Chapitre VIII: Le Printemps Est Confirmé

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Quand il y repensait, pas une seule fois depuis son arrivée Liaorme n'était sortit de chez Seolda. L'interdiction implicite provenait de lui-même, qui préféra enfouir sous sa tête les livres pour rattraper son retard sur le monde charrié par le cours du temps, et apprendre à parler comme les gens dans les rues. Et la troisième raison qui était également le point d'ancrage de sa pensée depuis les sept derniers jours, était de condenser son héritage contenu dans les souvenirs et le sang en capacités concrètes. Et l'accomplissement de cette sortie en était le but. Il allait passer le test de Laedri qui lui autorisera à allonger sa route vers des destinées plus brillantes.

Et ce test semblait commencer avec le froid infracteur moins aigu que lors de son arrivée, mais encore suffisamment loin de la chaleur domestique pour dissuader Liaorme de sortir des murs, si il n'était pas guidé par une raison aussi importante, ou qu'il avait été seul. Mais au moins, l'hiver lassé semblait enfin commencer son départ, et avec lui la neige sur les rues retournant à l'eau se répandant entre les pavées des rues, où Mélise guidait Liaorme vers le bâtiment dans lequel se déroulerait l'examen. Après plusieurs rues traversées et de nombreux pas, Liaorme vit les façades devenir de plus en plus élaborées et acquérir des accents métalliques, les saletés sur le sol mouillé de plus en plus dures à trouver, les cheveux des vésaliens diverger vers le noir ou le blanc et leurs habits à travers la largeur de l'arc-en ciel. Autant de changements propres au quartiers s'élevant au dessus de des misères suintantes, dans lequel Liaorme se doutait que là était niché le palais du gouverneur.

Un dernier changement de direction à un carrefour, le mit sur une large avenue échelonnée de sapins continuant droit au nord vers le milieu du grand bâtiment blanc doté d'une tour à chaque coin cardinal. Chacune se terminant par une pointe en métal éclatante, ce qui lui fît remarquer que chaque construction ici possédait une gracieuse touche métallique. La vue qu'en avait Liaorme depuis le bout de l'avenue donnait une merveilleuse symétrie.

-C'est vraiment beau... Fît-il remarquer à Mélise.

-Oui. Mais tu devrais aller à Il Leagron, c'est une ville absolument magnifique, quoique... Frileux comme tu es, tu n'aimerais sûrement pas.

Ils pénétrèrent dans le palais, et attendirent dans l'antichambre, où une quérui alla chercher périodiquement un des autres visiteurs pour les emmener voir Laedri, visible sur un des tableaux de la pièce. Pas grand monde ne les précédaient, mais dans l'attente, Liaorme eu tout le temps de déceler les motifs végétal de la tapisserie, ainsi que chaque écaille de peinture du portrait représentant le gouverneur ainsi que celui du roi, «Nileos III», lui avait dit Mélise, au visage émacié et à la longue barbe blanche.

A leur grand bonheur, la quérui était revenue pour eux. Ils la suivirent dans les couloirs dans la montée des escaliers, pour finalement arriver au bureau de Laedri.

-Ah, c'est vous. Donc vous avez eu le temps d'apprendre un nouveau sort?

Liaorme n'aimait pas vraiment que le terme «sort» soit appliqué aux arcanes, car ce mot abrite l'idée selon laquelle il serait question de réciter des formules pour transformer les gens en grenouilles, mais il eu conscience que ce n'était que son opinion.

-Oui. Il me faudra un récipient avec de l'eau pour la démonstration.

Laedri appela la quérui ayant amené Liaorme et Mélise ici et lui donna un ordre en soupirant. Pendant qu'elle fut partie pour l'exécuter, il leur donna l'autorisation de s'asseoir. Au bout d'un moment elle finit par revenir tenant une bassine d'eau, dont la largeur atteignait le tiers de la taille de sa porteuse. Quand elle eu posé après une demande de Liaorme approuvée par Laedri sur le bureau de ce dernier, Liaorme se leva et conseilla de s'éloigner du bureau, mais là Laedri commença à avoir peur pour son mobilier et mit la bassine sur le siège de Liaorme en lui demander d'essayer là. Ce dernier répéta, un peu gêné cette fois-ci, de s'éloigner de la bassine. Une fois que le conseil fût exécuté y comprit par lui-même, il fît un geste de lancer, durant lequel Laedri vît naître dans la main du jeune humain une lumière bleuâtre, qui grâce à la force cinétique, s'en échappa pour foncer droit vers le métal de la bassine, sur lequel se reflétait déjà les lignes d'énergies voilées par des nuages inséparables d'eau condensée, formant l'arcane s'écrasant dorénavant sur le récipient, créant de grands craquements et d'un nuage frais conquérant la pièce dans lequel on second bruit fait de brisures et de fracas métalliques.

Quand la vapeur fût dissipée, Laedri fût stupéfait de découvrir la bassine renversée essayant désespérément de faire s'écouler l'eau maintenant devenue glace brisée sur le sol.

-Je... Dois admettre que vous disiez la vérité. Aucun procédé alchimique ne peut accomplir cela, s'excusa Laedri en essayant de retrouver sa contenance, après avoir été effrayé par le bruit de la glace brisée, et qui regardait ce lorandien comme lors d'une première rencontre. Veuillez m'excuser pour mon incrédulité. Je... Vais écrire une lettre au roi, pour lui prévenir qu'il y a un lorandien en vie. Et vous vous rendrez à Roesarit pour le rencontrer. Le départ aura lieu dans trois jours, devant ce bâtiment, je m'occupe de tout. Liaorme ressortit aux anges sous le ciel bleu appuyant ses pensées.

Le jour du départ atteignit le présent. Il ne savait pas combien de temps il passerait dans les couloirs royaux, ainsi Liaorme fut indéterminé entre les différentes intensités d'au revoir et d'adieux. Lorsqu'il adressa la parole pour la dernière fois avant une durée inconnue à Seolda, il évita et remplaça donc bien que difficilement les remerciement conclusifs.

«Merci pour tout. Je vais essayer de revenir vous voir un jour, et je continuerait à apprendre le vésalien et les arcanes.» Il laissa un dernier sourire à Mélise, qui le lui rendit et s'avança vers le carrosse à l'arrêt, entouré de soldats sur des chevaux au pattes dans la même position que l'aiguille sur le zéro. Laedri, qui ne partait pas et ne bougeait pas, était juste à côté de la porte du véhicule. Le but de sa présence étant de donner un aspect plus officiel au départ, et d'accueillir le déclencheur et but de ce mécanisme, Liaorme, qui depuis la fenêtre en début de mouvement, orientât sa vue vers Seolda et Mélise, tout en pensant à ce qu'il allait se passer quand il allait rencontrer le roi. Rejet épidermique, début de la métamorphose délirante du monde entier, il ne faisait qu'espérer.

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