Chapitre XXI: Troupeau en Girouette

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L'après-midi vide de toute manifestation du voleur passa, ce qui étala sur plusieurs heures l'état d'alerte de Jésonnes, pour l'instant où il pourrait imprimer sur sa rétine l'image du voleur, et de Ferdinand ressentant la poursuite de la matinée comme incomplète. Il ne ressentait pas seulement le désir de le voir, mais aussi d'arrêter ce voleur, pas pour la justice, mais pour gagner un peu plus de terrain sur sa paresse facile. Car avec son pouvoir, il devait forcément y avoir un moyen de contrer celui du voleur, pour lui, ce n'était pas une question de possibilité, mais de volonté.

Le jour se termina avec des résultats peu profonds, mais ils pouvaient se permettre de rester un peu plus longtemps, car il s'agissait de la moitié de l'objectif du voyage de Jésonnes. Au matin Ferdinand sortit de l'hôtel avec son idée approximativement mûrie en tête. Et en arrière, Julien qui avait envoyé des sons voulant dire «promesse» à de Jésonnes après que celui-ci lui ai parlé plusieurs fois d'un voleur, s'enfonçât dans la ville pour voir où se trouverait l'amusement.

Il trouva, protégé de la lumière par l'architecture étroite de la ville, un petit public dans une escalade d'encouragements dirigés vers quelque chose au sol, ce quelque chose étant avec une vue rapprochée une arène de combat de coq. Julien se prit rapidement au spectacle et paria dés qu'on lui proposa une faible somme. Le rythme d'alternance de ses émotions durant le combat, entre la mise en sueur et l'envolée pré-victorieuse, fût réglée sur le métronome accélérant qu'était son cœur à ce moment là.

Après que le combat eu été terminé, d'autres exclamations collectives redirigèrent son attention. Elles provenaient cette fois-ci d'une masse populeuse se mouvant comme de la lave entre les bâtiments, en ayant une direction semblant bien déterminée. De tels déplacements de foule devaient sûrement avoir une motivation suscitant l'intérêt, et qui méritait sûrement de la rejoindre. Julien s'enfonça jusqu'à ce qu'il puisse avoir une vision intégralement composée de gens martelant le pavé, tout en étant capable d'en voir sous un nouvel angle simplement en tournant la tête. Mais ne pouvant marteler plus fort ce sol pour débarrasser ce panorama grégaire de sa section avant, il demanda vers quoi ils martelaient le sol.

-Honnêtement, je ne sais pas, j'étais juste curieux, lui répond-t-on.

-On chasse le voleur! Julien ne put savoir d'où venait cette réponse...

Au moment la foule fût contrainte de ralentir à cause de la trop grande présence de quidams, l'arrivée de gardes sur la trajectoire choisie rendit sa vitesse nulle pour qu'elle soit dispersée par ceux-ci au prix de quelque arrestations. En s'en allant, Julien entendit des rires d'enfants

-Tu vois, ça a marché! Ils sont vraiment allés là où on leur à dit d'aller! Il faut juste attendre le bon moment, et ils obéissent aveuglément!

-Finalement ce voleur, tout le monde s'en plaint, mais ça en fait des heureux derrière...

Pendant ce temps, Ferdinand continua à fouiller la ville à la recherche du fameux voleur. Et il avait cette fois-ci une stratégie à utiliser contre lui.

Son étrange vision repris brièvement le contrôle de ses yeux. Il remarqua qu'au milieu des bâtiments gris fumants de poussière sous la nébuleuse multicolore qu'était le ciel, les rues étaient totalement nettoyés de toute vie. Ce qui ne le déplaisait pas. Si cette vision était restée plus longtemps, il se serait assis quelque part pour admirer ce paysage et aurait probablement laissé le voleur sombrer dans son oubli... Mais le bleu était redevenu dominant dans le ciel, la foule était réapparue avec ses bruits, la poussière disparût, et la chasse au voleur reprit. Mais, le voleur ayant lui aussi un pouvoir, avait-il comme lui des visions fantaisistes? Malheureusement, il faudra lui demander, ce qui tient sûrement de l'impossible, étant donné la nature de son pouvoir. Quelque dizaines de minutes plus tard, dans sa vision périphérique, l'image d'un des passants devint instantanément celle d'une personne de petite taille, dont le visage et le corps étaient cachés par un manteau épais et un masque carnavalesque.

