Les brins d'herbe ondulants au vent offraient des milliers de caresses à Liaorme, qui regardait le ciel au moment où le Soleil eu généreusement légué sa place au peuple des astres nocturne. En plus des étoiles qui semblaient former une bien noble pellicule de poussière sur le ciel, et de la Lune éclairant humblement à la place du Soleil, se tenait proche du lointain horizon de gigantesques voiles vertes éthérées, qui dansaient sous un vent inconnu. Si ces voiles étaient attachés au mât de quelque navire fantasmagorique, son océan aurait été le ciel. En contrebas, Il Leagron formait un iris brillant autour du lac noir. Depuis le bord du cratère délimité par les conifères, Liaorme se remémorait de ce que Mélise lui avait dit sur la magnificence de la ville où il se trouvait actuellement. Il est vrai que même avant son long sommeil il avait bien peu de fois vu quelque chose de si beau. Dommage que ceci ne soit qu'une brève escale de l'expédition en Elardie, et qu'il ne soit pas autorisé à y entrer car des terroristes pourraient s'y cacher. Il était également jugé trop précieux pour aider les autres soldats à monter ce camp, qui n'existait que pour lui et la machine lorandienne. C'est pour cela qu'il s'était mis à l'écart, il se serait senti coupable de voir tout ces soldats travailler pendant que lui attendait comme un enfant avant un spectacle.
Un officier vint à la rencontre de Liaorme pour lui dire qu'il avait pour ordre de l'accompagner jusqu'à la tente du général. Pour y accéder, celle-ci nécessitait de pénétrer le camp fortifié jusqu'au cœur, où son unique entrée était protégée par des gardes. À l'intérieur, Liaorme découvrit qu'il fût convoqué ici pour dîner en compagnie des officiers. A son étonnement, il ne fût pas immédiatement remarqué par les convives malgré le fait qu'il était le seul humain ici. Pour éviter de les déranger dans leur conversations, sans salutation, il se penchât directement sur son repas composé de hiboux accompagné de choux et aux épices de Dracolie déjà prêt avec son verre de vin, le tout avec une musique issue d'un violon pour le plaisir des oreilles et le doux brouhaha des officiers. En les écoutant, Liaorme remarqua que les pensées sur l'expédition étaient plutôt légères, ça ne serait qu'une tâche de routine. Il eu son petit moment de gloire au sein de ce banquet, quand la conversation principale eu dérivée jusqu'à lui, et qu'on lui demanda donc de montrer ses pouvoirs, et pendant toutes les questions en ayant découlé. En retournant à la fraîcheur nocturne, il vit des femmes venues d'il ne savait où accompagner les hommes dans leur tentes. L'une d'entre elles se rapprocha de lui souriante, mais un officier entra dans son champ de vision pour interdire à la femme de s'approcher de lui. Après qu'elle fût partie, l'officier continua à escorter Liaorme au travers des filles de joie, qui batifolaient alors dans le camp, jusqu'à sa tente, car son sang «était trop précieux pour le transmettre à des enfants de catins», tout aussi précieux que sa vie «qui ne pouvait pas être mise entre les mains d'une potentielle espionne ou terroriste.»
Sa tente n'était pas bien loin de celle où il avait mangé, il y avait même une paire de gardes pour la surveiller. Au moins, la tente n'était pas avare en espace. Il aurait voulu qu'après s'être laissé coulé dans le sommeil, il puisse ramener quelque souvenirs de rêve à son retour, mais contrairement au ciel cette nuit là, son sommeil ne fût que ténèbres. L'expédition ne restât au final pas bien longtemps à Il Leagron.
Le voyage qui suivait se déroulât sans encombre, à mesure qu'ils allèrent vers l'est, Liaorme remarquât qu'il y avait de plus en plus d'humains. Un jour, ils durent s'arrêter à une frontière, entre la Vésalie et ce qu'il pensât, brièvement, être l'Elardie, avant de se rendre compte que la langue dans laquelle les gardes-frontières parlaient n'était pas l'élardien. Lui et le reste de l'expédition restèrent là jusqu'à ce que le général présenta un papier signé de main royale. Après cela, les sapins se firent de plus en plus rares au profit des arbres caducs. Sur le côté méridional de l'horizon, une bien lente aube de montagnes se produisait aux fil des jours, comme un avertissement vérifiant le désir. Pour descendre de l'autre côté verdoyant et vierge d'obstacles, il n'allaient évidemment pas mener d'assaut frontal au travers des pics, gorges et versants de pierre jusqu'à n'en plus trouver, ils avaient à l'avance choisi de passer par une route utilisée notamment par les marchands qui réduisait au minimum les contraintes montagneuses.
Après une infinité de contournement et plusieurs jours d'escalade moyennement horizontale, la perspective fit suffisamment s'écarter au son des appendices mécanique de la lourde machine deux montagnes, pour laisser apercevoir en décolleté la mer émeraude d'Elardie où tous les reliefs s'éteignaient sous les nuages d'ivoire. Liaorme voyait ci-bas là où le monde deviendra témoin de la renaissance de la Lorande. Il n'y avait pas de neige sur les montagnes...
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Quintessence Jardin Céleste
FantasíaDans les sphères imbriqués de terre, mer, et d'air Desquelles furent imprégnées par les ères: Dans l'hiver à l'air futile et stérile Le Soleil irradie le sang sur la neige Révélant un nouveau royaume frais et feu Notifiant au jardinier son sortilège...