Chapitre XXVIII: Après la Montagne la Plaine

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-Très bien... Et sinon, combien tu as rapporté?

-Rien du tout, répondit Ferdinand. On a croisé la route d'un noble qui nous avait promis de l'argent, mais au final on ne l'a jamais eu.

Il détourna le regard du visage déformé par la tristesse de sa mère et de son père répandant ses jurons, vers la fenêtre montrant son village, lieu de départ évocateur de souvenirs et d'arrivé glorifiante, sous la lumière du matin estival sans nuages.

«Bon... J'imagine que tu dois être épuisé après un si long voyage. Repose toi aujourd'hui, tu retournera aux champs demain.»

Ferdinand se dirigea vers sa chambre, s'allonger pendant un bon moment à défaut de dormir. Alors qu'il redécouvrait sa maison détail par détail, il ressentit une secousse, et en retournant dans la salle principale, il vit les liquides eux aussi agités. Son père l'éclaira sur le sujet.

-Ces derniers temps, y'a commencé à y avoir des tremblements de terre, personne ne sait pourquoi.

-Ça arrive souvent?

-Deux ou trois fois par jour... Mais tu ne devrais pas t'inquiéter pour cela. Repose toi...

Liaorme fût au départ sceptique quand à la capacité de la machine à traverser la forêt, sans que cela ne devienne un lent cauchemar, mais c'était la sous-estimer, au point où elle laissa derrière elle une traînée constituée de centaines d'arbres détruits, faîte comme dans de la buée.

-Dites moi général, quel est notre but maintenant que nous sommes en Elardie?

-Accomplir une démonstration de force. Pour montrer au roi d'Elardie qu'il ne faut pas nous «chercher des noises» comme on le dit. Nul besoin de mettre la région à feu et à sang, car ça pousserait à la guerre. Il suffit simplement de passer à proximité des petites villes et des villages, comme celui-là, là bas à l'est.

Liaorme vit au bord de l'horizon et de la forêt le tas de chaumières dont parlait le général, à l'opposé du Soleil pourvoyeur d'une chaleur qu'il n'avait pas ressenti depuis littéralement des siècles.

Après que le dernier arbre se tenant entre le village misérable et la machine revenue des temps anciens ai été abattu, les quelques curieux étant sortis, pour voir l'étrange émergence d'au dessus des feuillages et pour entendre ce tonnerre de beau temps, furent écrasés de voir une chose aussi grosse et à l'apparence aussi peu vivante se mouvoir vers eux. Des cris jaillirent aussi tôt, les fuites commencèrent, et les conseils disant de quitter le village furent lancés. Mais toute cette agitation se mua en interrogation craintive lorsque la machine arrêta son avancée au moment où son corps entier était sortit de la forêt entouré des soldats vésaliens. Liaorme aurait aimé éviter que de la peur soit générée, mais il savait que pour ces villageois, les éventements étaient beaucoup trop spectaculaires et d'apparence catastrophique pour rendre leur peur évitable.

Du fait de l'heure parmi les dernières de jour, les soldats montèrent un camp juste à côté du village, et quelques maisons furent réquisitionnées pour les officiers et Liaorme, qui prit une maison en périphérie avec une grange juste à côté...

Ferdinand fît le point sur son voyage et cette journée qui le concluait. L'ivrogne sur le chemin de leur première étape, le voleur à Colimère, la bagarre à Tancy, la vielle dame à Fréance, le tarasque dans les marais, le fantôme du roi Lodden à Neauterelle... Et aujourd'hui, au point final de son voyage, ce titan à la chair d'acier et au sang d'orage, accompagné par des soldats vésaliens... Les épreuves et phénomènes extraordinaires semblaient croître à mesure que sa volonté se réalisait... Peut-être que sortir du sillon du destin était empêché par une gravité de plus en plus forte, qui avait pour rôle d'éviter que n'importe qui puisse transformer le monde, faisant finalement d'elle une force régulatrice. Mais ça ne l'empêcherait pas de s'éloigner de son sillon, vers un autre plus haut, qui parcourra le monde.

Son flot de pensée fut déchiré par la porte de sa chambre qui s'ouvrit pour laisser passer sa mère lui disant de venir.

Elle l'emmena à l'extérieur de la maison, où sous le ciel dans ses dernières couleurs, son père et son frère se trouvaient sur le côté, ainsi qu'un groupe de soldats vésaliens juste devant la porte escortant un jeune humain.