Ferdinand sût parfaitement ce qu'il avait a faire. Il courût perpendiculairement à la direction du regard du voleur, et utilisa son pouvoir pour porter l'air entourant sa position à des températures au delà de celles des déserts, et il se mit à espérer que le voleur prit sa place.

La victoire atteignit la connaissance de Ferdinand quand il percuta un passant qui n'était pas sur sa trajectoire la seconde précédente. Il fût exempt des reproches que devait causer cette collision car l'homme percuté continua son chemin, mais il avait maintenaient une humeur curieuse, qui s'était propagé à tous les passants des alentours. Ils étaient curieux de voir sur de nombreux instants les fondations de chair sur lequel reposait ce masque familier que beaucoup avaient vu dans une quantité infime de temps. Ferdinand, dont les battements de cœur frénétiques s'espacèrent pour laisser de la place à la fierté, alla converger avec les gens vers le voleur. Le bref instant de température très élevé inséré entre des moments de températures plus clémentes lui avait, comme espéré par Ferdinand, fait perdre connaissance, ce qui était facilité par le fait que tout son corps était couvert. Et nombreux furent ceux qui découvraient l'identité que ce manteau et ce masque avaient essayés de cacher, qui était celle d'une vielle dame, ce qui expliqua le fait que personne n'avais jamais vu le voleur courir et le fait qu'il ai sévit autant de temps. Son âge étonnamment élevé inquiéta maladivement Ferdinand, qui l'avait peut-être mise en danger. Il s'abaissa pour refroidir de ses mains nerveuses le visage ridé, pour contrer les effets de la température. A son soulagement, celle-ci finit par se réveiller, et peu après que la lumière chuta sur ses pupilles, de sa bouche s'envola un filet de salive qui s'écrasa à la face de Ferdinand. L'instant suivant, à la place de la vielle voleuse, se trouvait maintenant une pauvre femme, dont l'échange de position avec la voleuse avait grotesquement encastrée la partie basse du corps dans le sol. Elle hurla de douleur, elle cria qu'elle ne sentit plus ses jambes, le sang coulait abondamment à la coupure, et malgré les efforts de la foule, on ne pût la séparer des pavés. Et la voleuse devait être bien lointaine désormais.

-Ce voleur était donc une vielle femme... Intéressant... Mais je suppose que tu n'as pas pu savoir si elle aussi avait des visions étranges où si elle pouvait tirer un trait de lumière.

-Hélas, non, sire. Même si pour le trait de lumière, j'en suis incapable. Peut-être est-ce le cas pour elle aussi.

-Quoi qu'il en soit, Ferdinand, je ne crains qu'à l'avenir, ce voleur, ou devrais-je dire cette voleuse, ne se manifestera plus. J'ai entendu dire que dans l'après midi, on avait retrouvé son appartement, qui fut saccagé et tous les objets s'y trouvant furent volés, sachant que c'était là même l'origine de beaucoup d'entre eux. Si elle n'est pas stupide, elle quittera sûrement la ville, hélas.

-Tant mieux! Intervint Julien, elle ne volera plus personne!

-Oui, mais moi je perds des informations qui auraient pu être utile pour mon livre... Et on a plus aucune raison de rester à Fréance. Donc, notre objectif suivant sera Neauterelle, là où notre voyage ensemble prendra fin, et où vous recevrez enfin l'argent promis...

Quintessence Jardin CélesteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant