d'effectuer le voyage complet sans donner de nouvelle à sa famille pendant plusieurs mois, cette dernière accueillant alors son retour par des larmes.
Lors de la journée qui succéda à cette nuit, ils continuèrent chacun de leur côté leur recherche sur un potentiel détenteur de pouvoir dans cette ville. En fin de matinée, la vue de chapiteaux de cirque orienta l'attention de Julien vers ceux-ci. Il délaissa donc cette enquête qui l'aiguillonnait vers des directions quasiment aléatoires, car il valait mieux chercher l'extraordinaire dans l'ordinaire curieux et exotique que dans l'ordinaire utilitaire et maints fois foulé.
Entre les énormes cônes de toile, il vit les jongleurs, le cracheur de feu, l'avaleur de sabre frôler gracieusement la bordure de cet extraordinaire, mais ils était bien loin de Ferdinand qui lui pouvait la traverser perpendiculairement. En continuant, il fût subjugué par la taille de l'éléphant exposé en enclos, et ne pût concevoir comment on pouvait capturer et transporter une créature aussi grande à travers les mers, sans que cela ne se transforme en guerre. Juste à côté se trouvait une tente violette dont l'obscurité intérieure ne laissa que peu de chose à voir pour Julien, si ce n'est des lumières de bougies, mais il y jeta tout de même un coup d'œil par pure curiosité.
En s'approchant, il y vit une table, sur laquelle se trouvaient des bougies d'un genre étrange, un flacon contenant un liquide très sombre, et au fond des caisses et un lit. Tout cela était tenu par un individu de petite taille, et qui semblant s'ennuyer profondément. En rentrant, Julien fût accueilli par une forte odeur se logeant dans ses narines, visible sous la forme d'une fumée noire émanant des bougies. Il remarqua que l'individu avait deux espèces de poils très long qui dépassaient de ses cheveux noirs, juste au dessus de son front, et qui redescendaient derrière jusqu'au bas du dos.
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Quintessence Jardin Céleste
FantasíaDans les sphères imbriqués de terre, mer, et d'air Desquelles furent imprégnées par les ères: Dans l'hiver à l'air futile et stérile Le Soleil irradie le sang sur la neige Révélant un nouveau royaume frais et feu Notifiant au jardinier son sortilège...