Celui-ci montra à Ferdinand et sa mère un regard implorant le pardon, qu'il lui donna. Ferdinand n'était pas de nature rancunière où vengeresse, et puis, il avait tout l'air d'être ici contre sa volonté, peut-être était-ce en rapport avec l'énorme machine, les raisons pour que des vésaliens escorteraient des humains étant rares. «Veuillez m'excuser. Je ne resterait ici qu'une seule nuit, et je vous promet de ne rien toucher.»

Liaorme espérait que ces mots d'excuse pourrait atténuer la rancune que pourrait nourrir ces villageois. Il échappa à leur regard, et entra dans la mansarde.

Après le luxe de Roesarit et de chez Seolda, l'intérieur de cette maison le surprit par son austérité, sans tapisserie, sans dorure, sans décoration exotiques, un sol en planches de bois, que le strict nécessaire. Ce qui lui fît comprendre que la plupart des habitants de ce monde vivaient ainsi, loin des luxes qu'il avait eu la chance d'avoir dés le début du fait de son statut de lorandien. C'était indirectement pour ça qu'il était là, c'était une des nombreuses étapes pour faire rejaillir les accomplissement de la Lorande sur le monde. Il alla dans la chambre avec le lit pour une seule personne, car l'autre était sans doute la chambre des parents, qui lui aurait donné la sensation de déposséder encore plus ces gens. Heureusement, le lit était plus confortable qu'il n'en avait l'air, et la fenêtre offrait une jolie vue du village et de la forêt s'unifiant dans l'obscurité alors que les nuages devenaient comme des pétales de cerisiers emportés par le vent, quittant le Soleil qui était retourné de l'autre côté de l'horizon. Il vit également ce qui semblait être l'aîné de la famille s'en aller. Quand il tourna sa tête vers Liaorme, celui-ci eu peur d'y trouver de la haine, mais il y trouva juste de la curiosité.

Apparemment, il avait choisi de dormir dans sa chambre... Ferdinand était confiant, il ne resterait ici qu'une seule nuit, et le regard qu'il lui avait renvoyé à travers la fenêtre semblait indiquer qu'il allait respecter sa promesse. Faute de mieux, il alla dormir chez Julien, dans un lieu autre que sa famille qui dormait pour éviter la surcharge. La solidarité champêtre était vraiment une chose salvatrice...

Quand il se présentât à la porte, le père de Julien fût heureusement accueillant. Si il s'était attendu à dormir par terre, il eu au final un lit, qui fût donné aimablement par la sœur de Julien, dont le rapprochement à but amoureux avait accidentellement donné l'amitié avec Julien par le passé. Et au final, l'amour lui passa avant qu'il ne puisse lui avouer.

-Dis, tu as vu l'humain parmi les vésaliens? Demanda Julien lorsqu'ils furent seuls dans la chambre.

-Oui, c'est même lui qui dort dans ma maison.

-Vraiment?! Et bien j'ai entendu des rumeurs, disant que le dernier survivant de la Lorande se trouvait en Vésalie, et qu'ils auraient récemment ramené là bas une machine lorandienne, ce qui correspond totalement à ce que l'on vit aujourd'hui... Il n'y a aucun doute que c'est lui, et qu'il posséderait comme tous les lorandiens une trinité !

-Je ne pense pas. Il est dit que tous les lorandiens peuvent utiliser la magie dés leur naissance. Or le fantôme à Colimère nous à dit que les trinités s'obtenaient au cours de la vie. De plus, ça signifierait que tous les lorandiens auraient le même pouvoir, ce que le fantôme à décrit comme impossible. Il s'agît sûrement d'une autre sorte de pouvoir.

-Peut-être... Mais une chose est sure, c'est lui qui fait fonctionner la machine! Sinon, je vois pas pourquoi des vésaliens protégeraient tellement un humain! Sans lui, la machine serait inutilisable, et ça éviterait probablement l'invasion de l'Elardie car les vésaliens perdraient leur avantage!

-Et donc si ils seraient ici, c'est pour tester cet engin en vue de la guerre...

-Mais... Si ils testent cet engin de guerre ici, vu la taille de la machine, je ne pense pas que notre village sera toujours debout!

La peur, en entrant dans la conversation, créât un long silence... Les deux amis comprirent pourquoi le Lorandien avait dit qu'il ne resterait là que le temps d'une nuit, et ses regards demandeurs de pardon ne le rendait maintenant que plus détestable aux yeux de Ferdinand. Sans doute pensait-il que parce qu'il avait une bonne raison, il méritait de se faire pardonner la mort d'innocents...

-Il faut se débarrasser du Lorandien.

Quintessence Jardin CélesteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant